La joie de Laurent Gbagbo et de son camp de voir l’échec de l’opération pays mort aura été de courte durée. Au deuxième jour de cet appel, qui a connu un succès à l’intérieur du pays, Abidjan est entré dans la danse. De mémoire d’Ivoiriens, aucun jour du mois festif de décembre, n’a été aussi calme que celui d’hier, comme il nous a été donné de constater.
Ce matin du mardi, les habitants de Koumassi, cité Houphouët-Boigny font une remarque inhabituelle. « Je n’ai entendu aucun klaxon de woro-woro ce matin à mon réveil », nous indiquera un peu plus tard, un habitant de ce quartier. D’ordinaire, ce sont, nous explique-t-il, ces bruits qui nous réveillent, en lieu et place des chants de coq. Un tour à la gare locale de woro-woro et la situation est nette : la gare, s’est transformée en garage. Côte à côte, on pouvait voir des taxis communaux et de taxis compteurs. « Nous avons répondu au mot d’ordre du RHDP », nous a expliqué Raymond Konan, chauffeur de woro-woro. On en était là, lorsque deux véhicules du CeCOS, font leur irruption dans le quartier. Les populations ne leur accordent aucun intérêt. Mais très vite, contre toute entente, les hommes en armes se mettent en action devant un groupe de jeunes attroupés devant un kiosque à journaux, en lâchant des gaz lacrymogènes. C’est le sauve-qui-peut. Les éléments du CeCoS se retirent rapidement pour revenir ensuite à la charge, au niveau de la pharmacie du campement où ils prennent position. Malgré tout, la population sereine ne répond pas à la provocation. Quelques minutes après, toujours à Koumassi, nous sommes à la gare UTB. Un calme inhabituel règne. Des voyageurs anxieux, attendent désespérément une occasion pour un voyage. « Depuis hier, je suis là et je n’ai pas encore eu d’occasion », raconte Mlle Koffi. Le guichet de la gare est clos. « Il n’y a pas de voyage », explique sous le couvert de l’anonymat un travailleur de la compagnie de transport. Dans les rues de la commune, seuls les véhicules personnels sont en circulation. Les arrêts des autobus de la Sotra, sont également vides. La circulation, sur le pont De Gaulle, est d’une fluidité extraordinaire. Il est midi quand nous empruntons ce pont puis, le Boulevard Lagunaire. Comme un couteau dans du beurre, notre véhicule avale les kilomètres pour se retrouver au Plateau, centre des affaires. Nous sommes frappés par l’ambiance qui y règne. Seules quelques personnes sont visibles, dans ce quartier qui d’ordinaire grouille de monde. Le même constat a été fait dans d’autres communes d’Abidjan.
Adjamé, Abobo et Treichville
Le lundi déjà, au premier jour de ce mot d’ordre, Abobo avait répondu. Les woro-woro, gbaka et les taxis s’étaient déjà immobilisés autour de 10 heures, ce jour là. Hier, Abobo a récidivé. « Ici à Abobo, comme hier (avant-hier, ndlr), tout est arrêté », nous a expliqué au téléphone un habitant d’Abobo. Les bus, non plus ne circulaient pas depuis ce lundi, comme en témoigne M. K. Saturnine : « Le lundi matin, je me suis rendu aux cours, à bord d’un bus à Cocody. Autour de 11heures, un ami m’a appelée pour me dire de continuer directement à Koumassi ». Comme Abobo, Adjamé s’était signalé dans l’après-midi de ce même lundi. Hier, le ton est monté d’un cran. Les commerces, les marchés étaient tous fermés. Du boulevard Nangui Abrogoua, en passant par le quartier Liberté, la gare nord, marchés et magasins étaient fermés. Au niveau de la pharmacie Adjamé Bracodi, non loin de la gare nord de la Sotra, des populations, bagages sur la tête, tentent d’arrêter les véhicules personnels pour rallier leur résidence, en vain. Après Adjamé, cap sur Treichville puis Marcory. Sur les routes, aucun woro-woro. La Rue 12, connue pour son ambiance, ressemble plutôt à un cimetière : aucun commerce ouvert. Aujourd’hui, selon nos informations, la grève sera totale avec l’entrée effective des taxis compteurs.
