Il avait disparu de la circulation, depuis sa mise à la retraite. Il est revenu en première ligne du débat politique, après la défaite de son poulain à l’élection présidentielle face au Président Alassane Ouattara. Bernard Cardinal Agré, c’est de lui qu’il s’agit, a fait une récente sortie où il a pris fait et cause pour Laurent Gbagbo qui s’obstine à vouloir confisquer un pouvoir qu’il a perdu dans les urnes. Dans une logorrhée indigne d’un homme de Dieu, le prélat s’est englué dans de vaines démonstrations, tentant de façon fort besogneuse de justifier la forfaiture de l’ancien opposant historique. Alors qu’on pensait qu’un religieux est habité par la sagesse, la retenue et l’esprit de conciliation, Bernard Agré a affiché une partialité déconcertante. Comme un militant de la refondation, il a ouvert un violent réquisitoire contre la communauté nationale, taxant les puissances mondiales de tous les noms. Il aurait été plus simple pour notre prêtre de quitter les sentiers de l’émotion, du militantisme et du parti-pris flagrant. Pour sûr, ce n’est un secret pour personne que « cet homme de Dieu » fait régulièrement des sorties en politique et a une grande responsabilité dans la situation délétère que connait la Côte d’Ivoire. Il a été toujours là, présent lors des moments cruciaux de notre pays, jouant des rôles pratiquement obscurs. Bernard Agré était là, jouant des coudées lorsque les jeunes mutins de décembre 99 négociaient avec le président Henri Konan Bédié. C’est notre Cardinal qui a tenté de convaincre le Président du PDCI de payer l’argent que réclamaient les soldats. Bernard Agré était également là, pendant la transition de la junte militaire du Général Robert Guéi. C’est encore lui qui tentait de concilier les positions entre Guéi et Gbagbo, avant de prendre position pour le dernier. A l’époque, le patron du CNSP l’avait traité de « féticheur », mettant carrément en doute sa foi chrétienne. De même qu’à l’assassinat du général Guéi, son nom n’a eu de cesse de revenir sur la scène. On l’a accusé d’avoir livré l’enfant de Gouessesso aux escadrons de la mort de la refondation. Depuis, cela ne finit pas de constituer un point noir, si on peut le dire ainsi, dans la vie de Bernard Agré, qui aura été un prêtre très controversé. Son dernier discours obéit donc aux pratiques d’un religieux qui a choisi de se mettre à la remorque d’un homme connu pour ses habituelles entorses à l’unité nationale et à la paix
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga
