Député à l’Assemblée nationale, l’Honorable Zamblé Bi Ta est par ailleurs membre de la Commission nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDHCI). Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le député de Gohitafla s’est prononcé sur la crise post électorale en Côte d’Ivoire et précise, à qui veut l’entendre, qu’il n’y a pas de bicéphalisme à la tête de l’Etat.
Que vous inspire le bicéphalisme actuel à la tête de l’Etat ?
Je ne dirai pas qu’il y a un bicéphalisme à la tête de l’Etat. Parce qu’Alassane Ouattara nous a fait comprendre pendant sa campagne, qu’il n’a jamais entretenu une rébellion. Mais actuellement, il se montre rebelle vis-à-vis de l’Etat et de ses Institutions. Donc il n’y a pas de bicéphalisme. C’est tout simplement une forme de rébellion.
Pouvez-vous être un peu plus clair ?
Il n’y a pas d’Etat sans lois. S’il y a un Etat, c’est parce qu’il y a des lois. Même si la loi parait injuste, il faut s’y conformer. C’est comme si vous attaquez quelqu’un au tribunal et que vous savez très bien que vous avez raison, mais le juge vous dit que vous avez tort et vous êtes obligé d’accepter le verdict. Alors si le petit peuple accepte de perdre alors qu’il sait foncièrement qu’il a raison, pourquoi le grand peuple ne donne-t-il pas lui aussi l’exemple ? S’il ne peut pas se conformer aux lois de son pays, c’est que c’est une autre rébellion qu’il crée.
Le Conseil constitutionnel avait-il le droit de proclamer des résultats autres que ceux données par la CEI ?
Les textes sont clairs. Le Conseil constitutionnel est l’organe judicaire le plus haut de l’Etat. Et dans tous les pays, y compris la France, c’est le Conseil constitutionnel qui, au dernier moment, valide les élections. La loi, même s’elle est dure, c’est la loi. Il faut l’accepter ainsi.
Que pensez-vous de la certification faite par le représentant spécial de l’ONU?
C’est de la comédie. L’ONU n’est pas au dessus de notre Constitution. C’est parce qu’il existe un Etat que nous sommes membre de l’ONU. S’il n’y avait pas d’Etat, la Côte d’Ivoire ne serait jamais membre de l’ONU. Donc l’ONU n’est pas au dessus de la Côte d’Ivoire, encore moins au dessus de nos Institutions. Je pense que c’est la France qui est encore derrière tout cela. Sans quoi, la loi, c’est la loi. Les enfants chantent : la nivaquine est amère, mais pour te soigner, tu es obligé de prendre la nivaquine, si c’est ce que le médecin t’a prescrit.
Alors pour vous, Laurent Gbagbo est le seul et vrai président de la Côte d’Ivoire…
Le vrai président de la Côte d’Ivoire, c’est celui que le Conseil constitutionnel a déclaré élu. C’est lui le vrai président. Il n’y a pas de bicéphalisme. Il y des gens qui sont rebelles. Ouattara a dit n’avoir jamais soutenu la rébellion, mais aujourd’hui les rebelles sont unanimes à reconnaître que c’est lui qui est leur patron. Gbagbo a fait trop de sacrifices. Mais on ne lui reconnait pas cela. Les gens sont restés armés et on est allé aux élections. C’est pourquoi il y a plein de morts aujourd’hui. Si Gbagbo avait parlé, on aurait dit qu’il ne veut pas aller aux élections. Ceux qui ont encouragé Gbagbo à aller aux élections sans le désarmement doivent avoir ces morts sur leurs consciences. Parce qu’on ne devait pas aller aux élections avec des gens en armes. Aujourd’hui avec leurs armes, ils sèment la terreur dans les villages.
En tant qu’élu et membre de la CNDHCI, quelles sont vos propositions pour sortir de cette crise?
Je suis pour la vérité. Jusqu’à présent, Alassane Ouattara n’a pas demandé à ce qu’on recompte les voix. Aux Etats Unis, les voix ont été recomptées pendant deux mois et on a attendu. Ouattara n’a pas demandé à recompter les voix. Il ne reconnait pas tous les bourrages qui ont été faits. Il ne reconnait pas non plus la loi du pays parce qu’il pense que les français viendront le faire installer sur nos têtes. C’est à lui de proposer une solution. La loi, c’est la loi d’accord, mais il peut demander au président de la République d’utiliser l’article 48 pour le recomptage des voix, et toutes les erreurs qu’il a pu commettre lui seront montrées. Mais il ne l’a jamais demandé.
Peut-être qu’en le faisant, il reconnait implicitement l’autorité de Laurent Gbagbo…
Mais la Constitution dit que le mandat du président de la République s’arrête le jour où le nouveau président élu a prêté serment. Or s’il ne reconnait pas Laurent Gbagbo comme président, Laurent ne lui a pas encore fait la passation des charges et donc il demeure le président de la République.
Avez-vous un message particulier à adresser aux Ivoiriens ?
Les Ivoiriens doivent prendre conscience de tout ce qui arrive. Si nous aujourd’hui, sommes mis devant le fait accompli que nous sommes en train de gérer, nos enfants, eux, ne nous pardonneront pas demain si nous laissons cela passer. Il faut que l’Ivoirien prenne conscience de ce qu’il est aujourd’hui. Cette prise de conscience est importante aussi bien pour ceux qui sont dans l’opposition que pour ceux qui sont au pouvoir.
