Hier à la Riviera - Vives tensions, hier au Golf Affrontement manqué entre Fds, Fafn et Onuci -Tout sur une journée de psychose

Une dizaine de chars, des véhicules Pick up, transportant des éléments lourdement armés, des soldats armes au poing prêts à en découdre…C’est le spectacle auquel ont assisté, hier mardi 13 décembre 2010, les Ivoiriens qui ont eu le courage de se rendre dans les environs du Golf hôtel à la Riviera-Cocody, lieu où résident Alassane Ouattara, le président de la République proclamé par la Commission électorale indépendante (Cei), Guillaume Soro, le premier ministre qu’il a nommé ainsi que leurs collaborateurs et partisans. Le décor était planté pour un affrontement entre les Forces de défense et de sécurité (Fds) notamment les éléments de la garde républicaine, et les forces composées des éléments de l’Onuci et des Forces armées des forces nouvelles (Fafn) assurant la sécurité de l’hôtel du Golf. Fort heureusement, les forces en présence n’ont pas véritablement engagé le combat, en dehors de la démonstration
de force qui s’est déroulée aux environs de 10h. Alerté par ce qui se passait dans les environs du Golf hôtel, nous prenons la voie qui mène à ce réceptif hôtelier en passant par la maison du Pdci. Arrivé au niveau de la résidence de Mme Thérèse Houphouët-Boigny, nous apercevons des soldats excités, demandant aux automobilistes, de quitter les lieux. Quelques mètres après, au niveau du feu tricolore, nous découvrons des soldats loyalistes, embusqués, couverts de feuilles et rampant dans la broussaille. Conscient du danger qui existe en ces lieux, nous décidons tout de même de foncer vers l’hôtel du Golf. 50 mètres après, nous sommes obligés de ralentir. Deux mini-chars estampillé UN sont postés sur la chaussée, les canons positionnés en direction des Fds. Sur les côtés, plusieurs soldats onusiens armés jusqu’aux dents, nous intiment l’ordre de dégager les lieux. Nous nous plions à cette exigence. Une minute
plus tard, nous passons devant la résidence d’Alassane Ouattara. Là, un autre char est posté devant le portail, avec un nombre impressionnant de soldats de l’Onuci. De la résidence de M. Ouattara à l’entrée principale de l’hôtel du Golf, des soldats onusiens et des éléments des Fafn faisant dos au réceptif hôtelier, sont positionnés à chaque 10 mètres et font face à la broussaille qui longe la voie. L’entrée principale de l’hôtel, est barricadée par deux gros chars onusiens.
Déploiement massif de soldats
Des éléments de l’Onuci, des Forces nouvelles, et de la sécurité privée du Rdr, y sont en faction. ‘’Si vous rentrez ici, vous n’allez pas ressortir maintenant’’. Nous prévient un membre de la sécurité, sans explication. Le hall de l’hôtel qui grouille de monde d’habitude, est quasiment vide. Renseignement pris, un responsable de la sécurité a demandé à tous ceux qui s’y trouvaient, de soit regagner soit se mettre en lieu sûr. C’est ainsi que nous sommes conduits dans une salle au sous-sol. Nous passons cinq heures à l’intérieur de l’hôtel, où se sont déroulées des activités. Alassane Ouattara a reçu l’Ambassadrice d’Espagne et Guillaume Soro a fait une adresse à la presse. De l’intérieur, nous apprenons que les voies de sortie du périmètre du Golf hôtel, sont bloquées par les Fds, tant au niveau du feu situé à la résidence de Mme Thérèse qu’au niveau de M’pouto- Siad Primo. Prenant notre
courage en main, nous sortons du Golf hôtel, et décidons de passer par M’pouto. Nous remarquons un déploiement massif des éléments des Fafn et de l’Onuci. Cinq chars au total, sont positionnés le long du parcours. Arrivé à l’entrée de Siad Primo, nous apercevons un détachement impressionnant des Fds lourdement armés, et faisant face aux soldats adverses. Du carrefour de Siad Primo à une bonne distance sur la voie menant au boulevard de la Riviera III, les Fds ont érigé des barrages, filtrant les véhicules. Il était 17 h lorsque nous avons traversé le dernier barrage tenu par des soldats sur le qui-vive. Les conditions étaient réunies pour un affrontement violent entre Fds, Fafn et Onuci. Cette situation a évidemment créé la psychose au sein des populations riveraines et au niveau de tout le district d’Abidjan. Ces populations ont vite fait de rentrer chez elles, craignant le pire
BAMBA Idrissa