Les deux options qui se présentent
L’ambiance entre le tenant de l’Exécutif en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et la communauté internationale, qui le somme de céder le pouvoir à son adversaire du 2ème tour du scrutin présidentiel, Alassane Ouattara, a pris une nouvelle tournure. Samedi, le président constitutionnellement déclaré, a lancé un ultimatum aux représentants des Nations unies intervenant dans la crise ivoirienne, à qui il a donné jusqu’à ce lundi pour quitter le territoire ivoirien. Laurent Gbagbo et ses hommes ont relevé une somme d’ingérences de l’institution internationale dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Attitudes jugées contraires au mandat de ladite organisation.
A la suite de cette injonction, une question se pose. L’ONU va-t-elle se soumettre à la décision et quitter le territoire ivoirien ? A la vérité, la réponse à cette question est déjà connue. D’autant plus que les autorités onusiennes ont déjà répondu ne pas reconnaître de légitimité au vainqueur du scrutin présidentiel du 28 novembre selon le verdict du Conseil constitutionnel. Pour Ban Ki-Moon et ses collaborateurs, le président élu de la Côte d’Ivoire, c’est Alassane Ouattara, le président du RDR et porte-flambeau du Rassemblement des Houphouétistes (RHDP) proclamé gagnant du même scrutin par le président de la Commission électorale (CEI), Youssouf Bakayoko.
Dans cette posture, les autorités onusiennes ne reconnaissent en Laurent Gbagbo aucune autorité pour recevoir de lui des ordres. Alassane Ouattara étant pour eux, le seul interlocuteur à même d’exiger ou non leur départ. Par conséquent, l’on ne s’attend à rien d’autre qu’à un nouveau bras de fer. Cette fois, entre l’ONU, qui n’entendrait point retirer ses hommes du territoire ivoirien et le régime Gbagbo, qui réclame la fin du mandat de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Depuis hier, déjà, on a plus ou moins la position de Washington sur la question. En attendant que cette position se formalise par la nouvelle résolution attendue aujourd’hui, pour Ban Ki-Moon, il est hors de question que l’ONU quitte le sol ivoirien. Ce bras de fer annonce des jours pas très calmes en Côte d’Ivoire. Il laisse entrevoir des affrontements éventuels entre les troupes onusiennes et les partisans du camp présidentiel.
Notamment, les jeunes patriotes déjà à l’affût, prêts à passer à l’offensive pour ‘’chasser’’ Choi Young-Jin (le président de l’ONUCI) et ses hommes. « Nous sommes un Etat souverain. Et l’Etat a les moyens de faire appliquer ses décisions ». Ces propos concluent l’intervention d’un diplomate ivoirien interrogé sur les antennes de la télévision, le même samedi soir, sur les moyens dont dispose le gouvernement ivoirien pour obtenir gain de cause, si l’ONU refusait de partir. Comment les autorités ivoiriennes vont-elles procéder pour contraindre les casques bleus et la Licorne à déblayer? Toujours est-il qu’il faut s’attendre à des jours mouvementés pour le personnel onusien en Côte d’Ivoire. L’atmosphère, qui se dessine, rappelle ce qui s’est passé dans la corne de l’Afrique, en Erythrée, où l’ONU a été contrainte d’évacuer son personnel de la MINUEE (Mission de l'Onu en Erythrée et en Ethiopie), finalement pour des ‘’ raisons de sécurité’’ suite à un ordre d’expulsion des autorités de ce pays auquel les dirigeants du Conseil de sécurité avaient initialement répondu par la négative.
Le Conseil de sécurité ayant ce premier exemple dans ses mémoires, comment va-t-il réagir à l’injonction des autorités ivoiriennes ? Deux options se présentent pour Ban Ki-Moon et ses hommes. Soit ils quittent le territoire ivoirien pour prévenir tout risque sur leur personnel. Ce qui reviendrait à un abandon des opposants ivoiriens, notamment les leaders enfermés au Golf, entre les mains de leur adversaire. Soit ils s’accrochent à leur mission et bravent l’injonction du gouvernement Gbagbo. Alors, c’est la guerre ouverte entre les deux camps sur le terrain. Ce qui complique cette option pour l’institution mondiale dont le mandat limité au maintien de la paix (peace keeping) ne permet à aucun moment de s’ériger en belligérant dans un Etat. Que va finalement faire l’ONU ? La réponse sera connue ce soir. A l’issue de l’assise censée renouveler ou non le mandat de l’ONUCI ce 20 décembre 2010.
