Le sous-secrétaire d`Etat adjoint aux Affaires africaines, William Fitzgerald, était l`invité de Rfi, hier. Il a invité l`ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, à céder le pouvoir qu`il veut confisquer au président élu, Alassane Ouattara.
Jeudi dernier, vous avez dit que Laurent Gbagbo avait un temps limité pour quitter le pouvoir. Qu`est-ce que cela signifie ?
Ça signifie que pour les Etats Unis, il y a quelques offres, quelques propositions pour le président Gbagbo. Il doit choisir ou il va risquer les prochaines étapes de mesures contre lui-même, contre sa famille et les conseillers qui travaillent avec lui.
Ce qui veut dire qu`il risque d`être interdit de voyager, non seulement en Europe, mais également aux Etats-Unis ?
Tout à fait. Ça peut être la même chose pour les filles, les enfants qui sont actuellement aux Etats-Unis.
Depuis plusieurs années, le Zimbabwéen Robert Mugabe est frappé par une telle sanction, mais cela ne l`empêche pas de rester au pouvoir à Harare.
C`est dommage. C`est le problème que les sanctions, de temps à temps, ne marchent pas. Alors, il y a d`autres mesures que la communauté internationale peut envisager d`utiliser pour faire partir M Gbagbo du pouvoir.
Quand vous dites d`autres mesures, ce sont d`autres sanctions ou des mesures encore plus fortes, voire des mesures militaires ?
Je crois en ce moment qu`il y a plusieurs actions qui restent sur la table.
On se souvient du discours du président Obama à Accra il y a dix huit mois : "L`Afrique n`a pas besoin d`hommes forts, elle a besoin d`institutions fortes".
Est-ce qu`on peut parler d`une doctrine Obama qui s`applique aujourd`hui ?
Ça, c`est sûr. Le point primordial pour le président, pour nous aux Etats-Unis, c`est la démocratie. Les Ivoiriens ont voté. Les résultats étaient clairs : Président Ouattara a gagné l`élection. La personne qui a perdu doit quitter le pouvoir. La doctrine de Obama est que la démocratie est primordiale, tout comme la bonne gouvernance, le respect des Droits de l`Homme. Il y a des rapports d`informations qui viennent aujourd`hui de la Côte d`Ivoire par rapports aux violations des Droits de l`Homme de la part des forces de sécurité de M Gbagbo.
Est-ce que le président Obama s`est entretenu au téléphone avec M Gbagbo depuis l`élection du 28 novembre ?
Malheureusement, non.
Alors, on dit justement que le 03 décembre, le jour où le Conseil constitutionnel a annoncé la victoire de M. Gbagbo, le président Obama a essayé d`appeler M. Gbagbo au téléphone. C`est ça ?
C`est ça.
Et qu`est-ce qui s`est passé ?
M. Gbagbo n`avait pas répondu. Et ensuite, le président Obama a envoyé une lettre.
Est-ce que M. Gbagbo a répondu à cette lettre ?
Pas encore.
Ce qui frappe, William Fitzgerald, depuis trois semaines, c`est la synchronisation entre Washington et Paris. Est-ce que vous, les Américains, vous vous coordonnez avec les Français ?
Bien sûr ! Nous travaillons ensemble très étroitement avec les Français. Mais aussi on travaille avec les pays de la sous-région. Par exemple avec le Nigéria, le Ghana, le Sénégal, la Cedeao, l`organisation régionale de l`Afrique de l`Ouest. On travaille très étroitement aussi avec l`Union africaine, avec M. Ping et plusieurs pays d`Afrique.
Ces pressions occidentales sont rejetées par le camp Gbagbo qui affirme que tout cela, c`est du néo colonialisme.
Franchement, c`est difficile de penser ces choses. On imagine toutes les choses pour amadouer le peuple. Mais ça, c`est de l`histoire ancienne.
Ce que disent aussi les partisans de Laurent Gbagbo, c`est que la Côte d`Ivoire n`est pas le seul pays où les résultats d`une élection sont contestés. Et que vous les Américains, vous êtes beaucoup plus indulgents avec Moï Kibaki au Kenya ou avec Hosni Moubarak en Egypte.
C`est très intéressant ce qui s`est passé en Côte d`Ivoire. Selon la résolution de l`Onu, c`était la certification des résultats de l`élection. Avec le travail de la Commission électorale indépendante, tout le monde sait très clairement que M. Ouattara a gagné avec 54%. C`est-à-dire que c`est clair que M. Gbagbo a perdu et c`est tout.
Si les sanctions ne suffisent pas, le Premier ministre Kényan Raila Odinga, propose le recours à la force militaire pour faire partir Laurent Gbagbo. Qu`est-ce que vous en pensez ?
Je crois que le président en exercice de la Cedeao a dit la même chose. On voudrait éviter la violence, on voudrait éviter la nécessité d`envoyer des troupes par exemple de la sous-région. Mais de toutes les façons, toutes les mesures sont sur la table en ce moment.
Justement si la Cedeao, notamment le Nigéria, décide de lancer une opération militaire en Côte d`Ivoire, comment réagirez-vous ?
On va probablement soutenir chaque mesure sélectionnée par le Nigéria et le président Goodluck Jonathan.
Y compris s`il s`agit d`une mesure de nature militaire ?
Je vous ai dit que toutes les mesures sont sur la table en ce moment.
Est-ce que dans un mois, vous pensez que Laurent Gbagbo sera toujours au palais présidentiel ?
Non, absolument pas.
Et pourquoi êtes-vous aussi certain ?
