Ce n’est plus un secret pour personne. Depuis belle lurette, la Région des Savanes a signé un véritable bail d’allégeance et de fidélité totale au nouveau Président de la Côte d’Ivoire, le Dr Alassane Ouattara. Et depuis que cette région a apporté une contribution énorme pour le porter au pouvoir, elle n’attend que les occasions pour ridiculiser tous ceux dont la nouvelle vocation consiste à se démener comme de beaux diables pour démontrer que le bravetchè a volé les voix du nord. La désobéissance civile qui s’est muée en une grève générale par les mots d’ordre du RHDP et du gouvernement Soro est une nouvelle occasion pour donner la preuve que dans cette région une seule voix est écoutée : celle de son excellence, le président de la République Alassane Ouattara et son équipe. Depuis le lundi, les principaux départements de la région, Korhogo, Ferké, Boundiali et Tengréla rivalisent d’ardeur pour appliquer à la perfection le mot d’ordre de grève.
Korhogo :
Ville morte et meeting ce mercredi.
Dans la cité du poro, on ne fait rien au hasard quand il s’agit d’Alassane Ouattara et du RHDP. La grève est une affaire confiée aux jeunes sous la supervision de leurs ainés politiques et de la branche civile des Forces Nouvelles. Le lundi soir, au cours d’un message d’environ vingt-cinq minutes, diffusé sur les antennes de la télévision locale, le délégué général des Forces Nouvelles, Soro Kanigui Mamadou, a invité la population à une journée ville morte ce mercredi et un grand meeting à 09h à la place de l’indépendance. Un meeting au cours duquel, les populations de Korhogo vont rendre hommage à tous ceux qui sont tombés au cours de cette crise et exprimer leur soutien aux personnes enlevées et injustement détenues par les hommes de Gbagbo Laurent. De leur coté, les leaders de la jeunesse ont aussi fait une déclaration commune de sensibilisation et de mobilisation sur les antennes de la télévision après une réunion préparatoire de l’application pratique du mot d’ordre. Ainsi, Eric Ouattara Mamadou, DDC jeunes du RHDP, Coulibaly Nangbélé, président de la jeunesse du PDCI, Coulibaly Nontonhoua Brahima, président du RJR , Berthé Mamadou, responsable des « grins » de thé de Korhogo, pour ne citer que ceux-là ont promis des révélations en informations et en stratégie de lutte à leurs frères qui, partis de Korhogo pour la longue marche n’ont pas encore digéré qu’on leur ait demandé de rebrousser chemin alors qu’ils avaient déjà franchi le premier obstacle et foulé le sol de la ville de Tiébissou. Mais en attendant cette action commune, de nombreux services de la ville ont déjà engagé à leur manière la grève.
Ferké :
Ville morte, depuis le lundi.
La cité du Tchologo est entrée en trombe dans la grève générale lancée par le président Alassane Ouattara. Aussitôt lancé, le mot d’ordre de grève que dès le lundi, Ferké était une ville morte. Le marché et les banques fermés, un service minimum à l’hôpital. Grâce à plusieurs délégations mandatées partout dans la ville, le RHDP et l’aile civile des Forces Nouvelles, ont pris les précautions pour porter la nouvelle dans tous les quartiers et les services de la ville. Ici, la mise en pratique du mot d’ordre a été d’autant plus facile qu’il y a une semaine, le RHDP avec le DDC Koné Lancina Cardosi et Ouattara Florent du PDCI tout comme Ouattara Kawéli, délégué général des Forces Nouvelles à Ferké et Koné Soungalo, président de la jeunesse communale de Ferké étaient devant les populations pour leur expliquer et leur fournir des explications sur l’évolution de la crise postélectorale et surtout donner à cette population qui commençait à perdre patience les raisons de l’enlisement de la crise et des élans plutôt pacifistes du RHDP. Au cours de cette réunion tenue au centre polyvalent de la ville, ces responsables locaux avaient réussi à redynamiser et à galvaniser leurs troupes auxquelles ils avaient demandé de se tenir prêtes pour tous les éventuels mots d’ordre qui viendraient. Hier mardi, on a permis à des services comme les banques d’ouvrir pour la demi-journée. Mais, ce mercredi, Ferké relance l’opération ville morte avec cette fois la fermeture des entrées et sorties de la ville. Un rassemblement est prévu au Monument au Mort à partir de 09h pour livrer des messages aux populations.
Boundiali :
Les services fermés, tout le monde reste chez lui
La cité du N’Goron tourne au ralenti depuis le lundi. D’une façon générale, les services sont fermés et les populations restent chez elles, à la maison. « On a permis à quelques établissements d’ouvrir pour assurer un service minimum indispensable», annonce un habitant de la ville. La seule banque qui sert la population ouvre ses portes pour la demi-journée. Toute la ville attend ce mercredi le ministre Amadou Koné qui rencontre les populations au siège du RHDP pour des informations et des échanges. Mais, déjà avant l’arrivée du ministre, Boundiali a utilisé son ingéniosité pour s’informer régulièrement. En effet, un technicien a positivement bricolé une antenne parabolique pour permettre aux populations de recevoir au pied de cette antenne les signaux de la radio RFI sur les téléphones portables. Cette antenne est devenue le lieu de rassemblement quotidien où chacun vient avec son portable pour s’informer. C’est ainsi que dès l’annonce du mot d’ordre de grève, Boundiali était entièrement informée de la décision des leaders du RHDP.
Tengréla :
La société civile a pris le devant des opérations avec une grande marche.
Elle a beau être logée dans la corne de l’extrême frontière nord du pays, loin de la capitale économique, Tengréla ou la cité du Teng est entrée parmi les premières villes du pays dans l’observation du mot d’ordre de grève lancé par le Président Alassane Ouattara. Une grande marche conclue par une motion lue sur la place du marché, a signé l’entrée de Tengréla dan la grève générale qui a déjà pris l’ensemble de la Région des Savanes. Le dynamisme de la société civile menée par l’Association Ivoirienne pour la Justice et la Démocratie (AIJD) est déterminant dans le réveil que connait Tengréla qui s’invite régulièrement depuis quelques années dans le débat politique pour éclairer les populations. La marche du lundi, partie de la place du marché, a conduit les manifestants à l’hôpital général, ensuite à la mairie, puis au populeux quartier Sokoura, par la suite à la préfecture après un détour par le marché avant de revenir et s’achever dans ce même lieux ou sera lue la motion de soutien par le président de l’AIJD. Par cette marche essentiellement conduite par la jeunesse, notamment, Soro Seydou, président national de l’AIJD qui comprend de nombreuses sections à travers le pays, Traoré Nabadjan, vice-président du RHDP local, Coulibaly Adama, premier secrétaire du MFA, Traoré Adama, secrétaire général du RJR et Kalilou Diarassouba, délégué général des Forces Nouvelles, les populations de Tengréla, sorties en grand nombre ont voulu exprimer leur adhésion au message lu par Soro Seydou à la fin de la marche. Un message de soutien et de reconnaissance au président élu par le peuple ivoirien, le Président Alassane Ouattara. Ce fut aussi un message de soutien aux actions du gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro et à la CEDEAO qui s’emploie à trouver une solution à la crise ivoirienne. Enfin un message qui lance un appel aux populations de Tengréla qui reçoivent comme par extraordinaire les images de la RTI à ne pas céder aux messages de haine et à la provocation. Pour garder la flamme de l’action, l’AIJD invite à une autre marche ce mercredi. Une marche au bout de laquelle les populations seront informées de la suite de la conduite à suivre.
Mack Dakota, Correspondant
