Si la honte tuait, les Refondateurs ne seraient plus de ce monde. Le FPI n’a pas honte. Ce parti putschiste refuse d’assumer sa cuisante défaite à l’issue du second tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire. Hier, le président de l’Assemblée nationale, l’insaisissable Mamadou Koulibaly est intervenu sur Radio Espoir. Pendant plus d’une heure d’entretien M. Koulibaly a tenté d’esquisser des schémas pour dit-il sortir le pays de l’impasse. «(…) Personne ne m’a envoyé. J’ai pris cette initiative moi-même. On me dira de quoi je me mêle. C’est de bonne foi que je le fais. Ma position, c’est servir de catalyseur», a expliqué le président de l’Assemblée nationale. Il a ébauché trois solutions qui, selon lui, pourraient régler cette crise postélectorale : un poste de Premier Ministre fort, un Président et un vice-président et la coprésidence. « Les deux vont se partager les ministères. Chacun aura un droit de véto. C’est dire que la signature d’un Décret doit être l’appréciation des deux personnalités. Si l’un d’eux refuse le décret ne sera pas signé », a indiqué M. Koulibaly. Avant d’ajouter que l’objectif recherché « n’est pas de trouver un Président de la République, mais de faire en sorte que le pays sorte de la situation qu’elle se trouve ». Mais à entendre le premier responsable de l’hémicycle Ivoirien, on a la nette impression qu’il navigue à vue. Et que ses propositions ne sont en fait qu’une porte de sortie pour Gbagbo. C’est inacceptable de cautionner le coup d’état électoral de Laurent Gbagbo. C’est bien au contraire Gbagbo ce qui fait perdurer la souffrance des Ivoiriens. Car il refuse de céder le fauteuil au président Alassane Ouattara élu démocratiquement par le Peuple de Côte d’Ivoire. D’ailleurs l’on s’interroge sur l’opportunité des esquisses de solutions de Mamadou Koulibaly. En tant que président d’une institution, Mamadou Koulibaly aurait du avoir la sagesse de dire à Gbagbo qu’il a perdu et qu’il n’est plus autorisé à rester au Palais présidentiel. Le moins qu’on puisse dire c’est que les solutions proposées par M. Koulibaly sont inopérantes. Le président en exercice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le président de la République Fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan, en marge du sommet de la CEDEAO mardi dernier à Abuja, a catégoriquement rejeté toute idée de partage du pouvoir. Il a relevé que ce schéma n’a ‘’jamais marché’’, aussi bien au Kenya qu’au Zimbabwe. Tout au plus, pérenniser cette manière de faire, serait encourager les dictatures en Afrique pour qu’elles opèrent toujours des hold-up électoraux. Que Mamadou Koulibaly range demande à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé