Contrairement à la journée d’hier (lundi 27 décembre) où les transporteurs ont vaqué à leurs occupations habituelles, ce mardi 28 décembre 2010, ils ont tous débrayé dès les premières heures de la matinée. Point de taxi-ville. Point de minis cars ou cars de transports de lignes. La ville balnéaire est totalement paralysée. L’espace de la grande gare routière, habituellement grouillant de monde, est désert. Les jeunes ‘’cocxers’’, grands animateurs de ces lieux, ont disparus de la circulation. Tout est calme. Les voies sont devenues la propriété des véhicules personnels, des ‘’wotros’’ et des piétons. Un responsable syndical, Bamba Adama, nous a confié : « Si la grève a été bien suivie à San-Pedro, c’est parce que les syndicats de transport constituent une institution bien organisée. Nous avons reçu le mot d’ordre de nos responsables d’Abidjan. Et nous sommes obligés de nous exécuter. Au nom de tous les syndicats de San-Pedro qui ont apprécié ce mot d’ordre, nous étions même pressés de recevoir le top départ. Au vu de tout ce qui se passe sur nous, en tant que citoyens et sur nos véhicules. Ce mot d’ordre est bienvenu ». Selon des sources bien introduites, il ressort qu’à Tabou, Sassandra et Soubré, le mot d’ordre est effectivement suivi. A Tabou, à part les taxis-ville qui desservent encore les quartiers, les ‘’Badjans’’, minis cars et cars des longues lignes sont en arrêt. A Sassandra, c’est le même scénario. Hormis les taxis-ville, point de véhicule de transport longue ligne. A Soubré comme à Méagui, c’est aussi le calme plat. Le monde du transport a mis les clés sous le paillasson. Côté commerce, les premiers touchés par ce débrayage, sont les stations d’essence. Les gérants se tournent les pouces, attendant d’éventuels clients. Certains grands magasins ont baissé pavillon. Le marché, bien que pas ravitaillé ce jour, grouille de monde pour les dernières provisions. Les administrations et sociétés de la place ont tourné au ralenti, faute d’agents qui n’ont pu rejoindre leurs lieux de travail par manque de moyen de transport. San-Pedro, véritable ville morte ce mardi 28 décembre 2010.
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
SORY BLINTIAKA (Correspondant)
