Fin du régime FPI/Patriotes, partisans du moindre effort, criminels… Le temps des pleurs, des regrets et des comptes

La chute du dictateur Laurent Gbagbo prend de plus en plus forme avec la tempête de sanctions qui s’abat sur lui et la menace persistante de l’usage de la force pour le déloger du Palais présidentiel. Si ce beau rêve se réalise, ce sera, à coup sûr, la fin de tant d’illusions pour beaucoup de partisans de la refondation qui n’ont jamais pensé que la roue tourne et qu’ils pourraient être, un jour, rattrapés par leur engagement aveugle et les crimes dont ils devront absolument répondre. Un vrai rendez-vous de nostalgie pour les uns et de regrets amers, pour les autres.
10 ans de gestion calamiteuse de l’Etat, 10 ans d’amateurisme, 10 ans de crimes, de gain facile, d’auto célébration, de gabegie, de népotisme…10 ans de souffrances atroces, le peuple ivoirien en a marre et il l’a exprimé le 28 novembre denier en sanctionnant, de façon cinglante, Laurent Gbagbo et sa suite dans les urnes. Il n’en fallait pas plus pour réveiller les vieux démons assassins et totalitaires de la refondation incarnés par la ‘’galaxie patriotique’’ et les caciques du FPI dont le mode d’opération n’est autre que la violence. Pour assouvir leur élan propagandiste, ils réussissent à endoctriner les jeunes militants de leur bord, par un populisme sans scrupule. Le vent et les illusions leur seront ainsi vendus à travers une démagogie sans égal. C’est donc totalement aveuglés par les promesses au relent ultra nationaliste, que ces jeunes qui avaient déjà offert leur poitrine en 2000 contre la junte militaire au profit de Gbagbo, ont été baptisés pompeusement ‘’patriotes’’ au début de la crise militaro-politique qui a éclaté le 19 septembre 2002. Désormais, pour ces militants, Laurent Gbagbo est vu comme un messie. Ses discours, ainsi que ceux des leaders qui dirigent les mouvements dits ‘’patriotiques’’ sont avalés comme des paroles d’évangile. Ainsi, l’opportuniste Blé Goudé qui sait parfaitement ruser avec ses compagnons, en profite pour asseoir son hégémonie sur la lutte patriotique et se constituer un véritable trésor de guerre.
Qu’à cela ne tienne ! Les patriotes qui croient fermement aux promesses qui leur sont faites prennent leur mal en patience. C’est sans compter avec l’ingratitude du régime FPI qui sait se servir des gens mais ne sait pas les servir. Ces jeunes dont la plupart sont tombés au front ne l’auront compris qu’au moment où le régime Gbagbo est en déclin face à la vague RHDP. Le ‘’dieu de Mama’’ a perdu le pouvoir mais il tente de s’y agripper. Désespérément. Le même désespoir s’est emparé de la galaxie patriotique, surtout des militants qui attendaient le renouvellement du mandat de Gbagbo. Que vont-ils devenir, ces jeunes qui ont perdu le goût de l’effort et qui rêvaient de jouir des facilités professionnelles et sociales offertes à certains d’entre eux en guise de récompense ? Rien que des regrets amers d’avoir perdu tout son temps dans une lutte qui n’a été profitable qu’à un groupauscule de dirigeants mafieux qui ont longtemps abusé d’eux. Il n’y a qu’à jeter un regard sur les acquis matériels et financiers de Blé Goudé, Dakoury Richard (qui ralliait Koumassi-campement et Plateau à pieds), Serges Kassy, Ahoua Stalone, Thierry Legré et bien d’autres dont le train de vie est passé du stade zéro à un standing de bourgeois. Les pleurs ne font que commencer parce qu’avec le Président Alassane Ouattara, il n’y aura pas de place pour les partisans du moindre effort, les paresseux, les tricheurs et les corrupteurs. Seul le mérite comptera et paiera. Plus qu’un leitmotiv, c’est un sacerdoce chez lui.
A côté de ces milliers de jeunes désemparés que Blé Goudé tente encore, sans sentiment ni vergogne, d’expédier à l’abattoir, il y a ceux dont les privilèges démesurés vont être purement et simplement coupés et qui vont devoir transpirer désormais pour maintenir leur rythme de vie. Il s’agit des ministres, des Directeurs généraux, des PCA, des Directeurs centraux, des Conseillers spéciaux et autres protégés du régime Gbagbo dont certains ont vécu au-dessus de leurs moyens au détriment du contribuable. Avec leur mise au garage, c’est la fin de la distribution des Rav4 aux maîtresses sur fonds de l’Etat, pendant que le peuple broie du noir. C’est aussi la fin de l’auto- célébration dont ils sont devenus les champions. La télé et la radio nationale baptisées ‘’médias LMP RTV’’ne leur serviront plus de tribune où ils viendront s’exhiber pendant que les Ivoiriens attendent des programmes à même d’étancher leur soif d’information.
La période post-Gbagbo sera également le temps des comptes sur la gestion des biens publics. Chacun doit rendre compte de ce qu’il a fait des deniers publics qu’il était censé gérer au profit du peuple. Point de doute, l’avènement d’Ado au pouvoir sonnera le glas de tous ces opérateurs économiques véreux qui obtiennent des marchés par la corruption. On n’oublie pas tous ceux qui se sont tristement illustrés en ôtant illégalement la vie à leurs concitoyens. Les escadrons de la mort, les milices et autres forces du mal n’échapperont pas à l’épreuve de vérité annoncée par le Président Alassane Ouattara.
C’est donc la fin de cette ère d’impunité, de gain facile, de gabegie, de promotion de la médiocrité, de vols, de crimes, de barbarie, de dictature qui fait grincer les dents aujourd’hui, à tous ceux ont gouté à la soupe diabolique du régime bleu. Ils ont beau gesticuler en soutenant mordicus le putschiste Laurent Gbagbo, les carottes sont bel et bien cuites. Et ils boiront ce vin qu’ils ont eux-mêmes tiré, jusqu’à la lie.
Mass Domi
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