Ce mercredi la place de la République ne sera pas différente des autres jours. Le grand rassemblement que Charles Blé Goudé voulait y tenir a été reporté sine die. Pour, a-t-il dit, « donner une chance à la diplomatie ». Après avoir annoncé sa manifestation à grand renfort médiatique - la télévision nationale ou Lmp Tv y aidant - le ``général`` de la rue s`est finalement dégonflé. Remplaçant sa ``démonstration de force`` par un « meeting de mobilisation » à la place Cp1 de Yopougon. L`image de personne soucieuse de l`harmonie nationale qu`il veut donner de lui pour justifier le report est loin d`être convaincant. Blé Goudé a-t-il compris que la jeunesse n`est plus prête à mourir pour son ascension sociale ? Son discours qui consiste à souffler le chaud et le froid en parlant de souveraineté nationale étant devenu caduc. Comme l`ont fait son camp et lui, sans surprise, devant l`appel lancé par la communauté internationale de quitter le pouvoir. Et, rebelote lorsque la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cedeao) a brandi la menace d`envoyer sa force militaire, l`Ecomog, pour déloger Laurent Gbagbo. Charles Blé Goudé était aux avant-postes de cette campagne pour préserver la très chère souveraineté de la patrie. Pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, le ``général`` de la rue avait exhorté à la fois les Ivoiriens et les « Africains » à manifester avec lui. « J`invite tous les démocrates ivoiriens, africains vivant sur notre sol, même ceux qui sont à l`extérieur de la Côte d`Ivoire, à nous rejoindre », avait-il réitéré son appel dans une interview parue, hier, dans les colonnes du Temps. Tiens donc ! Les défenseurs de notre souveraineté demandent maintenant aux Africains, des étrangers, de venir marcher à leurs côtés ! Là, point de discours sur l`ingérence et la souveraineté nationale. Comme lorsque des voix s`élèvent de l`extérieur pour soutenir le président sortant. Blé Goudé et la poignée de gens qui se bornent à soutenir Laurent Gbagbo dans son entêtement ont applaudi des deux mains quand l`Angola et le Cap-Vert, dont les présidents sont des amis de leur chef, ont émis des réserves en ce qui concerne une intervention militaire. Ce n`est toutefois pas la première fois que le camp Gbagbo utilise des ressortissants de la sous-région pour défendre sa position. La dernière en date est la manifestation de Nigérians, lundi, devant leur ambassade pour dire non à l`arrivée de l`Ecomog, essentiellement constitué de soldats de leur pays. Dans le cas d`espèce, ils ne parlent pas d`ingérence mais de panafricanisme. S`arrogeant le droit de coller cette étiquette à toutes les sorties qui les arrangent. L`ingérence, s`il y en a, de la communauté internationale se limite jusqu`ici, dans les locaux de leurs ambassades.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza