Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir. Il refuse d’accéder au souhait du bon peuple de Côte d’Ivoire de le voir quitter le palais présidentiel qu’il squatte depuis une dizaine d’années. En lui refusant son suffrage, il lui indique qu’il ne se reconnaît pas en lui. Légitimement, il ne peut pas parler en son nom. Ensuite, en reniant sa propre parole et sa propre signature pour ce qui est de la certification de cette élection par le représentant du secrétaire général de l’ONU, il se met hors-la-loi. Il refuse de se conformer aux règles établies pour le bon déroulement de cette consultation générale. Un cadre qu’il avait accepté de bon gré et qui lui a permis d’être au deuxième tour du scrutin. Quand donc on entend certains, dire que le candidat du FPI a la légalité avec lui, on se demande bien s’ils connaissent réellement le problème politique qui rend la Côte d’Ivoire ridicule aux yeux du monde entier. Il y a des utopiques qui s’entêtent à comparer le rebelle de la résidence de Cocody aux combattants de la liberté et aux défenseurs de la dignité africaine, ils nous font tordre de rire pour ne pas dire qu’ils nous font pleurer de rage. Comment quelqu’un qui refuse de se soumettre à la volonté de tout un peuple peut-il être pris pour un grand libérateur ? Cheick Anta Diop et Kwamé Krumah, pour ne citer que ceux-là, luttaient-ils pour que le peuple africain ne puisse pas se donner les dirigeants de son choix ? Si c’est ce combat qu’ils ont mené, alors, ils ne méritent pas notre respect. Si comme Laurent Gbagbo, pour eux, gouverner, c’est enjamber des milliers de corps de ses compatriotes, alors, le bon peuple d’Afrique ne doit pas regretter leur départ. Quand on n’a pas subi la dictature, l’arrogance des refondateurs, on peut ergoter sur « le bon combat » de l’ancien opposant historique. Quand on n’a pas vécu avec les ordures sous les fenêtres, circuler sur des routes et des rues avec des crevasses aussi profondes que des ravins, on peut discourir sur le bien fondé de la philosophie « gbagboïenne » de la gestion des affaires publiques. Or, au pouvoir, Gbagbo n’a jamais rendu les Ivoiriens heureux. Pendant les dix années qu’il a passées au palais, il ne s’est jamais occupé des problèmes existentiels des Ivoiriens. Il n’a jamais cherché à les réconcilier. Il n’a jamais songé à les mettre au travail libérateur. Alors, quand le peuple le sanctionne pour son bilan catastrophique et l’absence de perspectives de son projet de société, le soutenir dans son refus de reconnaître sa défaite électorale est criminel. Tous les hommes de progrès, tous les démocrates devraient unir leur force et harmoniser leurs voix pour demander à « l’enfant des élections » d’admettre sa défaite. Ils auront fait œuvre utile
Raoul Mapiéchon
Raoul Mapiéchon