"Demain, c'est le jour du changement": à
Abobo, quartier populaire d'Abidjan et fief d'Alassane Ouattara, des militants
de l'un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire se disent déterminés à
"occuper" jeudi le siège de la télévision publique, à l'appel de leur leader.
Au coeur du marché central de cette commune où les forces de l'ordre ont
renforcé leur présence depuis plusieurs semaines pour empêcher d'éventuelles
manifestations, une soixantaine de personnes écoutent religieusement "une
revue de presse" dite en langue malinké sous un abri de fortune.
Debout au milieu de cette foule, Hortense Zohoré, 52 ans, le quotidien Le
Patriote (pro-Ouattara) en main, se dit "impatiente" à quelques heures de
cette marche, qui fait craindre une explosion de violence.
"Si on nous dit (de manifester) maintenant, je suis prête", clame cette
mère de trois enfants, qui a laissé, le temps d'une pause, son étal de bananes
pour suivre les dernières consignes à la veille de cette manifestation,
annoncée par le camp d'Alassane Ouattara.
L'ex-Premier ministre ivoirien a été déclaré vainqueur de la présidentielle
du 28 novembre et reconnu par presque toute la communauté internationale. Mais
le Conseil constitutionnel a invalidé des résultats de la Commission
électorale et annoncé la victoire du sortant Laurent Gbagbo.
Les deux hommes ont depuis formé chacun un gouvernement.
"On est fatigué, on ne gagne plus rien à manger, nous voulons le
changement", dit Hortense, en rappelant avec nostalgie "la Côte d'Ivoire
d'avant" lorsque ce pays, dirigé par Félix Houphouët-Boigny (1960-1993), était
considéré comme une vitrine en Afrique de l'ouest.
A côté d'elle, Bakary Koné, 50 ans, se veut plus catégorique: "Ou bien on
se décourage et Gbagbo reste là pour toujours, ou on se mobilise pour le faire
partir".
La présence remarquée des forces de l'ordre aux principaux carrefours,
notamment face à la mairie de cette immense commune, ne semble pas dissuader
Issouf Coulibaly, chauffeur de 32 ans, qui se dit "prêt à sortir" malgré tout.
"Ils nous ont trop tué, ils vont encore tuer demain", affirme le jeune
homme, entouré de ses amis, qui approuvent.
Dans la commune d'Adjamé, à une dizaine de kilomètres au sud d'Abobo, un
autre quartier remporté par Ouattara, Namory Dosso, 30 ans, sans emploi est
assis sur une véranda en compagnie d'une dizaine d'amis.
"C'est avec impatience qu'on attendait cet appel. Ceux qui doivent mourir
mourront. Nous sommes habitués aux balles" des forces de l'ordre, assure-t-il,
l'air déterminé.
Dans le camp d'en face, l'annonce de cette marche est vue comme "une
diversion", selon Charles Blé Goudé, fer de lance des manifestations
anti-françaises de 2003 et 2004 à Abidjan avec ses "Jeunes patriotes",
fervents partisans de Laurent Gbagbo.
"Aux Ivoiriens, je demande de rester chez eux ou d'aller au travail",
a-t-il lancé à 2.000 jeunes réunis à Abidjan. Devenu ministre de la Jeunesse
et de l'emploi de Gbagbo, il a cependant ajouté: "Je ne suis plus prêt à
tolérer des vampires prêts à boire le sang des Ivoiriens. Je vais agir
bientôt".
Abobo, quartier populaire d'Abidjan et fief d'Alassane Ouattara, des militants
de l'un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire se disent déterminés à
"occuper" jeudi le siège de la télévision publique, à l'appel de leur leader.
Au coeur du marché central de cette commune où les forces de l'ordre ont
renforcé leur présence depuis plusieurs semaines pour empêcher d'éventuelles
manifestations, une soixantaine de personnes écoutent religieusement "une
revue de presse" dite en langue malinké sous un abri de fortune.
Debout au milieu de cette foule, Hortense Zohoré, 52 ans, le quotidien Le
Patriote (pro-Ouattara) en main, se dit "impatiente" à quelques heures de
cette marche, qui fait craindre une explosion de violence.
"Si on nous dit (de manifester) maintenant, je suis prête", clame cette
mère de trois enfants, qui a laissé, le temps d'une pause, son étal de bananes
pour suivre les dernières consignes à la veille de cette manifestation,
annoncée par le camp d'Alassane Ouattara.
L'ex-Premier ministre ivoirien a été déclaré vainqueur de la présidentielle
du 28 novembre et reconnu par presque toute la communauté internationale. Mais
le Conseil constitutionnel a invalidé des résultats de la Commission
électorale et annoncé la victoire du sortant Laurent Gbagbo.
Les deux hommes ont depuis formé chacun un gouvernement.
"On est fatigué, on ne gagne plus rien à manger, nous voulons le
changement", dit Hortense, en rappelant avec nostalgie "la Côte d'Ivoire
d'avant" lorsque ce pays, dirigé par Félix Houphouët-Boigny (1960-1993), était
considéré comme une vitrine en Afrique de l'ouest.
A côté d'elle, Bakary Koné, 50 ans, se veut plus catégorique: "Ou bien on
se décourage et Gbagbo reste là pour toujours, ou on se mobilise pour le faire
partir".
La présence remarquée des forces de l'ordre aux principaux carrefours,
notamment face à la mairie de cette immense commune, ne semble pas dissuader
Issouf Coulibaly, chauffeur de 32 ans, qui se dit "prêt à sortir" malgré tout.
"Ils nous ont trop tué, ils vont encore tuer demain", affirme le jeune
homme, entouré de ses amis, qui approuvent.
Dans la commune d'Adjamé, à une dizaine de kilomètres au sud d'Abobo, un
autre quartier remporté par Ouattara, Namory Dosso, 30 ans, sans emploi est
assis sur une véranda en compagnie d'une dizaine d'amis.
"C'est avec impatience qu'on attendait cet appel. Ceux qui doivent mourir
mourront. Nous sommes habitués aux balles" des forces de l'ordre, assure-t-il,
l'air déterminé.
Dans le camp d'en face, l'annonce de cette marche est vue comme "une
diversion", selon Charles Blé Goudé, fer de lance des manifestations
anti-françaises de 2003 et 2004 à Abidjan avec ses "Jeunes patriotes",
fervents partisans de Laurent Gbagbo.
"Aux Ivoiriens, je demande de rester chez eux ou d'aller au travail",
a-t-il lancé à 2.000 jeunes réunis à Abidjan. Devenu ministre de la Jeunesse
et de l'emploi de Gbagbo, il a cependant ajouté: "Je ne suis plus prêt à
tolérer des vampires prêts à boire le sang des Ivoiriens. Je vais agir
bientôt".