Les journaux proches du RHDP sont depuis hier interdit de paraître « jusqu’à nouvel ordre ». Le Patriote, Le Nouveau Réveil, L’Expression, Le Jour Plus, Le Mandat et Le Démocrate sont empêchés de paraître dans les kiosques à journaux. Les hommes du Général Dogbo Blé, conduits par des éléments du service de communication de la présidence et de Charles Blé Goudé, sont allés à Sud Media et au Groupe Olympe, éditeurs des journaux proches du RHDP, pour les menacer de représailles s’ils venaient à imprimer ces journaux. Les éléments de la garde républicaine se sont ensuite rendus à Edipress, unique entreprise de distribution de la presse en Côte d’Ivoire, pour réitérer leurs menaces de ne pas distribuer les journaux du RHDP. Cette mesure intervient après l’interdiction des radios et chaînes de télévisions internationales d’informations générales. RFI, BBC, Africa n°1, TV5, France 24, TF1, France 2, France 3 etc., ont été suspendus. Livrant ainsi les Ivoiriens à la merci de la propagande éhontée de la RTI, qui a décidé d’accompagner le président Laurent Gbagbo dans sa folie suicidaire. Avant ces mesures qui ne répondent à aucune logique, les auteurs du coup d’Etat électoral en Côte d’Ivoire, avec à leur tête Laurent Gbagbo, ont instauré un couvre-feu pour mieux bâillonner la démocratie. Aujourd’hui, les Ivoiriens sont non seulement coupés du monde, mais maintenus dans une camisole de force par e chef de file de LMP, qui a décidé d’installer en Côte d’Ivoire une dictature pour se maintenir vaille que vaille au pouvoir. Malgré la désapprobation générale de la communauté internationale, le candidat malheureux du second tour de l’élection présidentielle est décidé à gouverner envers et contre tous. Jeudi dernier, la marche pacifique sur la RTI organisée par le gouvernement légitime et légal de Côte d’Ivoire a été réprimée dans le sang par les putschistes installés au palais du Plateau. Le bilan de cette journée sanglante est d’au moins 30 morts. La plupart des civils exécutés à bout portant par les tueurs et les mercenaires que le candidat de LMP, a fait infiltrer dans les rangs des FDS. L’objectif de toutes ces mesures et de l’utilisation de la force est d’instaurer la terreur et le chaos en vue d’amener la communauté internationale à accepter l’inacceptable. A savoir le maintien du champion de la refondation à la tête du pays avec en prime quelques concessions faites au camp vainqueur de la dernière élection présidentielle. En d’autres termes, Laurent Gbagbo et son clan veulent « gagner sans avoir raison ». Pour parvenir à ces fins, le régime du dictateur de la lagune Ebrié est prêt à utiliser tous les moyens, y compris les plus inhumains. Jusqu’où Laurent Gbagbo croit-il pouvoir aller ? Pour l’instant, nul ne le sait. Mais une chose est sûre, c’est que la voie qu’il a empruntée est sans issue. Car, on n’est pas suffisamment fort pour être toujours le plus fort. Cette vérité universelle s’accomplira certainement en Côte d’Ivoire dans les jours à venir. C’est lui-même, Laurent Gbagbo, qui disait en 1999 à Abengourou, à l’occasion de la « Fête de la liberté », commentant les événements en ex-Yougoslavie, relatifs à la chute du dictateur : "lorsque tu es dans un village et que tout le monde dit que ce pagne est blanc, si toi, tu le vois en noir, il faut te poser des questions. Slobodan Milosevic a le monde entier contre lui. Où croit-il pouvoir aller?" A méditer.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly