Au sortir du scrutin présidentiel, la Côte d’Ivoire se retrouve avec deux présidents. Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par la Commission Electorale Indépendante (Cei) et Laurent Gbagbo proclamé élu par le Conseil Constitutionnel. Les Ivoiriens stupéfaits ont suivi les cérémonies croisées de prestation de serment et d’investiture ainsi que celles de la présentation des différents gouvernements des deux premiers ministres. Soro Guillaume et N’Gbo Aké. Mais comment en est-on arrivé à cette autre crise ? Comment les acteurs clés de la scène politique ivoirienne, candidats au second tour de la présidentielle, se sont-ils piégés ? Retour sur les faits.
Parodie d’élections ou simple alibi pour se conférer une légitimité confortable ? Toute chose qui porte à croire quand on regarde de près ce qui se passe en ce moment. Que de remous postélectoraux ! Que de violences et tueries nées des controverses juridiques et de profondes contradictions. Et pourtant, des garanties ont été données au peuple pour lui offrir un scrutin apaisé. Le code de bonne conduite entre les partis politiques à l’engagement des deux candidats au second tour à respecter le verdict des unes ne sont devenus que des paroles en l’air. Tous ces faits, il faut le dire tout net, sont la résultante d’une longue crise mal réglée et de l’animosité qui gangrène le monde politique ivoirien. Les campagnes de sensibilisation, les appels à la retenue, au civisme et à l’esprit républicain qui devraient guider tout comportement postélectoral sont rangés aux calendes grecques. Logique de la mauvaise foi absolue. ‘’Laurent Gbagbo et ses partisans, n’ont jamais imaginé que le Président du RDR pourrait réaliser un tel score et même passer le cap du 2ème tour’’, fait remarquer un analyste politique. Selon lui, Laurent Gbagbo et son régime ont commis la grave erreur en pensant que l’étiquette de ‘’parrain de la rébellion ou de candidat de l’étranger’’ qu’ils se sont efforcés à coller à la peau de Ouattara comme slogan de campagne pourrait constituer un handicap pour le candidat du RHDP et par effet les mettre en roue libre. « Malheureusement, cette campagne de diabolisation a donné l’effet contraire », a-t-il justifié. La preuve, Ouattara malgré tout, a considérablement amélioré son résultat officiel du 1er tour. Ce qui enchante naturellement ce militant du RHDP qui annonce l’apocalypse du régime Fpi. « Gbagbo est sonné par l’ensemble de la communauté internationale, faisant de lui, un homme isolé, seul contre tous. La fin de son régime est arrivée », a-t-il soutenu. Une situation qui intrigue l’un des proches de Gbagbo qui affirme qu’ils ont été victimes d’un optimisme béant. « De la même façon les héritiers d’Houphouët avaient minimisé Laurent Gbagbo quand il accédait au pouvoir, c’est de la même façon que nos responsables du Front populaire Ivoirien et de LMP se sont mépris du président du Rdr», a-t-il reconnu. Certains de ses partisans ont été très critiques envers lui. «Nous ne comprenons pas pourquoi il a accepté d’aller aux élections sachant très bien que le pays n’était pas encore unifié et qu’il était sous le règne d’une partition de fait », se demandèrent avant de s’interroger : « Que pouvait-il espérer de ces nombreuses visites dans les zones CNO et de ses actions d’éclat en faveur des populations du Nord notamment de certains cadres originaires de cette importante partie du pays, suivie de la cérémonie de la flamme de la paix à Bouaké en passant par la nomination de Guillaume Soro au poste de Premier ministre » ? A les entendre, ce sont des militants désillusionnés qui n’y croient plus et qui pensent que leur président s’est piégé. Parce que, soutiennent-ils que : « tout ce qu’il a fait ne peut pas être à son avantage dans la mesure où Soro lui-même a dit que ce n’est pas pour être ministre qu’il a pris les armes ». Point de vue que partage cet inconditionnel alassaniste. «Ce n’est pas la partie de danse entre Simone Gbagbo et Sidiki Konaté à Ficgayo, encore moins le débauchage des personnalités devenues de feuilles mortes qui pouvaient bouleverser les tendances», s’est-il exprimé et de trancher dans le vif : «malheur lui en a pris d’accepter d’aller à une élection avec l’idée de profiter des subterfuges juridiques pour invalider des résultats dans une élection de sortie de crise ». Et le président candidat de corroborer cette thèse lors de son investiture en affirmant que « c’est parce qu’il y a des hors la loi que j’ai pris des dispositions juridiques ». Le morceau a été lâché. Alors question. Avait-il déjà prédit des fraudes au Nord, donc il fallait plutôt dresser le corridor Yao Paul N’dré pour invalider des résultats jugés entachés d’irrégularité ? Du côté du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, ils se sont eux-aussi laissé prendre au piège. D’autant plus qu’ils savent très bien que quiconque que Laurent Gbagbo n’accepterait jamais quitter le pouvoir, ni perdre les élections dans les circonstances