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Politique Publié le mercredi 29 décembre 2010 | L’expression

Crise post électorale - Le transport paralysé à Abidjan

La ville d’Abidjan a été paralysée, hier, par les transporteurs qui ont mis à exécution leur menace de grève.
Les activités socioéconomiques étaient, hier, au point mort dans la capitale économique ivoirienne. Les véhicules de transport en commun ont observé scrupuleusement le mot d’ordre d’arrêt de travail. Les transporteurs ont mis à exécution, l’appel de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngr-ci), qui demande la cessation de toute activité sur l’étendue du territoire. Cette coordination avait brandi le spectre d’une grève généralisée depuis le lendemain de l’instauration du couvre-feu le 27 novembre. Arguant que le secteur ne peut survivre dans la situation post-électorale. L’heure était à la marche dans les communes de Yopougon, Adjamé, Abobo, Treichville, Koumassi, Port-bouët, Marcory et Anyama. Donnant du fil à retordre aux nombreux usagers, incapables de se rendre au travail. Retour sur une journée noire. Sortis tôt le matin pour se rendre au travail, les gens se rendent compte que la journée ne sera pas une partie de plaisir. Aucun minicar en vue. Dans les terminus et lieux de chargement des Gbaka, le monde grossi au fur et à mesure. Toujours pas de Gbaka. L’inquiétude et la colère à se lisent sur les visages. Les mots qui sortent des bouches sont amers. « Donc personne n’ira au travail aujourd’hui, alors c’est grave, la Côte d’Ivoire devient un pays d’anarchiste », déplore un homme qui attend depuis deux heures. «Je comptais aller au plateau chercher un peu d’argent. Je suis obligé d’attendre demain », fait remarquer son voisin. Les quelques rares taxis communaux qui circulent ne font pas l’affaire, vu qu’ils se limitent qu’à Yopougon. Certains décident, toutefois, de les emprunter pour se rendre à la Siporex. D’où ils marcheraient pour Adjamé en passant par le Banco. D’autres se rabattent sur le terminus de la Sotra, mais finissent par se résigner.
C’est la marche dans les rues de la capitale
Aucun bus n’ayant pointé à l’horizon depuis deux heures que le terminus 27 de Yopougon était bondé de monde. Ce qui restait à faire, était de marcher. De Sideci à la Siporex en passant par le Kenya, les gens massés le long de la voie hèlent les taxis communaux. Les plus pressés, enfants, jeunes et personnes âgés marchent sous un soleil qui semble prendre plaisir à déployer ses rayons. Les habitants des quartiers Maroc, Ananerais et autres n’ont pas échappé à ce marathon. Dans ces quartiers, d’où, les taxis communaux se sont détournés sous les menaces de certains transporteurs, les habitants n’ont pas d’autre choix. Beaucoup choisissent de rester à la maison. « Si je dois me débrouiller pour aller au travail, sans être sûr de revenir, je préfère rester à la maison », laisse entre Hervet D, employé à Koumassi résident au quartier Maroc. Abobo, par contre, avait l’aspect d’une ville morte. Aucun minicar ne circule, excepté quelques véhicules personnels qui roulent, néanmoins, avec beaucoup de prudence. Certains marchent pour aller à Adjamé. Du côté d’Abobo Dokoui, après avoir circulé tôt le matin, les taxi-maîtres ont mis leurs véhicules à l’abri. A Williamsville, où des coups de feu ont été entendus le matin (hier), ce qui est devenue courant dans le quartier, la grève lancée par la Cngr-ci est également suivie à la lettre. Mais plus que dans les autres communes, les jeunes de Williamsville sont déterminés à interrompre toute circulation de véhicule. Postés sur échangeur du camp Agban, certains jutent des pierres sur tous les véhicules qu’ils aperçoivent sans distinction. Ce qui a contraint beaucoup de voitures à rebrousser chemin. Mais le calvaire des abidjanais semble pas être prêt de prendre fin. Car c’est après plusieurs mises en garde que les transporteurs ont décidé de rentrer en grève. Selon leur patron, Toure Adama, cette grève suivra son court jusqu’à ce que l’ordre et la sécurité reviennent en Côte d’Ivoire. Hier, alors que nous mettions sous presse, Abidjan donnait encore le visage d’une ville morte.
Kuyo Anderson
Légende : Les abidjanais ont souffert de la grèves des transports
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