Qu’est-ce que mentir est parfois difficile ! Surtout lorsque la vérité saute aux yeux. Samedi dernier Williams Attéby, au cours d’une conférence de presse, a tenté sans succès de faire croire que le président Alassane Dramane Ouattara a violé l’engagement pris par les deux candidats du second tour de respecter et de faire respecter par leurs partisans le verdict des urnes. Devant une assistance qui avait visiblement du mal à le suivre, le député de Yopougon a accusé le candidat du RHDP d’avoir manqué à sa parole. Brandissant un document signé par Laurent Gbagbo et Alassane Dramane Ouattara devant le facilitateur lors du dernier cadre de concertation permanent (CPC) qui a eu lieu le 27 novembre dernier à Abidjan, l’ancien transfuge du PIT a lu le document qu’ont signé Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara devant le président Blaise Compaoré. « Nous nous engageons solennellement à accepter le verdict des urnes tel que proclamé à l’issue du scrutin par la commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel. Nous demandons aux électeurs d’accepter les résultats issus des urnes qui seront proclamés par la Commission électorale indépendante et le Conseil constitutionnel », mentionne la déclaration. Pour Williams Attéby, ces quelques lignes condamnent le président Ouattara. Car pour lui, il aurait du accepter les résultats proclamés par Paul Yao N’Dré, l’ami que Laurent Gbagbo a appelé à la rescousse pour le sauver de la gifle électorale que lui a infligée le candidat du RHDP. Puisque, selon l’avoué de Laurent Gbagbo, c’est la proclamation donnée en dernier ressort par le Conseil constitutionnel qui compte. Attéby justifie l’invalidation du scrutin dans la partie septentrionale de la Côte d’Ivoire par le non désarmement des ex-rebelles qui, à ses dires, ont semé la terreur dans cette zone lors du scrutin. Malheureusement, pour Williams Attéby, les Ivoiriens ne sont pas des nez percés. L’honorable député ne va pas jusqu’au bout de sa logique. Que dit la déclaration signée par les deux candidats du second tour ? « Accepter le verdict des urnes tel que proclamé à l’issue du scrutin ». En d’autres termes, s’appuyer avant tout sur ce qui est sorti des urnes pour le communiquer au peuple. Et non sur des tours de passe-passe d’un prestidigitateur appelé Paul Yao N’Dré. Il est bien mentionné que la proclamation se fait d’abord par la Commission électorale indépendante. Mais sur la base de ce qui est sorti des urnes. Ensuite par le Conseil constitutionnel sur cette même base. Il ne lui appartient donc pas d’invalider le vote dans plusieurs régions entières en se fondant sur des faits qui n’existent que dans la tête de Laurent Gbagbo et ses camarades. Williams Attéby sait très bien qu’il n’y pas eu de menaces d’hommes en arme ni de bourrages d’urnes comme il le prétend. Les premiers reportages de la RTI ont fait cas tout au plus de quelques incidents isolés à Korhogo. La police de l’ONUCI qui était sur les lieux a fait le même constat dans son rapport. Les observateurs internationaux, ceux qui ont vraiment fait le déplacement, ont déclaré que le vote a été dans l’ensemble libre et démocratique dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Les préfets des régions incriminées ont désavoué Affi N’Guessan et ses amis qui veulent à tout prix faire croire à l’opinion nationale et internationale qu’il y a eu une situation de trouble généralisée qui a influé sur le résultat sorti des urnes. A Korhogo, à Ferké, à Odienné et à Bouaké, les représentants du candidat de LMP n’ont pas été empêchés d’avoir accès au bureau. Comme cela s’est systématiquement passé à l’ouest, au centre ouest ainsi que dans certaines régions du sud de la Côte d’Ivoire. En outre, Williams Attéby veut faire croire le camp présidentiel a été contraint à aller aux élections avant qu’on ne scelle la réconciliation nationale. Ce qui est archi-faux. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a battu cette version en brèche. Il a expliqué que tous les acteurs politiques de la crise ivoirienne étaient d’accord sur le fait d’aller d’abord à l’élection présidentielle avant la réconciliation. En dépit des réticences du secrétaire général des Nation unies, M. Ban ki-Moon, qui l’a fait savoir aux uns et aux autres dans un courrier. Y compris à Laurent Gbagbo qui n’a pas fait d’objection à ce niveau. On ne peut donc pas se plaindre qu’il n’y a pas eu désarmement et de réconciliation nationale après avoir participé librement à l’élection présidentielle ; parce qu’on l’a perdue. « On ne peut manger en même temps le cadeau et boire de l’eau », a martelé M Yong Jin Choi au cours de sa dernière conférence de presse au siège de l’ONUCI. Les résultats sortis des urnes devaient suivre trois étapes comme il a été arrêté à Pretoria. A savoir la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante, la validation des résultats par le Conseil constitutionnel et la certification de ces résultats par l’ONUCI. Paul Yao N’Dré est venu. Il a fait son cinéma. Choi a restitué la vérité des urnes qui exprime clairement que le président Alassane Ouattara est le choix des Ivoiriens. Alors, que l’honorable député – s’il lui reste encore un peu d’honneur – arrête de se rendre ridicule aux yeux de la population et du monde entier.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly