La saison est décidément mauvaise pour Laurent Gbagbo. Car, aux pressions internationales succèdent depuis quelques semaines, les lâchages au plan interne. En effet, selon des témoignages recueillis auprès des milieux diplomatiques, le directeur général de la Banque national d'investissement (Bni), Victor Silué Nembélessini, a décidé de prendre ses distances vis-à-vis de Laurent Gbagbo. Et, selon des témoignages dignes de foi, ce pilier financier du système-Gbagbo, à défaut du Golf Hôtel où sont retranchés les nouveaux dirigeants ivoiriens, aurait déposé ses valises dans une ambassade occidentale, question de se mettre à l'abri des tueurs à gages. Le vide se fait donc peu à peu autour du ''fils des élections'' tombé sous le charme de la dictature. Toujours selon des indiscrétions, le tout-puissant Dg de la Bni (une banque qui se confond souvent à une caisse noire), conscient du rôle qu'il est appelé à jouer pour la survie du régime de Laurent Gbagbo, a préféré ne pas se compromettre. D'où le fait qu'il se soit quelque peu éloigné de ses compagnons. A l'évidence, c'est un trou difficile à combler en ces périodes où Laurent Gbagbo a besoin d'argent frais pour faire face à ses charges que M. Silué-Nembélessini creuse dans le système-Gbagbo, avec son lâchage. Une défection qui allonge ainsi la liste des amis d'hier qui ont choisi de tourner casaque. Elle fait notamment suite à celle du ministre Charles Diby Koffi, lui aussi montré en son temps comme l'as, en 2000, au début du mandat de Laurent Gbagbo, lorsque celui-ci se trouvait dans une presque pareille situation d'isolement. Tout comme le lâchage de Charles Diby Koffi, celui de Silué Nembélessini ne devrait pas être sans conséquence pour le régime qui s'accroche au pouvoir. Les difficultés à disposer de la manne qu'il gère, pourrait causer d'énormes préjudices comme le paiement de la solde des fonctionnaires et autres agents de l'Etat.
Marc Dossa
Marc Dossa