Les partisans de Laurent Gbagbo ont appelé mercredi à prendre d`assaut le quartier général de son rival Alassane Ouattara à Abidjan, protégé par les Casques bleus de la mission onusienne en Côte d`Ivoire, qui a dénoncé les "appels à la haine" à son encontre.
Après avoir reporté - en signe d`apaisement durant les négociations
diplomatiques en cours - un grand rassemblement prévu ce mercredi à Abidjan,
le leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo a signifié que l`heure de
l`affrontement était proche, à l`issue d`un mois de crise née de la
présidentielle du 28 novembre.
"Au-delà du 1er janvier, moi Charles Blé Goudé et les jeunes de Côte
d`Ivoire, allons libérer le Golf Hôtel les mains nues", a-t-il lancé devant
quelques milliers de partisans.
Reconnu président sur le plan international, Alassane Ouattara est
retranché avec son gouvernement dans cet hôtel de luxe soumis à un blocus des
forces pro-Gbagbo. Le "Golf" est protégé par des éléments de l`ex-rébellion
alliée à Ouattara et par les 800 Casques bleus de la mission onusienne,
l`Onuci.
Au lendemain d`une attaque contre un convoi de l`Onuci, au cours de
laquelle un Casque bleu a été blessé, l`ONU a accusé la télévision d`Etat RTI,
contrôlée par le régime Gbagbo.
Selon Alain Le Roy, chef des opérations de maintien de la paix aux Nations
unies, la chaîne relaie des "appels à la haine" contre cette force de quelque
9.000 hommes, dont le président sortant a exigé le départ.
Alors que la crise post-électorale a été marquée par des violences
meurtrières, l`ambassadeur nommé par Ouattara aux Nations unies, Youssouf
Bamba, a sonné l`alarme. "Nous sommes à deux doigts d`un génocide. Il faut
faire quelque chose", a-t-il exhorté, demandant à l`Onuci de protéger les
civils.
Au moins 173 personnes ont été tuées selon l`ONU autour de la mi-décembre.
Le gouvernement Gbagbo a évoqué un bilan de 53 morts depuis fin novembre, dont
14 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales au sortant).
Dans ce contexte intérieur très tendu, l`Afrique de l`Ouest a cependant
privilégié la négociation, même si elle se préparait à une éventuelle
opération militaire pour chasser Gbagbo.
"Nous discutons toujours", a déclaré le chef de l`Etat nigérian Goodluck
Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats
d`Afrique de l`Ouest (Cédéao, 15 pays).
Mandatés par l`organisation régionale, les présidents béninois Boni Yayi,
sierra-léonais Ernest Koroma et capverdien Pedro Pires étaient venus voir
mardi Gbagbo à Abidjan pour lui adresser un ultimatum: céder le pouvoir ou
prendre le risque d`une intervention armée ouest-africaine.
Les émissaires "y retournent le 3 janvier", a annoncé Jonathan devant la
presse, après un entretien avec Koroma et Pires dans la capitale fédérale
nigériane Abuja.
"Quand il y a une dispute, c`est le dialogue qui résout tous les
différends, ce dialogue est en cours", a expliqué le président Jonathan.
Une intervention militaire "semble, heureusement, écartée pour le moment",
a déclaré Jorge Borges, secrétaire d`Etat capverdien aux Affaires étrangères.
L`usage de la force restait toutefois possible puisque les chefs
d`état-major des pays de la région se sont réunis mardi et mercredi à Abuja
pour évoquer le dossier ivoirien.
Selon un haut responsable militaire, la réunion était notamment consacrée à
"la question de la logistique". "La Cédéao souhaite envoyer une force de 2.000
à 3.000 hommes", a indiqué une source diplomatique, tout en s`interrogeant sur
sa capacité à y arriver.
"L`option militaire reste sur la table", en a conclu le porte-parole du
gouvernement Ouattara, Patrick Achi.
La pression internationale restait forte sur le pouvoir en place. L`Union
européenne va porter à 61 le nombre de proches de Gbagbo qui seront interdits
de visas, selon une source diplomatique.
