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Politique Publié le jeudi 16 décembre 2010 | Le Patriote

La logique suicidaire

Dire de Laurent Gbagbo qu’il est un « jusqu’au-boutiste » est peu dire. Depuis sa débâcle au second tour de l’élection présidentielle le 28 novembre dernier, Gbagbo Laurent a sorti un visage (sans nul doute le dernier) qu’on ne lui connaissait pas ou très peu. En effet, depuis que le peuple de Côte d’Ivoire a librement choisi qu’Alassane Ouattara soit son nouveau leader, le candidat LMP est entré dans une logique qui défie toute logique. Celle de ne rien entendre, rien comprendre et s’accrocher vaille que vaille à un pouvoir qui a filé entre ses mains. Il lutte seul contre tous pour rester aux commandes d’un navire qu’il n’a jamais réussi à maintenir sur le bon cap les dix dernières années.

Entêté et obstiné, LG fonce tête baissée sans entendre la clameur nationale et internationale qui lui demande de laisser tomber. Accroché aux visions et autres farfelues révélations des pasteurs de son épouse, Gbagbo semble plus que décidé à aller jusqu’au bout. Et tous ceux qui doutaient encore de l’attitude suicidaire du mari de Simone ont du se résoudre à la réalité lorsque l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique a publié les dernières confidences de Laurent Gbagbo et de son Premier ministre d’alors, Guillaume Soro. L’hebdomadaire continental révélait que Laurent Gbagbo était arrivé à la conclusion qu’il ne donnerait jamais, de son vivant et de son propre gré, le pouvoir à Alassane Ouattara bien qu’il ait été élu. Voilà la logique de celui qui tentait de faire croire, il n’y a pas si longtemps, qu’il était le fils des élections. Mais il a fallu qu’il perde dans les urnes pour que tout le monde comprenne que Gbagbo Laurent est tout sauf un démocrate. Pour rester dans sa logique, Gbagbo s’affiche comme ce garçon qui dans un village agit sans tenir compte de mise en garde. Il n’écoute ni les anciens, les initiés et encore moins ses ainés. Obligeant les sages à la conclusion suivante. « Laissez-le, quand il se cognera la tête, s’il est en vie, il comprendra qu’il n’est pas seul au monde ». Le président Gbagbo n’écouté plus personne. La communauté ouest africaine, il s’en fou.

L’ONU, ce n’est pas sa tasse de thé. Il se moque de l’UE, de l’UA et de tous ceux qui l’appellent à la raison. Que dire des injonctions des présidents français, américain, nigérian… ? Gbagbo s’en fiche. « L’enfant guerrier » qu’il est devenu se dit plus fort que tous et qu’il parviendra à soumettre toutes ces personnes qui veulent l’empêcher de régner en monarque. Entouré par un dernier carré d’illuminés et d’extrémistes, Gbagbo croit tenir le bon bout. Il va tenter de résister au risque de sa vie pour s’accrocher à un pouvoir qui ne se conjugue plus avec son nom. Mais l’homme n’en a cure. Il fonce…, fonce dans sa folle logique du pire. Il se dit résigné et déterminé à aller jusqu’au bout. Jusqu’au suicide.

Koné Lassiné
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