Parce que je crois que c`est l`unanimité avec la majorité des Ivoiriens, le monde entier.
Propos recueillis par Paul Koff
Jeudi dernier, vous avez dit que Laurent Gbagbo avait un temps limité pour quitter le pouvoir. Qu`est-ce que cela signifie ?
Ça signifie que pour les Etats Unis, il y a quelques offres, quelques propositions pour le président Gbagbo. Il doit choisir ou il va risquer les prochaines étapes de mesures contre lui-même, contre sa famille et les conseillers qui travaillent avec lui.
Ce qui veut dire qu`il risque d`être interdit de voyager, non seulement en Europe, mais également aux Etats-Unis ?
Tout à fait. Ça peut être la même chose pour les filles, les enfants qui sont actuellement aux Etats-Unis.
Depuis plusieurs années, le Zimbabwéen Robert Mugabe est frappé par une telle sanction, mais cela ne l`empêche pas de rester au pouvoir à Harare.
C`est dommage. C`est le problème que les sanctions, de temps à temps, ne marchent pas. Alors, il y a d`autres mesures que la communauté internationale peut envisager d`utiliser pour faire partir M Gbagbo du pouvoir.
Quand vous dites d`autres mesures, ce sont d`autres sanctions ou des mesures encore plus fortes, voire des mesures militaires ?
Je crois en ce moment qu`il y a plusieurs actions qui restent sur la table.
On se souvient du discours du président Obama à Accra il y a dix huit mois : "L`Afrique n`a pas besoin d`hommes forts, elle a besoin d`institutions fortes".
Est-ce qu`on peut parler d`une doctrine Obama qui s`applique aujourd`hui ?
Ça, c`est sûr. Le point primordial pour le président, pour nous aux Etats-Unis, c`est la démocratie. Les Ivoiriens ont voté. Les résultats étaient clairs : Président Ouattara a gagné l`élection. La personne qui a perdu doit quitter le pouvoir. La doctrine de Obama est que la démocratie est primordiale, tout comme la bonne gouvernance, le respect des Droits de l`Homme. Il y a des rapports d`informations qui viennent aujourd`hui de la Côte d`Ivoire par rapports aux violations des Droits de l`Homme de la part des forces de sécurité de M Gbagbo.
Est-ce que le président Obama s`est entretenu au téléphone avec M Gbagbo depuis l`élection du 28 novembre ?
Malheureusement, non.
Alors, on dit justement que le 03 décembre, le jour où le Conseil constitutionnel a annoncé la victoire de M. Gbagbo, le président Obama a essayé d`appeler M. Gbagbo au téléphone. C`est ça ?
C`est ça.
Et qu`est-ce qui s`est passé ?
M. Gbagbo n`avait pas répondu. Et ensuite, le président Obama a envoyé une lettre.
Est-ce que M. Gbagbo a répondu à cette lettre ?
Pas encore.
Ce qui frappe, William Fitzgerald, depuis trois semaines, c`est la synchronisation entre Washington et Paris. Est-ce que vous, les Américains, vous vous coordonnez avec les Français ?
Bien sûr ! Nous travaillons ensemble très étroitement avec les Français. Mais aussi on travaille avec les pays de la sous-région. Par exemple avec le Nigéria, le Ghana, le Sénégal, la Cedeao, l`organisation régionale de l`Afrique de l`Ouest. On travaille très étroitement aussi avec l`Union africaine, avec M. Ping et plusieurs pays d`Afrique.
Ces pressions occidentales sont rejetées par le camp Gbagbo qui affirme que tout cela, c`est du néo colonialisme.
Franchement, c`est difficile de penser ces choses. On imagine toutes les choses pour amadouer le peuple. Mais ça, c`est de l`histoire ancienne.
Ce que disent aussi les partisans de Laurent Gbagbo, c`est que la Côte d`Ivoire n`est pas le seul pays où les résultats d`une élection sont contestés. Et que vous les Américains, vous êtes beaucoup plus indulgents avec Moï Kibaki au Kenya ou avec Hosni Moubarak en Egypte.
C`est très intéressant ce qui s`est passé en Côte d`Ivoire. Selon la résolution de l`Onu, c`était la certification des résultats de l`élection. Avec le travail de la Commission électorale indépendante, tout le monde sait très clairement que M. Ouattara a gagné avec 54%. C`est-à-dire que c`est clair que M. Gbagbo a perdu et c`est tout.
Si les sanctions ne suffisent pas, le Premier ministre Kényan Raila Odinga, propose le recours à la force militaire pour faire partir Laurent Gbagbo. Qu`est-ce que vous en pensez ?
Je crois que le président en exercice de la Cedeao a dit la même chose. On voudrait éviter la violence, on voudrait éviter la nécessité d`envoyer des troupes par exemple de la sous-région. Mais de toutes les façons, toutes les mesures sont sur la table en ce moment.
Justement si la Cedeao, notamment le Nigéria, décide de lancer une opération militaire en Côte d`Ivoire, comment réagirez-vous ?
On va probablement soutenir chaque mesure sélectionnée par le Nigéria et le président Goodluck Jonathan.
Y compris s`il s`agit d`une mesure de nature militaire ?
Je vous ai dit que toutes les mesures sont sur la table en ce moment.
Est-ce que dans un mois, vous pensez que Laurent Gbagbo sera toujours au palais présidentiel ?
Non, absolument pas.
Et pourquoi êtes-vous aussi certain ?
Parce que je crois que c`est l`unanimité avec la majorité des Ivoiriens, le monde entier.
Propos recueillis par Paul Koff