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Politique Publié le lundi 13 décembre 2010 | Le Temps

Dans tous les cas à l’amiable / Les “Forces nouvelles” ne vont pas déposer les armes

© Le Temps Par G. Lasme
Présidentielle - sécurité : Deploiement de 1500 soldats des FAFN.
Le départ de 1500 soldats Fafn pour la sécurisation du second tour a debuté a Bouaké le jeudi 25 novembre 2010 en présence du CEMA Soumaila Bakayoko ,le Cdt Shérif Ousmane et des forces licornes
A ce stade de la crise ivoirienne, on peut comprendre aisément que, contrairement aux promesses de l’Accord de Ouagadougou, les rebelles des Forces nouvelles ne déposeront pas les armes. Il faut repenser cette question.

Qui va nous dire encore, après 8 ans de roublardise et de feinte de Guillaume Soro et son chef rebelle Alassane Ouattara, que les rebelles des Forces nouvelles vont déposer les armes parce que ce serait écrit quelque part ? Qui ? Qui va nous dire encore que c’est idiot de poser ce problème crucial dont la Côte d’Ivoire court après la solution depuis le 19 septembre 2002 ? Qui ? Qui va nous dire encore que l’Accord politique de Ouagadougou l’ayant mentionnée quelque part, la question du désarmement serait réglée d’avance et qu’il ne faut pas s’en faire ? Qui ? Qui va nous dire encore que ceux (nous autres, têtus) qui, au regard des actes et déclarations des rebelles et de leurs chefs, posent et reposent ce problème du dépôt des armes, n’aiment pas la paix en Côte d’Ivoire ? Qui ? Qui va nous dire encore que nous qui tirions la sonnette d’alarme, de temps en temps, sur ce sujet, sommes alarmistes et que nos conseils étaient insensés, infondés ? Qui ? Voilà Guillaume Soro, Secrétaire général “des Forces nouvelles”, qui a bondi pour se repositionner dans son milieu naturel, avec ses soldats rebelles. Les voilà en armes, « versés » à l’Hôtel du Golf qui font de la provocation. Les voilà à Bouaké, qui ont remis leur arsenal, et en ordre de bataille, toujours pour Alassane Dramane Ouattara. Les voilà qui refont leur unité au détriment de la Côte d’Ivoire, en faisant revenir au pays le triste Koné Zacharia. Les voilà qui, après avoir maltraité, tué des représentants et partisans de Laurent Gbagbo pendant le scrutin du 28 novembre 2010, dans les zones qu’ils occupent, et bourré sous la menace des armes, les urnes pour Alassane, prétendent solennellement donner des leçons de protection des populations aux Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (Fds-ci).

Remettre le désarmement au centre du débat

“Les Forces nouvelles” jouent à un jeu que nous, nous avons compris depuis très longtemps. Ayant le soutien de la France et de tous ses satellites, elles ne déposeront pas les armes dans tous les cas à l’amiable. De roublardise en feinte, elles nous mèneront en bateau tout le temps qu’elles le pourront. Même si, au cours du délai qui lui était imparti, la Commission électorale indépendante (Cei) avait parlé et proclamé Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle, les rebelles attaqueraient son régime, pour ne pas avoir à déposer les armes. Si au contraire, Alassane Ouattara était régulièrement élu Président de la République de Côte d’Ivoire, personne n’aurait à les inviter à déposer les armes. Ils seraient au pouvoir et le peu de combattants rebelles restants, dont des dozo, qu’Alassane n’aurait pas mis dans l’armée, la police, la gendarmerie, la douane et les Eaux et Forêts, etc., conserveraient toujours les armes pour leur « autodéfense » ou gagne-pain. C’est la possession des armes qui confère aux rebelles toute cette morgue qu’on leur connaît. Et avec l’Apo, ils ont réussi à sortir de la zone de turbulence où les Fds faisaient leur cauchemar. Ils sont en sécurité à Abidjan, vivent tranquillement de leurs pillages, dorment comme des personnes qui n’ont pas commis les pires crimes du monde, tout en sachant qu’ils ne vont pas désarmer amicalement. Grâce aux armes, les rebelles ont voix au chapitre, dans la vie de la Nation. C’est l’assurance d’être armé qui autorise l’arrogance suivante des rebelles, fermant les yeux sur leurs propres crimes au Nord : « Les Forces nouvelles condamnent avec la dernière énergie cette barbarie inadmissible et rappellent les Fds à leurs devoirs de protection des personnes et des biens à l’instar de leurs frères d’armes des Fafn dans les zones Centre, Nord et Ouest. » Ayant compris qu’avec les armes, ils sont en train d’obtenir des avantages que la nature n’aurait jamais mis aussi aisément à leur disposition, ils rusent avec la patience des Ivoiriens. Alors que d’autres Ivoiriens, légalistes, attendent nombreux, sur le banc du chômage, les rebelles ont placé, sans concours, sans effort, sans mérite, les leurs dans le Centre de commandement intégré (Cci), la police, la gendarmerie, la douane, les Eaux et Forêts, l’enseignement, etc. Ainsi, l’Administration ne sera-t-elle plus que bourrée par eux. Quels temps et moyens auront les autres pour les rattraper ! Ce sera le terreau d’une nouvelle implosion sociale. Car de telles injustices ne restent jamais impunies, la sédimentation finissant toujours par remonter. Et ce ne sont ni Nicolas Sarkozy, ni Barack Obama, ni l’Onu de Choi encore moins l’Union européenne qui vont régler ces problèmes où Soro et Alassane se lèchent actuellement les babines, se croyant vainqueurs sur les Ivoiriens. C’est le peuple concerné qui opère l’autorégulation. Les rebelles ne désarmeront pas pour le plaisir des Ivoiriens. Il faut repenser la question.

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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