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Politique Publié le dimanche 19 décembre 2010 | AFP

Heurts entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara à Paris, deux blessés

© AFP Par DR
Rejet du verdict des urnes : Les Ivoiriens de France exigent le départ de Gbagbo
Samedi 18 décembre 2010. Paris (France). La communauté ivoirienne manifeste place Victor Hugo, pour demander le départ de Laurent Gbagbo
Des heurts ont opposé dimanche après-midi à Paris des partisans des deux présidents proclamés de Côte d`Ivoire Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, faisant deux blessés, dont un à l`arme blanche, a annoncé la préfecture de police de Paris.

Selon la préfecture, "entre 200 et 300" militants pro-Gbagbo s`étaient
rassemblés place de la République d`où ils comptaient défiler jusqu`à la place
de la Bastille quand "une centaine" de pro-Ouattara sont arrivés.

Des échauffourées ont alors éclaté entre les deux camps faisant deux
blessés, l`un à l`arme blanche, sans que la gravité de son état ne soit
connue, l`autre à l`oeil par un coup de ceinturon, selon la même source.

Les forces de l`ordre, nombreuses, sont intervenues dès le déclenchement
des heurts et ont procédé à quelques dizaines de vérifications d`identité.
Le calme revenu, les deux camps ont continué à se faire face à distance, a
constaté une journaliste de l`AFP.

"C`est inadmissible. Ils sont venus nous agresser, on a dû se défendre", a
expliqué Brigitte Kuyo, responsable du Front populaire ivoirien (FPI, parti de
Laurent Gbagbo) en France.

Les pro-Gbagbo, installés au centre de la place et au nombre de 2.000 selon
les organisateurs, entendaient "dénoncer l`ingérence de Nicolas Sarkozy et de
la communauté internationale", a-t-elle indiqué. "La Côte d`Ivoire est un pays
souverain", a-t-elle insisté.

"Gbagbo, président", scandaient les manifestants, dont de nombreuses
femmes, qui dansaient au rythme d`une sono. "Gbagbo n`est pas un sous-préfet
de Sarkozy", "Les Ivoiriens disent non à l`armée française, non à l`Onuci, non
à l`occupation", pouvait-on lire sur des pancartes.

Laurent Gbagbo a réclamé le départ des Casques bleus de l`ONU et des
soldats de la force française Licorne.

A l`entrée de l`avenue de la République, plusieurs dizaines de pro-Ouattara
étaient maintenus à distance, encerclés par la police. "ADO, ADO, ADO",
criaient-ils, scandant les initiales de leur favori (Alassane Dramane
Ouattara).

"Gbagbo a perdu, il doit s`en aller", s`énerve Bamba Nemlin, une
manifestante pro-Ouattara. Les pro-Gabgbo "ne doivent pas manifester parce que
nos partisans n`ont pas le droit de manifester en Côte d`Ivoire",
s`indigne-t-elle.

Fofana Daouda, un autre partisan d`Alassane Ouattara, assure quant à lui
être venu place de la République après avoir "reçu des SMS invitant à soutenir
la Côte d`Ivoire". Avec les pro-Gbagbo, "on n`a pas la même conception de la
Côte d`Ivoire et la tension est montée", explique-t-il.

La Côte d`Ivoire est dans la tourmente depuis la présidentielle du 28
novembre: Alassane Ouattara, désigné vainqueur par la Commission électorale
indépendante avec 54,1% des suffrages, est reconnu comme le nouveau président
ivoirien par la communauté internationale. Mais le Conseil constitutionnel,
acquis au président sortant, a invalidé ces résultats et proclamé Laurent
Gbagbo élu avec 51,45%
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