Depuis la bataille du fauteuil présidentiel née du contentieux électoral avec l’instauration du couvre-feu au cours duquel plus de 80 personnes supposées être militants des partis du RHDP auraient été tuées, le président candidat, Laurent Gbagbo a été mis à l’index par son opposition et sonné par la communauté internationale qui exige son départ du pouvoir sans condition. Ce qui ne fait ni chaud ni froid à l’actuel locataire du palais qui, sachant qu’il bénéficie encore de la confiance de certains éléments des FDS, ne veut rien entendre, surtout céder le fauteuil. Son opposant, Alassane Ouattara, quant à lui, conforté par les soutiens extérieurs et par un peuple assoiffé de changement s’apprête à lancer l’estocade pour déloger tous ceux qu’il estime être dans l’illégalité. Mais Comment réussira-t-il à prendre possession de la RTI, de la Primature et même du Palais face à l’armée de Laurent Gbagbo ?
Cela fait plus de dix jours que la Commission Electorale Indépendante a déclaré, le candidat du RHDP, Alassane Ouattara, vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Plus de dix jours que le candidat proclamé élu par la CEI et reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale est contraint à travailler dans un Hôtel avec tous les membres de son gouvernement et toute la direction du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Face donc à l’intransigeance de l’actuel locataire du Palais de ne céder le pouvoir sous le prétexte que la Cour Constitutionnelle l’a déclaré vainqueur après invalidation des résultats de plusieurs départements du Nord du pays, le Premier Ministre Guillaume Soro et le Directoire du RHDP, ont décidé de prendre leurs responsabilités face à ce blocus. « Plus de dix jours, ça suffit ! Trop c’est trop ! Président, nous n’attendons que ton mot d’ordre pour faire partir Gbagbo », lancent des militants pro-alassanistes exaspérés par cette situation. Ce « cri de guerre » semble avoir été entendu et bien perçu par le Président Alassane Ouattara et son Gouvernement. Son Premier ministre, qui s’est mis en première ligne de combat, n’a pas donné dans la dentelle en décidant d’aller installer le nouveau Directeur général de la RTI ce Jeudi, contre vents et marées puis tenir son conseil de gouvernement dans les locaux de la Primature. A en croire certaines indiscrétions, cette action n’est pas isolée. Elle est accréditée, soutient la même source, par toutes les forces vives des partis que sont le RDR, le PDCI, l’UDPCI et le MFA qui composent le RHDP. Pour preuve, le Directoire des Houphouétistes a pondu une déclaration appelant tous leurs militants et sympathisants à se mobiliser pour le jeudi et vendredi en vue d’accompagner le Gouvernement à s’installer. « Pour tous ceux qui connaissent Ouattara ce ne sont pas des paroles en l’air. Cette fois-ci, il est décidé. Il nous a fait la promesse d’être à la tête de la marche jusqu’à la RTI. Contrairement à ce que pensent nos adversaires ce n’est pas du bluff. Dans tous les cas ils savent très bien qu’ils ont perdu le pouvoir», confie un cadre du RDR. A l’hôtel du Golf qui fait office de «palais présidentiel » du Président Alassane Ouattara, les rencontres à la mobilisation se multiplient. Des séances quotidiennes de conseil de ministres sont mises à profit pour fustiger les agissements du camp Gbagbo et féliciter la communauté internationale à continuer d’exercer sa pression sur Laurent Gbagbo pour qu’il quitte le pouvoir. Plus que jamais, les dirigeants du RHDP croient dur comme fer que le temps est arrivé de libérer, selon eux, la population de la servitude d’un système qui a échoué. Alassane Ouattara, avait dit clairement qu’il ne comptait pas sur la communauté internationale, ni sur les forces impartiales pour prendre place dans le fauteuil présidentiel. Le schéma est tout tracé, les options aussi. Pour lui, plus question de tergiverser et de discuter avec Laurent Gbagbo. Il compte sur sa majorité électorale pour, dit-on, faire échec au candidat-Président de LMP. « Avec Soro qui a une armée et la confiance qu’il a pu installer entre lui et les FDS quand il était Premier ministre de Gbagbo, rien ne pourra désormais contrarier Ouattara. Il a cherché le pouvoir. Il l’a obtenu à travers les urnes faisant démentir tous ses détracteurs qui le présentaient comme putschiste», argumente un diplomate qui indique que la voie de salut de Laurent Gbagbo consiste à se plier à la volonté du peuple. Un avis que partage un autre diplomate mais qui révèle ce que le Président Gbagbo lui aurait confié tout juste après la proclamation des résultats provisoires par la CEI. « Ils pensent que je vais partir comme ça. Ils se trompent. Tant que Bédié et Ouattara sont sur la scène, je serai toujours à la barre». A la veille du jour fatidique, les différents états major sont sur pied de guerre. Ouattara et Soro ont-ils les moyens et les ressources nécessaires pour vaincre et réussir ce passage en force ? Qi vivra verra.