pareilles. «On ne perd pas une élection quand on sort d’une guerre», avait-il prévenu. Est-ce à dire que l’opposition s’est trompée de bonne foi sur le compte du Président-candidat ? Comme dirait l’autre, « Ils pensaient l’envoyer aux élections où manifestement la majorité va être dégagée en leur faveur pour le liquider plus facilement. Mais l’enfant des élections a plus de tours dans son sac, et en tant que sportif, il sait bien que la victoire dans un match de football peut être acquise soit sur le terrain ou soit sur le tapis vert c’est-à-dire résultat acquis à la faveur d’une réclamation. Gbagbo s’en était prémuni de toutes surprises en nommant, et il s’en est pas du tout caché, Yao Paul N’dré quand il affirmait : « C’est mon ami ». Pour contourner Laurent Gbagbo, un élu RHDP aurait proposé « qu’il aurait fallut qu’on trouve une autre porte de sortie honorable à Laurent Gbagbo, c’est-à-dire lui donner un troisième mandat cadeau pour se retirer définitivement ». Ce qui n’a pu-être envisagé, à en croire certaines indiscrétions. « Ce monsieur ne tient jamais ses engagements et n’a jamais respecté sa propre signature » nous confie un autre élu du Rhdp. S’éta it-il encore trompé quand Alassane Ouattara déclarait en l’endroit du président du Conseil constitutionnel qu’il avait foi que le droit serait dit. Mais le vainqueur de l’élection présidentielle par la Cei a été certainement désemparé que le droit ait été dit contre lui. Sans aucune forme de procès. Mais a-t-il été surpris vraiment par cette décision? « On s’attendait plus ou moins à que Yao Paul N’dré n’aille pas se défaire de sa casquette de militant endurcis du FPI pour répondre à l’attente du peuple qui a largement exprimé sa volonté », fait remarquer un militant du RDR. Quant à la question de savoir si le face-à-ce télévisé a endormi Alassane Ouattara, notre interlocuteur a été sans détours : « le Président Ouattara connait très bien Gbagbo». En revanche, beaucoup d’Ivoiriens ont été tout de même surpris de voir à quelques 2 jours du 2e tour du scrutin, Laurent Gbagbo, contrairement à ses habitudes, se montrer très courtois à l’endroit de son principal opposant Alassane Ouattara. Attitude qui a étonné plus d’un et qui est commenté par un observateur averti de la vie politique ivoirienne disant de Laurent Gbagbo un homme très habile à la fois rusé et capable de tout. « C’est le monsieur qui ne fait pas ce qu’il dit mais qui fait ce qu’il ne dit pas » a-t-il indiqué et d’ajouter : « après cette émission, le candidat du Rhdp devrait se poser la question de savoir pourquoi le président-candidat est devenu subitement ‘’gentil’’ envers lui ». Question de bon sens pourrait-on dire. Malgré tout espérons que cette nouvelle crise du fauteuil présidentiel trouvera une issue heureuse pour le bonheur du peuple ivoirien.
Kossebé Chantal
Parodie d’élections ou simple alibi pour se conférer une légitimité confortable ? Toute chose qui porte à croire quand on regarde de près ce qui se passe en ce moment. Que de remous postélectoraux ! Que de violences et tueries nées des controverses juridiques et de profondes contradictions. Et pourtant, des garanties ont été données au peuple pour lui offrir un scrutin apaisé. Le code de bonne conduite entre les partis politiques à l’engagement des deux candidats au second tour à respecter le verdict des unes ne sont devenus que des paroles en l’air. Tous ces faits, il faut le dire tout net, sont la résultante d’une longue crise mal réglée et de l’animosité qui gangrène le monde politique ivoirien. Les campagnes de sensibilisation, les appels à la retenue, au civisme et à l’esprit républicain qui devraient guider tout comportement postélectoral sont rangés aux calendes grecques. Logique de la mauvaise foi absolue. ‘’Laurent Gbagbo et ses partisans, n’ont jamais imaginé que le Président du RDR pourrait réaliser un tel score et même passer le cap du 2ème tour’’, fait remarquer un analyste politique. Selon lui, Laurent Gbagbo et son régime ont commis la grave erreur en pensant que l’étiquette de ‘’parrain de la rébellion ou de candidat de l’étranger’’ qu’ils se sont efforcés à coller à la peau de Ouattara comme slogan de campagne pourrait constituer un handicap pour le candidat du RHDP et par effet les mettre en roue libre. « Malheureusement, cette campagne de diabolisation a donné l’effet contraire », a-t-il justifié. La preuve, Ouattara malgré tout, a considérablement amélioré son résultat officiel du 1er tour. Ce qui enchante naturellement ce militant du RHDP qui annonce l’apocalypse du régime Fpi. « Gbagbo est sonné par l’ensemble de la communauté internationale, faisant de lui, un homme isolé, seul contre tous. La fin de son régime est arrivée », a-t-il soutenu. Une situation qui intrigue l’un des proches de Gbagbo qui affirme qu’ils ont été victimes d’un optimisme béant. « De la même façon les héritiers d’Houphouët avaient minimisé Laurent Gbagbo quand il accédait au pouvoir, c’est de la même façon que nos responsables