A Bouaké, la "capitale" de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) au centre de la Côte d'Ivoire, on
suit avec inquiétude les violences meurtrières à Abidjan, même si la
population hésite à descendre dans la rue dans cette situation très tendue.
"Ce qui se passe est vraiment désagréable, et si ça continue, le risque de
guerre civile est élevé", affirme à l'AFP Sizikolo Sanoko, un agent d'une
société de jeu de hasard, seul sans client dans son kiosque.
Bouaké comme Abidjan vivait vendredi au ralenti: administration, banques,
assurances, certains services publics et plusieurs entreprises privées étaient
fermés.
Sizikolo s'emporte quand il parle des "tueries qui se passent à Abidjan",
où au moins onze personnes ont perdu la vie jeudi alors que le pays est dans
une impasse politique avec deux chefs d'Etat proclamés à l'issue de l'élection
présidentielle du 28 novembre.
"C'est très grave. (...) Je soutiens ADO (Ouattara), mais mettre les gens
dans la rue, ce n'est pas très, très responsable", lance Sizikolo.
Des milliers de partisans d'Alassane Dramane Ouattara surnommé "ADO", un
des deux présidents proclamés, ont, à l'appel de son camp, tenté de marcher
jeudi sur la télévision d'Etat. Ils en ont été empêchés par les forces de
défense et de sécurité loyales à Laurent Gbagbo, l'autre président proclamé.
Adama Sangaré, employé d'une ONG de lutte contre le sida rencontré à
Commerce, quartier populaire, se dit inquiet comme beaucoup d'habitants de
cette ville à 290 km au nord d'Abidjan et qui a voté en majorité pour Alassane
Ouattara, aujourd'hui soutenu par les FN.
"Tout le monde est préoccupé à Bouaké, on ne sait pas ce qui se passe à
Abidjan pour nos familles", résume-t-il, en écoutant la radio.
Sali Coulibaly, ménagère mère de deux enfants, appelle à "déloger Gbagbo du
pouvoir" pour, selon elle, "mettre fin à la crise, aux morts". Gbagbo "a
marché sur les cadavres des gens pour s'installer et depuis c'est la violence!
On veut la paix, et la paix c'est ADO", clame la jeune femme, en route pour le
marché.
"Déloger Gbagbo", c'est aussi ce que revendiquaient plusieurs centaines de
personnes parties jeudi à Tiébissou (à 40 km de Bouaké), à la limite de
l'ex-zone tampon entre les anciens belligérants de 2002. En chemin elles sont
tombées sur des forces loyales à Laurent Gbagbo qui ont fait usage de leurs
armes, a inidiqué à l'AFP un responsable de l'état-major des FN ayant requis
l'anonymat.
"Au niveau militaire, nous avons été obligés de réagir. Le bilan provisoire
est d'un mort de notre côté et quelques blessés qui vont s'en sortir",
déclare-t-il.
Au Centre hospitalier régional (CHR) de Bouaké, un journaliste de l'AFP a
vu six blessés victimes de ces affrontements, dont un semblait dans un état
très grave. "On a reçu une trentaine de blessés hier (jeudi), ils sont arrivés
de Tiébissou", portant pour la plupart "des blessures par armes à feu" et pour
certains, "des fractures ouvertures", explique le directeur départemental de
la Santé de Bouaké, le docteur Karim Kouyaté.
Les derniers évènements ne semblent pas avoir entamé la détermination
d'Abdoulaye Sylla, commerçant de 36 ans, en T-shirt et jeans, excédé par le
régime de Gbagbo qui, dit-il "met le pays en retard" depuis son arrivée au
pouvoir en 2000.
suit avec inquiétude les violences meurtrières à Abidjan, même si la
population hésite à descendre dans la rue dans cette situation très tendue.
"Ce qui se passe est vraiment désagréable, et si ça continue, le risque de
guerre civile est élevé", affirme à l'AFP Sizikolo Sanoko, un agent d'une
société de jeu de hasard, seul sans client dans son kiosque.
Bouaké comme Abidjan vivait vendredi au ralenti: administration, banques,
assurances, certains services publics et plusieurs entreprises privées étaient
fermés.
Sizikolo s'emporte quand il parle des "tueries qui se passent à Abidjan",
où au moins onze personnes ont perdu la vie jeudi alors que le pays est dans
une impasse politique avec deux chefs d'Etat proclamés à l'issue de l'élection
présidentielle du 28 novembre.
"C'est très grave. (...) Je soutiens ADO (Ouattara), mais mettre les gens
dans la rue, ce n'est pas très, très responsable", lance Sizikolo.
Des milliers de partisans d'Alassane Dramane Ouattara surnommé "ADO", un
des deux présidents proclamés, ont, à l'appel de son camp, tenté de marcher
jeudi sur la télévision d'Etat. Ils en ont été empêchés par les forces de
défense et de sécurité loyales à Laurent Gbagbo, l'autre président proclamé.
Adama Sangaré, employé d'une ONG de lutte contre le sida rencontré à
Commerce, quartier populaire, se dit inquiet comme beaucoup d'habitants de
cette ville à 290 km au nord d'Abidjan et qui a voté en majorité pour Alassane
Ouattara, aujourd'hui soutenu par les FN.
"Tout le monde est préoccupé à Bouaké, on ne sait pas ce qui se passe à
Abidjan pour nos familles", résume-t-il, en écoutant la radio.
Sali Coulibaly, ménagère mère de deux enfants, appelle à "déloger Gbagbo du
pouvoir" pour, selon elle, "mettre fin à la crise, aux morts". Gbagbo "a
marché sur les cadavres des gens pour s'installer et depuis c'est la violence!
On veut la paix, et la paix c'est ADO", clame la jeune femme, en route pour le
marché.
"Déloger Gbagbo", c'est aussi ce que revendiquaient plusieurs centaines de
personnes parties jeudi à Tiébissou (à 40 km de Bouaké), à la limite de
l'ex-zone tampon entre les anciens belligérants de 2002. En chemin elles sont
tombées sur des forces loyales à Laurent Gbagbo qui ont fait usage de leurs
armes, a inidiqué à l'AFP un responsable de l'état-major des FN ayant requis
l'anonymat.
"Au niveau militaire, nous avons été obligés de réagir. Le bilan provisoire
est d'un mort de notre côté et quelques blessés qui vont s'en sortir",
déclare-t-il.
Au Centre hospitalier régional (CHR) de Bouaké, un journaliste de l'AFP a
vu six blessés victimes de ces affrontements, dont un semblait dans un état
très grave. "On a reçu une trentaine de blessés hier (jeudi), ils sont arrivés
de Tiébissou", portant pour la plupart "des blessures par armes à feu" et pour
certains, "des fractures ouvertures", explique le directeur départemental de
la Santé de Bouaké, le docteur Karim Kouyaté.
Les derniers évènements ne semblent pas avoir entamé la détermination
d'Abdoulaye Sylla, commerçant de 36 ans, en T-shirt et jeans, excédé par le
régime de Gbagbo qui, dit-il "met le pays en retard" depuis son arrivée au
pouvoir en 2000.