Patrice Pohé
Cela fait plus de dix jours que la Commission Electorale Indépendante a déclaré, le candidat du RHDP, Alassane Ouattara, vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. Plus de dix jours que le candidat proclamé élu par la CEI et reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale est contraint à travailler dans un Hôtel avec tous les membres de son gouvernement et toute la direction du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Face donc à l’intransigeance de l’actuel locataire du Palais de ne céder le pouvoir sous le prétexte que la Cour Constitutionnelle l’a déclaré vainqueur après invalidation des résultats de plusieurs départements du Nord du pays, le Premier Ministre Guillaume Soro et le Directoire du RHDP, ont décidé de prendre leurs responsabilités face à ce blocus. « Plus de dix jours, ça suffit ! Trop c’est trop ! Président, nous n’attendons que ton mot d’ordre pour faire partir Gbagbo », lancent des militants pro-alassanistes exaspérés par cette situation. Ce « cri de guerre » semble avoir été entendu et bien perçu par le Président Alassane Ouattara et son Gouvernement. Son Premier ministre, qui s’est mis en première ligne de combat, n’a pas donné dans la dentelle en décidant d’aller installer le nouveau Directeur général de la RTI ce Jeudi, contre vents et marées puis tenir son conseil de gouvernement dans les locaux de la Primature. A en croire certaines indiscrétions, cette action n’est pas isolée. Elle est accréditée, soutient la même source, par toutes les forces vives des partis que sont le RDR, le PDCI, l’UDPCI et le MFA qui composent le RHDP. Pour preuve, le Directoire des Houphouétistes a pondu une déclaration appelant tous leurs militants et sympathisants à se mobiliser pour le jeudi et vendredi en vue d’accompagner le Gouvernement à s’installer. « Pour tous ceux qui connaissent Ouattara ce ne sont pas des paroles en l’air. Cette fois-ci, il est décidé. Il nous a fait la promesse d’être à la tête de la marche jusqu’à la RTI. Contrairement à ce que pensent nos adversaires ce n’est pas du bluff. Dans tous les cas ils savent très bien qu’ils ont perdu le pouvoir», confie un cadre du RDR. A l’hôtel du Golf qui fait office de «palais présidentiel » du Président Alassane Ouattara, les rencontres à la mobilisation se multiplient. Des séances quotidiennes de conseil de ministres sont mises à profit pour fustiger les agissements du camp Gbagbo et féliciter la communauté internationale à continuer d’exercer sa pression sur Laurent Gbagbo pour qu’il quitte le pouvoir. Plus que jamais, les dirigeants du RHDP croient dur comme fer que le temps est arrivé de libérer, selon eux, la population de la servitude d’un système qui a échoué. Alassane Ouattara, avait dit clairement qu’il ne comptait pas sur la communauté internationale, ni sur les forces impartiales pour prendre place dans le fauteuil présidentiel. Le schéma est tout tracé, les options aussi. Pour lui, plus question de tergiverser et de discuter avec Laurent Gbagbo. Il compte sur sa majorité électorale pour, dit-on, faire échec au candidat-Président de LMP. « Avec Soro qui a une armée et la confiance qu’il a pu installer entre lui et les FDS quand il était Premier ministre de Gbagbo, rien ne pourra désormais contrarier Ouattara. Il a cherché le pouvoir. Il l’a obtenu à travers les urnes faisant démentir tous ses détracteurs qui le présentaient comme putschiste», argumente un diplomate qui indique que la voie de salut de Laurent Gbagbo consiste à se plier à la volonté du peuple. Un avis que partage un autre diplomate mais qui révèle ce que le Président Gbagbo lui aurait confié tout juste après la proclamation des résultats provisoires par la CEI. « Ils pensent que je vais partir comme ça. Ils se trompent. Tant que Bédié et Ouattara sont sur la scène, je serai toujours à la barre». A la veille du jour fatidique, les différents états major sont sur pied de guerre. Ouattara et Soro ont-ils les moyens et les ressources nécessaires pour vaincre et réussir ce passage en force ? Qi vivra verra.
Patrice Pohé