Sur le terrain, après l`appel à la grève générale du camp Ouattara,
l`activité était assez peu affectée dans certains quartiers d`Abidjan, mais
dans d`autres la métropole avait des airs de ville morte, entre commerces
fermés et circulation quasi-inexistante.
Après avoir reporté - en signe d`apaisement durant les négociations
diplomatiques en cours - un grand rassemblement prévu ce mercredi à Abidjan,
le leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo a signifié que l`heure de
l`affrontement était proche, à l`issue d`un mois de crise née de la
présidentielle du 28 novembre.
"Au-delà du 1er janvier, moi Charles Blé Goudé et les jeunes de Côte
d`Ivoire, allons libérer le Golf Hôtel les mains nues", a-t-il lancé devant
quelques milliers de partisans.
Reconnu président sur le plan international, Alassane Ouattara est
retranché avec son gouvernement dans cet hôtel de luxe soumis à un blocus des
forces pro-Gbagbo. Le "Golf" est protégé par des éléments de l`ex-rébellion
alliée à Ouattara et par les 800 Casques bleus de la mission onusienne,
l`Onuci.
Au lendemain d`une attaque contre un convoi de l`Onuci, au cours de
laquelle un Casque bleu a été blessé, l`ONU a accusé la télévision d`Etat RTI,
contrôlée par le régime Gbagbo.
Selon Alain Le Roy, chef des opérations de maintien de la paix aux Nations
unies, la chaîne relaie des "appels à la haine" contre cette force de quelque
9.000 hommes, dont le président sortant a exigé le départ.
Alors que la crise post-électorale a été marquée par des violences
meurtrières, l`ambassadeur nommé par Ouattara aux Nations unies, Youssouf
Bamba, a sonné l`alarme. "Nous sommes à deux doigts d`un génocide. Il faut
faire quelque chose", a-t-il exhorté, demandant à l`Onuci de protéger les
civils.
Au moins 173 personnes ont été tuées selon l`ONU autour de la mi-décembre.
Le gouvernement Gbagbo a évoqué un bilan de 53 morts depuis fin novembre, dont
14 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales au sortant).
Dans ce contexte intérieur très tendu, l`Afrique de l`Ouest a cependant
privilégié la négociation, même si elle se préparait à une éventuelle
opération militaire pour chasser Gbagbo.
"Nous discutons toujours", a déclaré le chef de l`Etat nigérian Goodluck
Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats
d`Afrique de l`Ouest (Cédéao, 15 pays).
Mandatés par l`organisation régionale, les présidents béninois Boni Yayi,
sierra-léonais Ernest Koroma et capverdien Pedro Pires étaient venus voir
mardi Gbagbo à Abidjan pour lui adresser un ultimatum: céder le pouvoir ou
prendre le risque d`une intervention armée ouest-africaine.
Les émissaires "y retournent le 3 janvier", a annoncé Jonathan devant la
presse, après un entretien avec Koroma et Pires dans la capitale fédérale
nigériane Abuja.
"Quand il y a une dispute, c`est le dialogue qui résout tous les
différends, ce dialogue est en cours", a expliqué le président Jonathan.
Une intervention militaire "semble, heureusement, écartée pour le moment",
a déclaré Jorge Borges, secrétaire d`Etat capverdien aux Affaires étrangères.
L`usage de la force restait toutefois possible puisque les chefs
d`état-major des pays de la région se sont réunis mardi et mercredi à Abuja
pour évoquer le dossier ivoirien.
Selon un haut responsable militaire, la réunion était notamment consacrée à
"la question de la logistique". "La Cédéao souhaite envoyer une force de 2.000
à 3.000 hommes", a indiqué une source diplomatique, tout en s`interrogeant sur
sa capacité à y arriver.
"L`option militaire reste sur la table", en a conclu le porte-parole du
gouvernement Ouattara, Patrick Achi.
La pression internationale restait forte sur le pouvoir en place. L`Union
européenne va porter à 61 le nombre de proches de Gbagbo qui seront interdits
de visas, selon une source diplomatique.
Sur le terrain, après l`appel à la grève générale du camp Ouattara,
l`activité était assez peu affectée dans certains quartiers d`Abidjan, mais
dans d`autres la métropole avait des airs de ville morte, entre commerces
fermés et circulation quasi-inexistante.