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Politique Publié le mardi 21 décembre 2010 | Nord-Sud

Réunion du Conseil de sécurité : L`Onu de plus en plus radicale

Les positions se radicalisent à Abidjan et à New York d'où le Conseil de sécurité de l'Onu prépare des mesures sur la crise post-électorale.

L'Organisation des Nations Unies ne semble pas prête à céder dans le bras de fer qui l'oppose au régime de Laurent Gbagbo depuis le déclenchement de la crise post-électorale. En témoigne la fermeté qu'a exprimée, hier, Y.J Choi lors de la conférence de presse hebdomadaire de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci). « Nous allons continuer nos patrouilles, même avec les chars (…) nous allons poursuivre le mandat qui nous a été donné », a-t-il assené. Réitérant le refus du Secrétaire général de l'Onu de retirer la force onusienne, comme l'a demandé le gouvernement Aké N'Gbo. La sortie de Y.J Choi confirme le dialogue de sourds qui s'empire entre Ban Ki-moon et Laurent Gbagbo.

La réunion du Conseil de sécurité, lundi, la seconde en moins de deux semaines sur le cas ivoirien, présage d'un changement d'un mandat de l'Onuci.

Outre le dialogue de sourds entre Abidjan et New York, d'autres indices confortent ce pressentiment. C'est que les Casques bleus ne sont plus en odeur de sainteté avec les partisans de Laurent Gbagbo. Les Forces de défense et de sécurité (Fds) en premier les soupçonnent, selon elles, d'avoir servi de supplétifs aux Forces nouvelles dans les affrontements qui les ont opposées à ces dernières, jeudi, dans les environs de l'hôtel du Golf. Déclarés « suspects » par la ''jeunesse patriotique'', les soldats de l'Onuci sont devenus indésirables dans certaines rues d'Abidjan. Ils y sont empêchés de circuler et les Fds qui les accusent aussi d'espionner leurs positions, surveillent à la loupe leurs mouvements.

Ces faits qui précèdent, pourraient amener le Conseil de sécurité à modifier l'indice de sécurité précédemment à l'orange (alerte) et qui a vu l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire évacuer quelques quatre cent personnels non essentiels. Le Conseil de sécurité pourrait préconiser des mesures militaires drastiques si cet indice passe au rouge. Cela n'est pas exclu vu que, selon le porte-parole de l'Onuci, Hamadoun Touré, le siège de la représentation onusienne a essuyé, avant-hier, des tirs de la part de six hommes armés.

On ne peut exclure que le Conseil de sécurité renforce, dans ce cas, le mandat de l'Onuci. Le faisant, il pourrait décider de l'augmentation des effectifs des Casques bleus. Comme il l'a d'ailleurs fait peu avant l'élection présidentielle du 31 octobre dernier. Sans oublier que le Conseil de sécurité a prolongé l'embargo sur les armes, les activités financières et la restriction de visa pour des proches de Laurent Gbagbo. Le comité de suivi des entraves au processus électoral en Côte d'Ivoire installé, suite à ce prolongement des restrictions, pourrait entrer en scène, en faisant connaître ses premières observations. Tout ceci peut avoir pour impact de serrer davantage l'étau autour du pouvoir de Laurent Gbagbo qui subit déjà un isolément diplomatique corsé.


Bidi Ignace
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