Il faut être un initié pour savoir lire entre les lignes du message du président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, livré le dimanche dernier. Il s’est adressé de façon indirecte à son allié du Rdr, Alassane Ouattara. «Je voudrais rappeler, ayant assumé moi-même les charges de Président de la République, que j’ai su m’effacer en 1999 lors du coup d’Etat, puis en 2000 lorsqu’on m’a interdit d’être candidat. Enfin, en novembre dernier, lorsqu’il est apparu que je me trouvais en troisième position à l’issue du 1er tour du scrutin, j’ai alors pris acte du verdict des urnes et je l’ai respecté et ce, par souci de servir la paix dans mon pays», explique Bédié. En disant ceci, le président du Pdci jette un gros pavé dans la marre. En homme de paix, il n’a jamais voulu et pu prendre des armes pour attaquer son pays quand bien même il était frustré. Respectueux des lois de son pays, Bédié s’est toujours plié à l’application stricte de la loi. En bon démocrate, il a accepté malgré lui, sa défaite au 1er tour de la présidentielle. Bien qu’il ait été floué de manière flagrante par son allié au Nord du pays. C’est tout le contraire de son allié, Alassane Ouattara, homme de guerre et de violence, le président du Rdr a chassé du pouvoir Bédié par un coup d’Etat en 1999. Tout simplement parce que Bédié l’avait écarté du pouvoir en 1993 après la mort de Houphouët-Boigny. Hors-la-loi, c’est encore Alassane Ouattara qui a attaqué le pays de 2000 à 2002 parce qu’il a été écarté comme Bédié de la course à la présidentielle de 2000 par feu Guéi Robert. Des milliers de personnes sont tombées à cause de la boulimie du pouvoir de Ouattara. Il n’a jamais voulu respecter le verdict des urnes comme aujourd’hui, après la victoire proclamée de Gbagbo par le Conseil constitutionnel. Ouattara s’érige en ennemi de la paix et de la Côte d’Ivoire. C’est donc à lui et à lui seul, que s’adresse le message codé de Bédié. Le Président du Pdci invite Ouattara à s’effacer, à se retirer de la scène politique pour le bonheur des Ivoiriens démocrates, légalistes. Laurent Gbagbo ne s’est jamais opposé à l’application de la loi. Opposant historique à Félix Houphouët-Boigny, Laurent Gbagbo n’a jamais pris les armes pour renverser son régime. Il a toujours prôné la paix, l’union, le dialogue pour résoudre toute divergence.
Fabrice Tété
Fabrice Tété