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Politique Publié le lundi 20 décembre 2010 | Le Patriote

Se taire ? Jamais !

Le Patriote, Quotidien ivoirien d’informations générales, n’était pas dans les
kiosques, les vendredi et samedi derniers. Nous vous devons, de prime abord, des
excuses. Vous nos lecteurs, partenaires et annonceurs qui nous faites confiance
depuis plus d’une dizaine d’années. Vous avez souvent eu le réflexe de vous
retrouver devant vos kiosques à journaux, dans les librairies, sur Internet et autres
surfaces commerciales, pour vous abreuver de cette source de l’information vraie.
Votre soutien ne nous a pas fait défaut durant ces jours pendant lesquels les
poches de résistance de l’ancien régime vous ont plongés dans l’obscurantisme.
Le Patriote a pris l’engagement avec vous, de servir la Côte d’Ivoire et non de
s’aliéner derrière des individus. Servir la démocratie et pas des intérêts égoïstes de
quelques individus pour qui la liberté n’est qu’une vue de l’esprit. Nous avons
appris que l’interdiction de paraître illégalement infligée à votre Quotidien était le
fait du service de communication de la présidence de la République, encore
rattaché à l’ancien chef de l’Etat, des hommes de mains de Charles Blé Goudé,
dont – curieusement – des journalistes et bien entendu du Général Dogbo Blé
Brunot, commandant de la Garde Républicaine. Cela n’est pas surprenant. Dans
leur chute, les « fous de Gbagbo » veulent entraîner la Côte d’Ivoire et avec elle,
les principes qu’ils disent pourtant défendre, dans la décrépitude. En effet, on les
entend, à longueur de discours, claironner que la Constitution est « la boussole à
respecter ». Que dit alors notre Loi fondamentale ? En son Article 9, elle garantit
que «la liberté de pensée et d`expression, notamment la liberté de conscience,
d`opinion religieuse ou philosophique sont garanties à tous ». L’une des premières
libertés de l’Homme, c’est son droit à la différence et à l’information diversifiée.
Dans une République qui se respecte, un officier général de l’armée, fut-il le plus
proche et le plus choyé du chef de l’Etat, ne peut pas se substituer aux institutions.
S’il y a quelque chose à reprocher à nos publications, des voies bien indiquées
existent, et sont à saisir. Soit le Conseil National de la Presse, soit la Justice ou
même l’Observatoire de la Liberté de la Presse, de l’Ethique et de la Déontologie
(OLPED) que les journalistes ont, eux-mêmes, créé pour balayer devant leur porte
et dénoncer les mauvais grains. Mais, brûler toutes ces voies légales et se
présenter devant les travailleurs des imprimeries et les distributeurs de la
messagerie, leur intimer l’ordre, sous la menace des kalachnikovs, de rompre, de
fait, les contrats qui les lient à leurs clients que sont les éditeurs, est bien
condamnable. Mieux, c’est une démarche lâche qui, malheureusement, va au-delà
des petits individus que nous représentons. C’est l’image de la Côte d’Ivoire qu’ils

disent pourtant chérir, qui s’en trouve sérieusement affectée. Voilà déjà, qu’en
plus des violations graves des droits de l’Homme constatées et condamnées de
tous et de partout, notre pays est désormais à la « Une » pour violation de la
liberté de la presse.
A la vérité, les hommes de l’ancien régime veulent faire taire la presse libre. Celle
qui a décidé, au risque de la vie de ses agents, de grandir la Côte d’Ivoire en
dénonçant, sans complaisance, les violations graves des droits de l’Homme, la
prévarication des ressources, la corruption, le népotisme, le pillage, le vol et tout
ce qui va avec. Fermer Le Patriote, Le Nouveau Réveil, Le Jour Plus, L’Expression,
Nord-Sud Quotidien, Le Mandat, L’intelligent d’Abidjan ou toute autre publication
qui ne caresse pas le Prince dans le sens du poil, ne servira à rien. Ils ont fermé les
radios étrangères émettant en modulation de fréquence. Mais, cela n’empêche
pas les populations qui ont soif d’informations vraies, de se tourner vers les ondes
courtes pour écouter les mêmes chaînes. Eux-mêmes, pontes du FPI, qui ont
applaudi des deux mains la suspension des émissions des chaînes de télés et radios
internationales, font mille et un efforts pour y être présents. Drôle de
personnages ! Comme si l’objectif recherché était de plonger encore les
populations ivoiriennes dans l’obscurantisme. Ce n’est pas en cassant le
thermomètre qu’on fait baisser la fièvre, dit-on. Ce n’est pas en muselant la presse
libre, que Laurent Gbagbo se fera accepter par des populations qui l’ont rejeté, lui,
ses méthodes, son système et ses projets, à plus de 54%, lors du scrutin du 28
novembre dernier. Tant pis pour ceux qui n’ont pas compris le message. Le
Patriote, chers lecteurs et lectrices, est de retour et bel et bien présent dans votre quotidien

PAR CHARLES SANGA
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