Pas de camion de marchandises, pas de véhicules de transport, pas de train pour aller dans la zone Sud jusqu’à ce que Gbagbo quitte le pouvoir. C’est l’option prise par la société civile des zones CNO. Et c’est la ville de Djébonoua située à une vingtaine de Km au sud de Bouaké qui a été choisie pour l’application de cette option sur le terrain. Ainsi, dès 8h, dans la matinée d’hier, c’est à bord de Bus que les populations de Bouaké, par centaines, ont commencé à descendre sur Djébonoua. Aucun véhicule n’a désormais plus le droit de rentrer sur Bouaké en provenance du sens opposé. Ce sont ainsi des barrages qui ont été dressés à chaque village par les populations riveraines pour barrer la voie aux camions de transport et de marchandise en provenance de Yamoussoukro. Obligeant ainsi, les passagers à descendre afin d’envisager d’autres moyens pour regagner la ville de Bouaké. «Nous avons appelé tous les transporteurs, tous les responsables des différents convois au niveau du Mali, du Burkina Faso et nous avons également rencontré les responsables de la SITARAIL pour leur dire que aucun train ne doit circuler jusqu’à ce que Laurent Gbagbo quitte les quatre murs du palis présidentiel », a tranché M. Bema Fofana, président de la coordination de la société civile des zones CNO. Selon lui, Djébonoua ne constitue qu’une étape, en attendant que les populations du nord et de l’ouest les y rejoignent pour progresser vers Tiébissou. M. Béma Fofana affirme ne pas craindre d’éventuelles représailles des FDS-CI, une fois à Tiébissou. « Nous aurons justement l’occasion de savoir si c’est une milice ou si c’est une armée. Nous irons les mains nues. Et à partir de mercredi soir, nous allons mettre le cap sur Abidjan. Nous sommes des Ivoiriens, nous avons les mêmes droits et l’armée est dans l’obligation de nous protéger », a-t-il estimé. Pour lui, cette marche sur Abidjan, est l’expression de leur volonté qui a été déjà exprimée dans les urnes, de confier la présidence au candidat du RHDP. Soutenant que, c’est la société civile qui a décidé de faire cette manifestation. Ce qui explique, selon lui, l’absence de parti politique à leurs côtés, bien qu’il souhaite le soutien de tout le monde à manifester contre M. Gbagbo Laurent. A en croire M. Bema Fofana, cette fois-ci, l’ensemble des zones centre nord et ouest a décidé de dire à Laurent Gbagbo de quitter les quatre murs de la présidence. «Quand on perd une élection, on cède le fauteuil », a-t-il ajouté, avant d’appeler les religieux et tous les responsables de la société civile de prendre leur responsabilité. « Les religieux nous ont réunis ici pour dire de faire des élections apaisées. Nous avons fait des élections apaisées. Ils sont allés voir Laurent Gbagbo pour lui dire qu’il a perdu les élections, il a refusé de reconnaître sa défaite. Ils sortent de leur réunion, au lieu de venir nous dire, jeûnons pour que Laurent Gbagbo parte, ils nous demandent plutôt de jeûner pendant six jours (6). Je leur dis que nous ne jeûnerons pas pendant six 6 jours, parce qu’on ne connaît pas leur objectif », a-t-il déclaré. Et il a souhaité que les religieux soient plus déterminants dans leur prise de responsabilité. Car, selon lui, « c’est la démocratie qui est en train d’être embrigadée et nous les appelons à prendre leur responsabilité pour dire à Laurent Gbagbo, tu as perdu les élections, il faut plier bagages », a-t-il soutenu.
Idriss Maîga
Idriss Maîga