du Front populaire Ivoirien et de LMP se sont mépris du président du Rdr», a-t-il reconnu. Certains de ses partisans ont été très critiques envers lui. «Nous ne comprenons pas pourquoi il a accepté d’aller aux élections sachant très bien que le pays n’était pas encore unifié et qu’il était sous le règne d’une partition de fait », se demandèrent avant de s’interroger : « Que pouvait-il espérer de ces nombreuses visites dans les zones CNO et de ses actions d’éclat en faveur des populations du Nord notamment de certains cadres originaires de cette importante partie du pays, suivie de la cérémonie de la flamme de la paix à Bouaké en passant par la nomination de Guillaume Soro au poste de Premier ministre » ? A les entendre, ce sont des militants désillusionnés qui n’y croient plus et qui pensent que leur président s’est piégé. Parce que, soutiennent-ils que : « tout ce qu’il a fait ne peut pas être à son avantage dans la mesure où Soro lui-même a dit que ce n’est pas pour être ministre qu’il a pris les armes ». Point de vue que partage cet inconditionnel alassaniste. «Ce n’est pas la partie de danse entre Simone Gbagbo et Sidiki Konaté à Ficgayo, encore moins le débauchage des personnalités devenues de feuilles mortes qui pouvaient bouleverser les tendances», s’est-il exprimé et de trancher dans le vif : «malheur lui en a pris d’accepter d’aller à une élection avec l’idée de profiter des subterfuges juridiques pour invalider des résultats dans une élection de sortie de crise ». Et le président candidat de corroborer cette thèse lors de son investiture en affirmant que « c’est parce qu’il y a des hors la loi que j’ai pris des dispositions juridiques ». Le morceau a été lâché. Alors question. Avait-il déjà prédit des fraudes au Nord, donc il fallait plutôt dresser le corridor Yao Paul N’dré pour invalider des résultats jugés entachés d’irrégularité ? Du côté du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, ils se sont eux-aussi laissé prendre au piège. D’autant plus qu’ils savent très bien que quiconque que Laurent Gbagbo n’accepterait jamais quitter le pouvoir, ni perdre les élections dans les circonstances pareilles. «On ne perd pas une élection quand on sort d’une guerre», avait-il prévenu. Est-ce à dire que l’opposition s’est trompée de bonne foi sur le compte du Président-candidat ? Comme dirait l’autre, « Ils pensaient l’envoyer aux élections où manifestement la majorité va être dégagée en leur faveur pour le liquider plus facilement. Mais l’enfant des élections a plus de tours dans son sac, et en tant que sportif, il sait bien que la victoire dans un match de football peut être acquise soit sur le terrain ou soit sur le tapis vert c’est-à-dire résultat acquis à la faveur d’une réclamation. Gbagbo s’en était prémuni de toutes surprises en nommant, et il s’en est pas du tout caché, Yao Paul N’dré quand il affirmait : « C’est mon ami ». Pour contourner Laurent Gbagbo, un élu RHDP aurait proposé « qu’il aurait fallut qu’on trouve une autre porte de sortie honorable à Laurent Gbagbo, c’est-à-dire lui donner un troisième mandat cadeau pour se retirer définitivement ». Ce qui n’a pu-être envisagé, à en croire certaines indiscrétions. « Ce monsieur ne tient jamais ses engagements et n’a jamais respecté sa propre signature » nous confie un autre élu du Rhdp. S’éta it-il encore trompé quand Alassane Ouattara déclarait en l’endroit du président du Conseil constitutionnel qu’il avait foi que le droit serait dit. Mais le vainqueur de l’élection présidentielle par la Cei a été certainement désemparé que le droit ait été dit contre lui. Sans aucune forme de procès. Mais a-t-il été surpris vraiment par cette décision? « On s’attendait plus ou moins à que Yao Paul N’dré n’aille pas se défaire de sa casquette de militant endurcis du FPI pour répondre à l’attente du peuple qui a largement exprimé sa volonté », fait remarquer un militant du RDR. Quant à la question de savoir si le face-à-ce télévisé a endormi Alassane Ouattara, notre interlocuteur a été sans détours : « le Président Ouattara connait très bien Gbagbo». En revanche, beaucoup d’Ivoiriens ont été tout de même surpris de voir à quelques 2 jours du 2e tour du scrutin, Laurent Gbagbo, contrairement à ses habitudes, se montrer très courtois à l’endroit de son principal opposant Alassane Ouattara. Attitude qui a étonné plus d’un et qui est commenté par un observateur averti de la vie politique ivoirienne disant de Laurent Gbagbo un homme très habile à la fois rusé et capable de tout. « C’est le monsieur qui ne fait pas ce qu’il dit mais qui fait ce qu’il ne dit pas » a-t-il indiqué et d’ajouter : « après cette émission, le candidat du Rhdp devrait se poser la question de savoir pourquoi le président-candidat est devenu subitement ‘’gentil’’ envers lui ». Question de bon sens pourrait-on dire. Malgré tout espérons que cette nouvelle crise du fauteuil présidentiel trouvera une issue heureuse pour le bonheur du peuple ivoirien.
Kossebé Chantal