Félix D.BONY
L’ambiance entre le tenant de l’Exécutif en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, et la communauté internationale, qui le somme de céder le pouvoir à son adversaire du 2ème tour du scrutin présidentiel, Alassane Ouattara, a pris une nouvelle tournure. Samedi, le président constitutionnellement déclaré, a lancé un ultimatum aux représentants des Nations unies intervenant dans la crise ivoirienne, à qui il a donné jusqu’à ce lundi pour quitter le territoire ivoirien. Laurent Gbagbo et ses hommes ont relevé une somme d’ingérences de l’institution internationale dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. Attitudes jugées contraires au mandat de ladite organisation.
A la suite de cette injonction, une question se pose. L’ONU va-t-elle se soumettre à la décision et quitter le territoire ivoirien ? A la vérité, la réponse à cette question est déjà connue. D’autant plus que les autorités onusiennes ont déjà répondu ne pas reconnaître de légitimité au vainqueur du scrutin présidentiel du 28 novembre selon le verdict du Conseil constitutionnel. Pour Ban Ki-Moon et ses collaborateurs, le président élu de la Côte d’Ivoire, c’est Alassane Ouattara, le président du RDR et porte-flambeau du Rassemblement des Houphouétistes (RHDP) proclamé gagnant du même scrutin par le président de la Commission électorale (CEI), Youssouf Bakayoko.
Dans cette posture, les autorités onusiennes ne reconnaissent en Laurent Gbagbo aucune autorité pour recevoir de lui des ordres. Alassane Ouattara étant pour eux, le seul interlocuteur à même d’exiger ou non leur départ. Par conséquent, l’on ne s’attend à rien d’autre qu’à un nouveau bras de fer. Cette fois, entre l’ONU, qui n’entendrait point retirer ses hommes du territoire ivoirien et le régime Gbagbo, qui réclame la fin du mandat de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Depuis hier, déjà, on a plus ou moins la position de Washington sur la question. En attendant que cette position se formalise par la nouvelle résolution attendue aujourd’hui, pour Ban Ki-Moon, il est hors de question que l’ONU quitte le sol ivoirien. Ce bras de fer annonce des jours pas très calmes en Côte d’Ivoire. Il laisse entrevoir des affrontements éventuels entre les troupes onusiennes et les partisans du camp présidentiel.
Notamment, les jeunes patriotes déjà à l’affût, prêts à passer à l’offensive pour ‘’chasser’’ Choi Young-Jin (le président de l’ONUCI) et ses hommes. « Nous sommes un Etat souverain. Et l’Etat a les moyens de faire appliquer ses décisions ». Ces propos concluent l’intervention d’un diplomate ivoirien interrogé sur les antennes de la télévision, le même samedi soir, sur les moyens dont dispose le gouvernement ivoirien pour obtenir gain de cause, si l’ONU refusait de partir. Comment les autorités ivoiriennes vont-elles procéder pour contraindre les casques bleus et la Licorne à déblayer? Toujours est-il qu’il faut s’attendre à des jours mouvementés pour le personnel onusien en Côte d’Ivoire. L’atmosphère, qui se dessine, rappelle ce qui s’est passé dans la corne de l’Afrique, en Erythrée, où l’ONU a été contrainte d’évacuer son personnel de la MINUEE (Mission de l'Onu en Erythrée et en Ethiopie), finalement pour des ‘’ raisons de sécurité’’ suite à un ordre d’expulsion des autorités de ce pays auquel les dirigeants du Conseil de sécurité avaient initialement répondu par la négative.
Le Conseil de sécurité ayant ce premier exemple dans ses mémoires, comment va-t-il réagir à l’injonction des autorités ivoiriennes ? Deux options se présentent pour Ban Ki-Moon et ses hommes. Soit ils quittent le territoire ivoirien pour prévenir tout risque sur leur personnel. Ce qui reviendrait à un abandon des opposants ivoiriens, notamment les leaders enfermés au Golf, entre les mains de leur adversaire. Soit ils s’accrochent à leur mission et bravent l’injonction du gouvernement Gbagbo. Alors, c’est la guerre ouverte entre les deux camps sur le terrain. Ce qui complique cette option pour l’institution mondiale dont le mandat limité au maintien de la paix (peace keeping) ne permet à aucun moment de s’ériger en belligérant dans un Etat. Que va finalement faire l’ONU ? La réponse sera connue ce soir. A l’issue de l’assise censée renouveler ou non le mandat de l’ONUCI ce 20 décembre 2010.
Félix D.BONY