Les entreprises exerçant sur le territoire ivoirien payent le lourd tribut de la crise post-électorale. C’est donc face à cet imbroglio que le president de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire, Jean Louis Billon recommande aux entreprises de se limité au remplissage des déclarations administratives sans payer pour l’instant les impôts.
Bonjour Jean Louis Bion, le blocage politique qui perdure en Côte d’Ivoire a-t-il déjà des répercutions sur la bonne marche des entreprises ?
Oui bien sur ! Il faut dire que nous sommes très au ralenti dépuis plusieurs semaines. D’ailleurs, le couvre feu qui dure dépuis deux semaines a apporté un grand coup de frein à notre économie. Mais bien avant cela l’écomnomie était au ralenti parce que la période électorale est toujours une période inquiétante pour les activités économiques, parce que malheureusement dans nos pays africains les périodes électorales sont des moments troubles. Nous avons déjà ralenti les activités avec des stocks moins importants. Le coup de frein réel a été donné par le couvre –feu que nous vivons depuis au moins deux semaines.
Quels sonts les secteurs économiques le plus touchés par cette situation ?
En vérité, tous les secteurs sont touchés. Mais à partir du moment où vous avez un couvre – feu, tout ceux qui sont dans l’hôtellerie, la restauration, le transport ne peuvent pas fonctionner. L’industrie par exemple qui fonctionne en transit ne peut pas fonctionner comme il se doit. Elle fonctionnera en deux équipes de 12 heures avec des heures supplémentaires à payer.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, est-ce que dans la filière cacao, les exportations sont actuellement pénalisées ?
Les exportations se font, elles se font moins vite qu’hier, mais elles se font quand même. Nous avons des problèmes administratifs. C’est que nous devons rempli des déclarations et aujourd’hui avec cette administration qui n’est pas reconnue c’est difficile. Donc, les exportateurs vont faire les papiers administratifs en retenant le payement et ça va être beaucoup plus compliqué pour l’ensemble des autres activités. Mais, les exportations se font normalement, sauf que la logistique en partant bord champ jusqu’au port est beaucoup plus contrarié.
Comment les industriels, les exportateurs de cacao travaillent-ils dans cette situation de double gouvernement ?
Alors, c’est très confus. Ce d’autant que beaucoup d’entreprises étrangères et même nationales ne veulent pas entrer dans ce débat actuel purement politique. Ce que je conseille maintenant, c’est de faire les déclarations fiscales et de retenir par devers nous les chèques.
Si je comprends bien, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire demande à ses affiliés, aux entreprises ivoiriennes de ne pas payer pour l’instant les impôts ?
C’est le conseil que nous donnons, parce que, on peut nous reprocher de n’avoir pas payé à la bonne caisse. Pour ne pas entrer dans ce debat là, nous remplissons nos obligations en remplissant les déclarations, mais le paiement sera gardé par devers nous, et le payer intégralement quand nous auront un et un seul interlocuteur.
Est-ce que cette situation de non payement des impôts ne risque pas de retomber sur le dos des entreprises qui peuvent être contraintes par ceux qui detiennent aujourd’hui la force en Côte d’Ivoire de payer ces impôts ?
On ne peut pas nous contraindre de reconnaître une situation qui est confuse jusqu’au yeux du monde. L’entreprise privée a suffisamment payé dans cette crise ivoirienne. Il est grand temps que les politiques trouvent une solution pour nous sortir de cette crise. Nous sommes en période de fête et nous n’allons pas être le dindon de la farce.
Les impôts representent 15% du PIB de la Côte d’Ivoire. Si mes informations sont exactes, environ 3 milliards et demi de dollars, soit 2,7 milliards d’Euro par an. L’Etat pourra t-il continuer à fonctionner si les entreprises ne payent pas les impôts ?
Bien sûr que non ! Disons que l’Etat se trouve coupé de l’ensemble des relations avec les bailleurs de fond. Mais personne ne pourra continuer de fonctionner. Il faudrait bien qu’on sorte de cette impasse.
Est-ce que cette situation a déjà des répercutions en terme d’emploi, c’est-à- dire que, est-ce que cette crise a déjà provoqué des mises au chômage technique dans les entreprises. ?
Bien sûr ! A partir du moment où vous ne pouvez pas travailler de nuit ou 24h/ 24h, c’est fini. De nombreuses entreprises mettent au chômage technique ou ferment tout simplement leurs usines. Donc, il y a un manque à gagner pour eux. Tout de suite, les gens ont des problèmes sociaux, les prix ont augmenté de l’ordre de 30% sur le marché. Beaucoup de produits manquent sur les marchés et il y a déjà des tensions dans les quartiers.
Pour l’instant, l’administration Laurent Gbagbo et celle de Alassane Ouattara ne sont pas menaçantes envers les entreprises ?
Pour l’instant non ! Le gouvernement de Guillaume Soro prévient bien que ceux qui auront payé, pourraient être amenés à payer une deuxième fois s’ils ont payé à la mauvaise caisse. Pour cette situation, c’est clair qu’on ne peut pas demander à des entreprises de remplir une obligation sans voir exactement si cela leur retombera sur les épaules.
