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Politique Publié le mardi 21 décembre 2010 | AFP

Sanctions contre le camp Gbagbo: l`UE a visé des "durs" du régime ivoirien

Avec ses sanctions, l'Union européenne a choisi de viser des "durs" du régime de Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, épargnant pour l'heure d'importantes personnalités au profil moins controversé.
L'UE a privé lundi Gbagbo et 18 de ses proches de visas d'entrée sur son territoire. Des gels d'avoirs doivent suivre. Même si son gouvernement a déjà fait savoir que pour lui ces sanctions prêtaient à "sourire", Washington a suivi le mouvement mardi en interdisant à une trentaine de proches du
président sortant de se rendre aux Etats-Unis.
Pour l'Europe, qui reconnaît comme président légitime Alassane Ouattara à l'issue du scrutin du 28 novembre, il s'agit d'accroître la déjà forte pression internationale pour obtenir le départ de Gbagbo.
En plus de ce dernier, l'UE a ciblé ses deux femmes. Simone, son épouse légale, est une nationaliste farouche, avocate de choc de son mari.
Ex-journaliste, Nadiana - dite "Nady" - Bamba, épousée selon la tradition malinké (nord), travaille dans la communication. En la sanctionnant, l'UE apporte une notoriété que ne recherchait assurément pas cette femme de pouvoir qui préfère l'ombre.
Mais au-delà, les Européens ont ciblé des membres du premier cercle du pouvoir.
Un cacique du régime indiquait il y a quelques mois à l'AFP que Désiré Tagro, alors ministre de l'Intérieur, faisait en réalité "fonction de Premier ministre" pour Gbagbo durant la cohabitation (2007-2010) avec le leader de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) Guillaume Soro, nommé chef du
gouvernement Ouattara à la faveur de la nouvelle crise.
Devenu secrétaire général de la présidence, Tagro est comparé par la presse ivoirienne à Claude Guéant, puissant titulaire du même poste auprès du président francais Nicolas Sarkozy.
Le pouvoir médiatique n'a pas été négligé. Pierre Brou Amessan, patron de la radio-télévision d'Etat RTI - convoitée par le camp Ouattara, dont la marche sur ce symbole a été matée le 16 décembre dans le sang - a fait de la chaîne un média de combat, comme aux heures les plus chaudes de la crise
politico-militaire de 2002.
Mais, alors que le pays menace de s'embraser de nouveau, l'Union européenne a surtout choisi de s'attaquer aux "sécurocrates", comme on les appelle à Abidjan, ces hauts gradés qui ont entre leurs mains une bonne part de la survie du régime.
Le chef de la Garde républicaine, le général Dogbo Blé, et celui du Cecos (unités spéciales), le général de gendarmerie Georges Guiai Bi Poin, comptent parmi les hommes forts du moment et sont accusés par les pro-Ouattara d'être derrière certaines des exactions rapportées ces derniers jours par l'ONU
notamment.
Dans cette liste, des absences remarquables, en particulier celles du chef d'état-major de l'armée, le général Philippe Mangou, et du patron de la gendarmerie, le général Edouard Kassaraté.
"L'UE cherche à enfoncer un coin entre eux et Dogbo Blé ou Guiai Bi Poin.
Mangou et Kassaraté sont considérés comme des militaires aptes à être des modérateurs", souligne un fin connaisseur de la scène ivoirienne.
Le camp Ouattara, qui espère le basculement de ces chefs militaires, ne manque pas une occasion de rendre hommage à ces généraux qui, selon l'expression du journal Le Patriote, "font encore honneur à la République" en invitant leurs troupes à la retenue.
"Les sanctions, ce n'est pas seulement pour punir les +méchants+, mais aussi pour avertir ceux qui sont avec Gbagbo mais qui pourraient changer d'avis", explique un diplomate qui a participé à la rédaction de ce "who's who" très politique.
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