Par David Yala
Que vous inspire le bicéphalisme actuel à la tête de l’Etat ?
Je ne dirai pas qu’il y a un bicéphalisme à la tête de l’Etat. Parce qu’Alassane Ouattara nous a fait comprendre pendant sa campagne, qu’il n’a jamais entretenu une rébellion. Mais actuellement, il se montre rebelle vis-à-vis de l’Etat et de ses Institutions. Donc il n’y a pas de bicéphalisme. C’est tout simplement une forme de rébellion.
Pouvez-vous être un peu plus clair ?
Il n’y a pas d’Etat sans lois. S’il y a un Etat, c’est parce qu’il y a des lois. Même si la loi parait injuste, il faut s’y conformer. C’est comme si vous attaquez quelqu’un au tribunal et que vous savez très bien que vous avez raison, mais le juge vous dit que vous avez tort et vous êtes obligé d’accepter le verdict. Alors si le petit peuple accepte de perdre alors qu’il sait foncièrement qu’il a raison, pourquoi le grand peuple ne donne-t-il pas lui aussi l’exemple ? S’il ne peut pas se conformer aux lois de son pays, c’est que c’est une autre rébellion qu’il crée.
Le Conseil constitutionnel avait-il le droit de proclamer des résultats autres que ceux données par la CEI ?
Les textes sont clairs. Le Conseil constitutionnel est l’organe judicaire le plus haut de l’Etat. Et dans tous les pays, y compris la France, c’est le Conseil constitutionnel qui, au dernier moment, valide les élections. La loi, même s’elle est dure, c’est la loi. Il faut l’accepter ainsi.
Que pensez-vous de la certification faite par le représentant spécial de l’ONU?
C’est de la comédie. L’ONU n’est pas au dessus de notre Constitution. C’est parce qu’il existe un Etat que nous sommes membre de l’ONU. S’il n’y avait pas d’Etat, la Côte d’Ivoire ne serait jamais membre de l’ONU. Donc l’ONU n’est pas au dessus de la Côte d’Ivoire, encore moins au dessus de nos Institutions. Je pense que c’est la France qui est encore derrière tout cela. Sans quoi, la loi, c’est la loi. Les enfants chantent : la nivaquine est amère, mais pour te soigner, tu es obligé de prendre la nivaquine, si c’est ce que le médecin t’a prescrit.
Alors pour vous, Laurent Gbagbo est le seul et vrai président de la Côte d’Ivoire…
Le vrai président de la Côte d’Ivoire, c’est celui que le Conseil constitutionnel a déclaré élu. C’est lui le vrai président. Il n’y a pas de bicéphalisme. Il y des gens qui sont rebelles. Ouattara a dit n’avoir jamais soutenu la rébellion, mais aujourd’hui les rebelles sont unanimes à reconnaître que c’est lui qui est leur patron. Gbagbo a fait trop de sacrifices. Mais on ne lui reconnait pas cela. Les gens sont restés armés et on est allé aux élections. C’est pourquoi il y a plein de morts aujourd’hui. Si Gbagbo avait parlé, on aurait dit qu’il ne veut pas aller aux élections. Ceux qui ont encouragé Gbagbo à aller aux élections sans le désarmement doivent avoir ces morts sur leurs consciences. Parce qu’on ne devait pas aller aux élections avec des gens en armes. Aujourd’hui avec leurs armes, ils sèment la terreur dans les villages.
En tant qu’élu et membre de la CNDHCI, quelles sont vos propositions pour sortir de cette crise?
Je suis pour la vérité. Jusqu’à présent, Alassane Ouattara n’a pas demandé à ce qu’on recompte les voix. Aux Etats Unis, les voix ont été recomptées pendant deux mois et on a attendu. Ouattara n’a pas demandé à recompter les voix. Il ne reconnait pas tous les bourrages qui ont été faits. Il ne reconnait pas non plus la loi du pays parce qu’il pense que les français viendront le faire installer sur nos têtes. C’est à lui de proposer une solution. La loi, c’est la loi d’accord, mais il peut demander au président de la République d’utiliser l’article 48 pour le recomptage des voix, et toutes les erreurs qu’il a pu commettre lui seront montrées. Mais il ne l’a jamais demandé.
Peut-être qu’en le faisant, il reconnait implicitement l’autorité de Laurent Gbagbo…
Mais la Constitution dit que le mandat du président de la République s’arrête le jour où le nouveau président élu a prêté serment. Or s’il ne reconnait pas Laurent Gbagbo comme président, Laurent ne lui a pas encore fait la passation des charges et donc il demeure le président de la République.
Avez-vous un message particulier à adresser aux Ivoiriens ?
Les Ivoiriens doivent prendre conscience de tout ce qui arrive. Si nous aujourd’hui, sommes mis devant le fait accompli que nous sommes en train de gérer, nos enfants, eux, ne nous pardonneront pas demain si nous laissons cela passer. Il faut que l’Ivoirien prenne conscience de ce qu’il est aujourd’hui. Cette prise de conscience est importante aussi bien pour ceux qui sont dans l’opposition que pour ceux qui sont au pouvoir.
Par David Yala