Retranscrits par Jerôme N’dri
Leg : Jean Louis Billon conseille la vigilance pour le règlement des impôts
Bonjour Jean Louis Bion, le blocage politique qui perdure en Côte d’Ivoire a-t-il déjà des répercutions sur la bonne marche des entreprises ?
Oui bien sur ! Il faut dire que nous sommes très au ralenti dépuis plusieurs semaines. D’ailleurs, le couvre feu qui dure dépuis deux semaines a apporté un grand coup de frein à notre économie. Mais bien avant cela l’écomnomie était au ralenti parce que la période électorale est toujours une période inquiétante pour les activités économiques, parce que malheureusement dans nos pays africains les périodes électorales sont des moments troubles. Nous avons déjà ralenti les activités avec des stocks moins importants. Le coup de frein réel a été donné par le couvre –feu que nous vivons depuis au moins deux semaines.
Quels sonts les secteurs économiques le plus touchés par cette situation ?
En vérité, tous les secteurs sont touchés. Mais à partir du moment où vous avez un couvre – feu, tout ceux qui sont dans l’hôtellerie, la restauration, le transport ne peuvent pas fonctionner. L’industrie par exemple qui fonctionne en transit ne peut pas fonctionner comme il se doit. Elle fonctionnera en deux équipes de 12 heures avec des heures supplémentaires à payer.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, est-ce que dans la filière cacao, les exportations sont actuellement pénalisées ?
Les exportations se font, elles se font moins vite qu’hier, mais elles se font quand même. Nous avons des problèmes administratifs. C’est que nous devons rempli des déclarations et aujourd’hui avec cette administration qui n’est pas reconnue c’est difficile. Donc, les exportateurs vont faire les papiers administratifs en retenant le payement et ça va être beaucoup plus compliqué pour l’ensemble des autres activités. Mais, les exportations se font normalement, sauf que la logistique en partant bord champ jusqu’au port est beaucoup plus contrarié.
Comment les industriels, les exportateurs de cacao travaillent-ils dans cette situation de double gouvernement ?
Alors, c’est très confus. Ce d’autant que beaucoup d’entreprises étrangères et même nationales ne veulent pas entrer dans ce débat actuel purement politique. Ce que je conseille maintenant, c’est de faire les déclarations fiscales et de retenir par devers nous les chèques.
Si je comprends bien, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire demande à ses affiliés, aux entreprises ivoiriennes de ne pas payer pour l’instant les impôts ?
C’est le conseil que nous donnons, parce que, on peut nous reprocher de n’avoir pas payé à la bonne caisse. Pour ne pas entrer dans ce debat là, nous remplissons nos obligations en remplissant les déclarations, mais le paiement sera gardé par devers nous, et le payer intégralement quand nous auront un et un seul interlocuteur.
Est-ce que cette situation de non payement des impôts ne risque pas de retomber sur le dos des entreprises qui peuvent être contraintes par ceux qui detiennent aujourd’hui la force en Côte d’Ivoire de payer ces impôts ?
On ne peut pas nous contraindre de reconnaître une situation qui est confuse jusqu’au yeux du monde. L’entreprise privée a suffisamment payé dans cette crise ivoirienne. Il est grand temps que les politiques trouvent une solution pour nous sortir de cette crise. Nous sommes en période de fête et nous n’allons pas être le dindon de la farce.
Les impôts representent 15% du PIB de la Côte d’Ivoire. Si mes informations sont exactes, environ 3 milliards et demi de dollars, soit 2,7 milliards d’Euro par an. L’Etat pourra t-il continuer à fonctionner si les entreprises ne payent pas les impôts ?
Bien sûr que non ! Disons que l’Etat se trouve coupé de l’ensemble des relations avec les bailleurs de fond. Mais personne ne pourra continuer de fonctionner. Il faudrait bien qu’on sorte de cette impasse.
Est-ce que cette situation a déjà des répercutions en terme d’emploi, c’est-à- dire que, est-ce que cette crise a déjà provoqué des mises au chômage technique dans les entreprises. ?
Bien sûr ! A partir du moment où vous ne pouvez pas travailler de nuit ou 24h/ 24h, c’est fini. De nombreuses entreprises mettent au chômage technique ou ferment tout simplement leurs usines. Donc, il y a un manque à gagner pour eux. Tout de suite, les gens ont des problèmes sociaux, les prix ont augmenté de l’ordre de 30% sur le marché. Beaucoup de produits manquent sur les marchés et il y a déjà des tensions dans les quartiers.
Pour l’instant, l’administration Laurent Gbagbo et celle de Alassane Ouattara ne sont pas menaçantes envers les entreprises ?
Pour l’instant non ! Le gouvernement de Guillaume Soro prévient bien que ceux qui auront payé, pourraient être amenés à payer une deuxième fois s’ils ont payé à la mauvaise caisse. Pour cette situation, c’est clair qu’on ne peut pas demander à des entreprises de remplir une obligation sans voir exactement si cela leur retombera sur les épaules.
Retranscrits par Jerôme N’dri
Leg : Jean Louis Billon conseille la vigilance pour le règlement des impôts