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Politique Publié le mardi 14 décembre 2010 | Le Patriote

Non paiement des impôts, licenciements, grève des transporteurs, etc. -Des difficultés profilent à l’horizon

Les populations ivoiriennes devraient s’attendre à des jours douloureux ces temps-ci. En effet, aujourd’hui, les voyants sont au rouge. Les recettes douanières et fiscales sont en baisse constante et les entreprises ont du mal à importer et exporter. Face à cette situation consécutive à l’entêtement de Laurent Gbagbo à se maintenir coûte que coûte au pouvoir malgré son échec à l’élection présidentielle, le Patronat ivoirien ne sait plus à quel saint se vouer. En effet le mardi dernier, Jean Kacou Diagou, président de la Cgeci (Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire) a tiré la sonnette d’alarme. Selon lui, cette situation actuelle pénalise déjà fortement la vie des affaires. Cela, à travers le renchérissement du coût des importations, les restrictions de communication et de circulation des personnes et des biens, les pertes de marché à l’extérieur, la suspension ou restriction des financements extérieurs, l’accroissement du risque pays. Avec pour conséquences, le non-paiement des impôts, les mises en chômage technique et les licenciements qui pourraient conduire à la fermeture des entreprises. En fin de semaine dernière, c’est le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, Jean-Louis Billon, qui, à travers des organes de presse, s’est offusqué de la situation qui impacte négativement les activités des entreprises. Dénonçant le couvre-feu et ses conséquences. A savoir une inflation importante qui frappe les produits comme le charbon, l’huile, le riz, la viande, etc. Les entreprises qui marchent 24h/24h ou en 3/8 ont même procédé à un réaménagement de la cadence de production. Avec deux équipes fonctionnant chaque 12 heures. Cette situation qui n’est pas faite pour arranger les opérateurs économiques aura comme l’on dit Diagou et Billon, de nombreuses incidences. Ce sont le non-paiement des salaires, le non-paiement des impôts, la mise en chômage technique, les licenciements. Pour les patrons d’entreprise, tant que la situation n’est pas clarifiée, ils ne ‘‘ payeront pas une même taxe à deux Etats’’. Les ressources internes qui permettent de régler les salaires sont donc asséchées et les fonctionnaires et agents de l’Etat ne pourront pas satisfaire leurs parents et enfants en cette période de fêtes de fin d’année. Effectivement, c’est le secteur privé qui est le véritable créateur de richesse. Une fois ces activités plombées, les recettes fiscales deviennent incertaines. C’est alors le fonctionnement général du pays qui prend un coup et ceux qui en pâtiraient sont ‘‘les économiquement faibles et la jeunesse dont l’avenir ne fera que s’obscurcir si cette crise dure’’, selon Billon. Hier, ce sont les transporteurs qui ont décidé de se faire entendre. Selon le Haut conseil du Patronat des transporteurs routiers de Côte d’Ivoire (cadre permanent de concertation des organisations professionnelles de transporteurs), cette situation sociopolitique a pratiquement compromis tous les espoirs des transporteurs routiers. Notamment le renouvellement du parc-auto, le paiement des taxes (patentes, vignettes, carte de transport, carte de stationnement, etc.). A ce jour, les transporteurs qui n’arrivent pas à supporter leurs charges d’exploitation et à honorer leurs différents engagements financiers décident d’observer un arrêt total de travail à partir du vendredi prochain. Il sera donc difficile aux travailleurs de se rendre à leurs lieux de travail. Ce mouvement étant illimité, ce sont des jours sans travail qui attendent les usagers. Donc absence de travail pour les entreprises qui n’arrivent pas déjà à fonctionner. A cette allure, il faudrait s’attendre à une ville à pieds dès le vendredi et à des bureaux vides. L’étau se resserre de plus en plus autour de Laurent Gbagbo et c’est la population qui en payera un lourd tribut comme l’ont signifié Diagou et Billon.

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