La journée de tous les dangers aura donc tenuses promesses : une marche pacifique pour installer les nouveaux responsables de la RTI et annoncer l’occupation réelle des structures de gestion de l’Etat face à une armée de miliciens libériens et angolais épaulée par une partie de l’armée nationale dont la seule raison d’être est de défendre Laurent Gbagbo, le candidat malheureux des élections du 28 novembre dernier qui veut se maintenir au pouvoir à tout prix. On avait pensé (c’est naïf de le penser quand on connaît l’homme) que Laurent Gbagbo allait entendre raison pour admettre que la victoire de monsieur Alassane Ouattara est avérée et qu’il est plus responsable et mature de laisser la démocratie s’instaurer en Côte d’ivoire en le félicitant et le laisser occuper l’arène du Npouvoir. QUE NENNI ! Car dans la logique de monsieur Gbagbo, un garçon se bat, même avec des armes illégales. Et l’armée républicaine de Côte d’Ivoire ne voulant pas marcher dans cette voie, il a pris soin depuis près de sept ans de former une milice pour défendre l’indéfendable par la force. Pour être rassuré de l’efficacité de celle-ci, il a recruté ces derniers mois, des mercenaires libériens et angolais dont la mission est de tuer, de massacrer et exprimer toute sorte de violences sur les ivoiriens. Et si monsieur Gbagbo venait à perdre ? Que feraient ces mercenaires ? Demander que les ivoiriens les épargnent d’une sanction modèle loi du talion ? Et que dira le pouvoir officiel de leur pays si le traitement infligé à leurs compatriotes étaient durs et humiliants ? Une scène inédite est en train de s’écrire en Côte d’ivoire avec des conséquences tout aussi inédites et historiques. Si Laurent Gbagbo réussit, il aura semé la graine du désordre et de la dictature en Côte d’ivoire après y avoir cultivé l’indiscipline et l’immoralité. Or cette voie ne conduira le pays qu’à une descente aux enfers. Ça, c’est d’un. De deux, on signale la présence de mercenaires étrangers pour tuer les ivoiriens. On sait que la présidente du Liberia madame Serleaf H. Johnson a demandé à ses compatriotes de ne pas se laisser enrôler pour une telle mission en Côte d’ivoire. Peine perdue! Le procès de Jean Pierre Bamba au Tribunal Pénal International ne dissuade pas nos frères libériens auxquels nous avons offert gîte et couvert au moment de la guerre qu’à connu leur pays. Les ivoiriens sauraient leur dire merci s’ils ont bien fait, mais sauront aussi leur faire payer leurs méfaits s’ils ont mal fait. De trois, les ivoiriens enregistreront que d’autres ivoiriens, pour le pouvoir peuvent malhonnêtement user de tous les moyens, des plus illégaux aux plus immoraux. De quatre, la communauté internationale, notamment l’Onu, clairement mis au défi par la galaxie patriotique et Laurent Gbagbo devra tirer un cas d’école qui devrait lui permettre de s’affirmer sur le continent. Dans tous les cas, ce qui se joue en Côte d’ivoire aujourd’hui va négativement s’incruster dans l’histoire nationale, mais aussi africaine et mondiale. Pauvre Côte d’ivoire, pays autrefois à la grande réputation à l’image d’un de ses plus illustres fils dénommé Félix Houphouët-Boigny. La seule porte de sortie honorable pour les ivoiriens et le monde, c’est que la volonté populaire exprimée par les électeurs le 28 novembre à travers les urnes se traduisent par une prise en main du pouvoir par l’élu Alassane Ouattara et que la réconciliation attendue se réalise. Quoi qu’il arrive, les événements qui se produisent en Côte d’Ivoire offrant un spectacle déplorable aux lourdes conséquences. La haine, la méfiance et la suspicion sont déjà dans le cœur des ivoiriens et certainement la volonté de bien payer les mercenaires. Et dire qu’on aurait pu faire l’économie de cette dernière réputation après avoir été longtemps le pays du développement miraculeux. C’est dommage pour nous, mais aussi pour l’Afrique et le monde.
Georges AMANI
Abengourou
Georges AMANI
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