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Politique Publié le mercredi 29 décembre 2010 | Soir Info

Opération « pays mort » - Comment la population est en danger

Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a appelé à une opération « pays mort », à compter du lundi 27 décembre 2010, ainsi libellé, en partie : « Cet appel qui est lancé aux électeurs du Rhdp et à tous les Ivoiriens épris de paix ; c’est de faire en sorte que le verdict des urnes soit respecté. Et qu’il faut qu’ils arrêtent toutes activités sans violence pour amener le camp du président Gbagbo à respecter la vérité des urnes ». Ce même lundi, la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (Cngrci) de Touré Adama a demandé aux transporteurs de garer leurs véhicules jusqu’à ce qu’il y ait une visibilité à la crise post- électorale. Cela, parce que du 27 novembre (veille du second tour de la présidentielle) à lundi dernier, six cent quatre vingts de leurs véhicules avaient été mitraillés dans les parkings et dix autres calcinés. La conséquence des
appels des structures citées est très lourde à supporter par les populations. En effet, la cessation de toute activité suppose que personne ne doit aller à son lieu de commerce, au travail, etc. En clair, si quelqu’un est malade, il sera condamné à mourir. La raison, c’est que même s’il effectue le déplacement de l’hôpital ou d’un centre de santé, il n’y trouvera pas un agent. Cela, parce que ce dernier, malgré la fibre professionnelle qui vibre en lui et animé de la volonté de respecter son serment d’Hypocrate, sera freiné pour n’avoir pas de véhicule de transport en circulation. Son envie d’aller au service avec son véhicule sera butée par les mouvements de violence (voies barrées, véhicules cassés) constatés ici ou là. La femme enceinte et à terme de sa grossesse ne pourra pas accoucher dans un centre de santé. Compromettant ainsi, du coup, sa vie et celle du nouveau-né. Dans les ménages, le seul repas
quotidien qui était difficilement acquis, risque de disparaître : le transport faisant défaut, les denrées ne seront pas sur le marché. La malnutrition gagnera du terrain. Le maître-mot sera de manger pour la survie. Une autre conséquence, c’est qu’il n’y aura plus d’eau courante traitée dans les robinets. Si les machines tombent en panne, les agents à charge de les remettre en marche, confrontés à des problèmes de déplacement, resteront chez eux. Les populations se rabattront alors sur des puits ou des marigots avec les risques de maladies comme la diarrhée, le choléra, la dysenterie, etc. L’eau étant la boisson la plus consommée, elle occasionnera plusieurs morts, par dizaine. Si la situation perdure, l’école sera en panne. L’information ne pourra pas être livrée. Les installations du courant électrique, faute d’entretien, resteront longtemps en panne. Au total, l’opération « pays mort » pourrait être
remplacée par d’autres stratégies à moindre conséquence pour les populations, si l’on veut éviter une catastrophe humanitaire. La Cngrci aurait pu s’arrêter aux mesures de sécurité rendues publiques, lundi : éviter le parking à la fois de plusieurs véhicules au même endroit, s’organiser en petits groupes de protection des véhicules, mettre immédiatement les véhicules de transport à l’abri en lieu sûr, en, cas de dérapage. Elle aurait pu s’abstenir de lancer un mot d’ordre de grève et inviter les transporteurs à plus de vigilance. Le début du mouvement aurait pu être annoncé, plusieurs jours avant et cela aurait permis à tout le monde de prendre les dispositions utiles. Car il y a bien des chauffeurs qui, comme des usagers, subissent cette décision puisqu’ils ne s’y attendaient pas. Il en est de même pour des commerçants du vivriers qui vont assister, impuissants, à la pourriture de leurs produits, sous
leurs bras. Les matières premières ne pourront plus être importées. Le pays sera complètement à genoux. Il est donc plus qu’urgent qu’une issue heureuse soit trouvée à la crise née de l’élection présidentielle du 28 novembre.
Dominique FADEGNON
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