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Politique Publié le vendredi 17 décembre 2010 | Notre Voie

Divo, Yamoussoukro et Tiébissou : Les rebelles attaquent et échouent

Quel était le véritable mot d’ordre d’Alassane Ouattara à ses rebelles et militants, hier sur l’étendue du territoire ? Question primordiale. A Abidjan, le père de la rébellion ivoirienne a clairement affiché son intension de lâcher les enfants des autres dans la rue pour une marche destinée à arracher la Radiodiffusion Télévision ivoirienne à l’Etat. Dans presque tous les quartiers, de Yopougon à Port-Bouët, en passant par Abobo, Adjamé, Cocody, Treichville, Koumassi et Marcory, les Forces de défense et de sécurité ont pu étouffer la chienlit, des fois au prix le plus fort dans leurs rangs. Mais, dans quelques villes de l’intérieur du pays où la RTI n’a pas de siège, de curieuses et violentes manifestations ont pourtant opposé les militants RDR, soutenus par des rebelles armés, aux forces de l’ordre.

Divo : 3 morts, trois FDS blessées

Trois manifestants tués, une dizaine de blessés dont trois FDS (1 gendarme et 2 policiers CRS). C’est le bilan de la journée de chienlit orchestrée par les partisans d’Alassane Ouattara à Divo. C’est sûrement dans cette ville située à 150 km d’Abidjan au Centre-Ouest du pays que les hostilités ont été ouvertes hier, en dehors d’Abidjan, par les rebelles et les partisans de Ouattara. Selon nos informateurs, les populations ont été surprises de constater que dès 7h, des « marcheurs » extrêmement excités ont commencé à couper les rues de la ville par petits groupes. Obligeant les commerçants à baisser rideau et à fermer boutique. Les mouvements de ces marcheurs incontrôlables ont aussitôt créé la panique dans la plupart des quartiers de la ville. A l’arrivée des agents des forces de l’ordre alertés, ces marcheurs les ont accueillis par des jets de pierres et, bientôt par des tirs à balles réelles, faisant trois blessés dans les rangs des Forces de défense et de sécurité. Ces dernières, d’abord débordées dans un premier temps par la tournure des évènements, ont dû se réorganiser pour adapter leurs réactions aux initiatives armées des manifestants. Les affrontements entre manifestants armés et FDS se sont soldés par trois morts et la quinzaine de blessés dont trois FDS. Les FDS ont passé de longues heures pour mettre tous les quartiers de Divo sous contrôle, dans l’après-midi.

Yamoussoukro : 1 manifestant tué

Dans le village natal de feu Félix Houphouët-Boigny, capitale politique de notre pays (270 km d’Abidjan au Centre du pays), rebelles et manifestants du RDR ont remis ça, hier, fort de leur prouesse d’avoir tué, la veille et par balle, le jeune policier nommé Ignace Sénayé. Dans le courant de la matinée les manifestations d’une rare violence ont repris de nulle part, obligeant également commerçants, automobilistes et usagers à prendre leurs jambes à leur coup pour échapper à la barbarie. Les forces de l’ordre accouru auraient été accueillies, comme mercredi dernier, par des jets de pierres doublés de tirs à balles réelles. La riposte des FDS a fait un mort, le nommé Ouattara Abdoulaye, cette fois dans le camp des assaillants. La ville avait retrouvé son calme en fin d’après-midi mais, selon nos informateurs, les populations apeurées restaient majoritairement terrées chez elles jusqu’aux environs de 16h.

Tiébissou : Une attaque rebelle repoussée

La ville de Tiébissou est située à quelques 40 km au Nord de Yamoussoukro, sur la route de Bouaké, capitale de la rébellion depuis septembre 2002. C’est cette petite ville qui abrite le dernier corridor Nord des Forces de défense et de sécurité depuis la crise armée. Sur quelques 40 km, jusqu’à Djébonoua, dernier corridor Sud des rebelles, s’étend ce que l’on avait appelé la zone de confiance, autrefois occupée par les forces prétendument impartiales. Selon nos informateurs, hier, des manifestants arrivés de Bouaké ont traversé toute cette zone démantelée depuis l’Accord politique de Ouagadougou (APO, 4 mars 2007). Ils se sont naturellement retrouvés nez à nez avec les FDS qui les ont repoussés par des jets de gaz lacrymogènes, croyant avoir affaire à de simples civils excités. Mais stupeur : Derrière les manifestants aux mains nues qui s’enfuyaient, se trouvaient embusqués des éléments armés des Forces nouvelles (FAFN) qui, aussitôt dévoilés, ont ouvert le feu sur les FDS. Selon des sources militaires jointes sur place, ces rebelles auraient été transportés jusqu’à Tiébissou dans des véhicules frappés du cigle « UN » et aux couleurs des engins de l’ONUCI, Mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire. C’est donc à une véritable attaque rebelle que les forces loyalistes ont fait face dans cette ville. Mais tard, dans l’après-midi, les FDS ont réussi à repousser les assaillants et mis la ville de Tiébissou sous contrôle. Aucun bilan vérifiable n’était encore disponible à Tiébissou au moment où nous mettions sous presse. Cependant, nos différents informateurs ont fait état d’un calme précaire dans toutes ces villes. César Etou cesaretou2002@yahoo.fr
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