Thiery Latt
Ce matin du mardi, les habitants de Koumassi, cité Houphouët-Boigny font une remarque inhabituelle. « Je n’ai entendu aucun klaxon de woro-woro ce matin à mon réveil », nous indiquera un peu plus tard, un habitant de ce quartier. D’ordinaire, ce sont, nous explique-t-il, ces bruits qui nous réveillent, en lieu et place des chants de coq. Un tour à la gare locale de woro-woro et la situation est nette : la gare, s’est transformée en garage. Côte à côte, on pouvait voir des taxis communaux et de taxis compteurs. « Nous avons répondu au mot d’ordre du RHDP », nous a expliqué Raymond Konan, chauffeur de woro-woro. On en était là, lorsque deux véhicules du CeCOS, font leur irruption dans le quartier. Les populations ne leur accordent aucun intérêt. Mais très vite, contre toute entente, les hommes en armes se mettent en action devant un groupe de jeunes attroupés devant un kiosque à journaux, en lâchant des gaz lacrymogènes. C’est le sauve-qui-peut. Les éléments du CeCoS se retirent rapidement pour revenir ensuite à la charge, au niveau de la pharmacie du campement où ils prennent position. Malgré tout, la population sereine ne répond pas à la provocation. Quelques minutes après, toujours à Koumassi, nous sommes à la gare UTB. Un calme inhabituel règne. Des voyageurs anxieux, attendent désespérément une occasion pour un voyage. « Depuis hier, je suis là et je n’ai pas encore eu d’occasion », raconte Mlle Koffi. Le guichet de la gare est clos. « Il n’y a pas de voyage », explique sous le couvert de l’anonymat un travailleur de la compagnie de transport. Dans les rues de la commune, seuls les véhicules personnels sont en circulation. Les arrêts des autobus de la Sotra, sont également vides. La circulation, sur le pont De Gaulle, est d’une fluidité extraordinaire. Il est midi quand nous empruntons ce pont puis, le Boulevard Lagunaire. Comme un couteau dans du beurre, notre véhicule avale les kilomètres pour se retrouver au Plateau, centre des affaires. Nous sommes frappés par l’ambiance qui y règne. Seules quelques personnes sont visibles, dans ce quartier qui d’ordinaire grouille de monde. Le même constat a été fait dans d’autres communes d’Abidjan.
Adjamé, Abobo et Treichville
Le lundi déjà, au premier jour de ce mot d’ordre, Abobo avait répondu. Les woro-woro, gbaka et les taxis s’étaient déjà immobilisés autour de 10 heures, ce jour là. Hier, Abobo a récidivé. « Ici à Abobo, comme hier (avant-hier, ndlr), tout est arrêté », nous a expliqué au téléphone un habitant d’Abobo. Les bus, non plus ne circulaient pas depuis ce lundi, comme en témoigne M. K. Saturnine : « Le lundi matin, je me suis rendu aux cours, à bord d’un bus à Cocody. Autour de 11heures, un ami m’a appelée pour me dire de continuer directement à Koumassi ». Comme Abobo, Adjamé s’était signalé dans l’après-midi de ce même lundi. Hier, le ton est monté d’un cran. Les commerces, les marchés étaient tous fermés. Du boulevard Nangui Abrogoua, en passant par le quartier Liberté, la gare nord, marchés et magasins étaient fermés. Au niveau de la pharmacie Adjamé Bracodi, non loin de la gare nord de la Sotra, des populations, bagages sur la tête, tentent d’arrêter les véhicules personnels pour rallier leur résidence, en vain. Après Adjamé, cap sur Treichville puis Marcory. Sur les routes, aucun woro-woro. La Rue 12, connue pour son ambiance, ressemble plutôt à un cimetière : aucun commerce ouvert. Aujourd’hui, selon nos informations, la grève sera totale avec l’entrée effective des taxis compteurs.
Thiery Latt