Les chefs d`Etat-major des pays ouest-africains étaient réunis mercredi à Abuja pour évoquer la crise en Côte d`Ivoire après que les dirigeants de la région eurent demandé le départ du pouvoir de Laurent Gbagbo, par la force si nécessaire, a-t-on appris de sources officielles.
La réunion des chefs d`état-major des pays membres de la CEDEAO(Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest, 15 pays) a démarré mardi à Abuja et devrait se terminer aujourd`hui (mercredi)", a déclaré à l`AFP le directeur des affaires extérieurs de la CEDEAO, Abdel-Fatau Musah.
Il n`a fourni aucun détail sur cette réunion dont la tenue a aussi été confirmée par un porte-parole de l`armée nigériane, le colonel Mohammed Yerimah, contacté par l`AFP.
La rencontre "n`est pas pour les médias" a souligné le colonel qui s`est aussi refusé à donner toute précision.
Selon un haut responsable militaire participant à la réunion, celle-ci était notamment consacrée à "la question de la logistique".
Une source diplomatique à Abuja a estimé qu`elle devait permettre aux armées des pays de la sous-région d`"organiser" une éventuelle intervention en Côte d`Ivoire.
Ce que nous savons, c`est que la CEDEAO souhaite envoyer une force de 2.000 à 3.000 hommes. En a-t-elle la capacité? Ca, c`est une autre question", a jugé cette source ayant requis l`anonymat.
Au terme d`un sommet de ses chefs d`Etat à Abuja vendredi, la CEDEAO, qui a exigé maintes fois le retrait de Laurent Gbagbo après l`élection présidentielle du 28 novembre, avait annoncé l`envoi d`émissaires en Côte d`Ivoire et menacé de mener une opération militaire destinée à renverser son régime si nécessaire.
La grande majorité de la communauté internationale estime qu`Alassane Ouattara, autre président proclamé de Côte d`Ivoire à l`issue de l`élection, est le chef d`Etat légitime du pays.
"En cas de rejet de cette demande non négociable, la Communauté n`aura d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l`usage de la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien", avait prévenu la CEDEAO.
Cependant, des discussions sont en cours et le président nigérian Goodluck Jonathan, qui préside actuellement la Cédéao, a assuré mercredi qu`elles allaient se poursuivre.
Mandatés par la Cédéao, les présidents béninois Boni Yayi, sierra-léonais, Ernest Koroma et cap-verdien Pedro Pires ont rencontré mardi à Abidjan M. Gbagbo, à qui ils étaient venus demander de quitter le pouvoir, et Alassane
Ouattara.
Mercredi, après s`être entretenu avec deux de ces émissaires venus à Abuja lui faire un compte rendu de la mission, M. Jonathan a annoncé que les émissaires retourneraient à Abidjan le 3 janvier.
Refusant de donner des précisions sur le contenu des discussions à venir, Goodluck Jonathan a souligné l`importance de poursuivre un dialogue.
Quand il y a une dispute, c`est le dialogue qui résout tous les différends, ce dialogue est en cours", a-t-il dit à la presse à l`issue de l’entretien avec les deux émissaires.
Au jour le jour
Washington juge "absurdes" les rumeurs de complot anti-Gbagbo
Les Etats-Unis ont démenti mardi avoir convoyé des mercenaires en Côte d`Ivoire pour se débarrasser du président sortant Laurent Gbagbo, jugeant "absurdes" les accusations de ses partisans sur un complot visant à l`écarter du pouvoir. "Je dirais simplement que c`est absurde", a déclaré à l`AFP Mark Toner, un porte-parole du département d`Etat. "Nous continuons d`appeler le président Gbagbo à respecter la volonté du peuple ivoirien et à laisser le pouvoir au président élu (Alassane) Ouattara", a-t-il affirmé, jugeant "ridicule" l`idée d`un "complot malfaisant" pour se débarrasser de lui.
Lors d`une conférence de presse dimanche, le ministre de l`Intérieur du gouvernement Gbagbo, Emile Guiriéoulou, avait soutenu qu`un avion américain, censé transporter des experts chargés d`évaluer les conséquences d`un tir de RPG contre l`ambassade des Etats-Unis à Abidjan le 16 décembre, s`était en fait posé à Bouaké, dans le centre du pays, fief de l`ex-rébellion des Forces. Une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a réfuté lundi des accusations "absurdes et complètement fausses". Cet avion convoyait une "équipe d`évaluation et d`expertise composée d`un petit nombre de militaires américains" afin d`assister à sa demande l`ambassadeur américain Philipp Carter, a expliqué mardi à l`AFP un porte-parole du Pentagone, le major Chris Perrine. L`avion avait décollé de Stuttgart, en Allemagne, où se situe le commandement Afrique de l`armée américaine. Sur place, l`équipe doit servir de liaison militaire auprès de l`ambassade "au cas où l`ambassadeur demande un soutien militaire pour une évacuation de ressortissants américains", a précisé le major Perrine.
Motus : Problème
N’ayons pas peur des mots, pour ne pas nourrir de nouveaux maux ! La guerre est à nouveau aux portes du pays de Félix Houphouët Boigny. Cette situation n’est nullement le fait d’un Etat voisin, « jaloux de notre succès », mais bien la faute d’un homme, Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter les rênes du pouvoir en dépit de sa cinglante défaite électorale. Depuis le 28 novembre, il se dresse contre tout le monde. Arc-bouté sur un prétendu nationalisme qui ne vaut pas un clou, au regard de la mauvaise gouvernance et du caractère bien tribal de sa gestion, Gbagbo s’active à mettre en mal la cohésion sociale. A chaque jour suffit sa dose de nuisance et de défiance de la communauté nationale et internationale. Retranché dans un palais sans éclat et dépouillé de toute légalité et légitimité, il se comporte comme un vieux despote qui sait sa fin proche. Que de messagers ne sont-ils pas venus le voir, pour lui faire entendre raison ? Adossé sur sa cohorte de patriotards et de janissaires, il croit pouvoir refaire le monde et rectifier son sort. Face à l’opinion de son pays et des puissances africaines et occidentales, Gbagbo aspire à se comporter comme « un garçon », celui qu’il présente comme le courageux, le téméraire, qui entend faire feu de tout bois. Comme son ancêtre « Opadjilé », il espère pouvoir combattre la démocratie et la liberté d’expression avec des slogans, des proclamations et « des incantations maléfiques des satrapes sanguinaires ». Il a donné des grades à des Généraux pendant que la troupe ne veut plus se battre pour pérenniser une oligarchie qui a perdu aux élections. Notre bonhomme fait de la vague résistance. Lui le bourreau, le victimaire et l’empêcheur de gouverner se met à présent dans la peau de la victime et de l’oppressé, pour attendrir les âmes sensibles et crédules. Il se rend à l’évidence d’avoir frappé à la mauvaise porte, tant ses compatriotes sont avertis sur ses agissements. C’est un lieu commun de dire que l’ancien opposant dit historique, est le problème ivoirien. C’est son entêtement à conserver un pouvoir qu’il a perdu démocratiquement, qui met la Côte d’Ivoire dans une si mauvaise posture. Sur la base du faux, ses partisans et lui veulent établir des certitudes. Il faut mettre un terme à la comédie frontiste !
Bakary Nimaga
La réunion des chefs d`état-major des pays membres de la CEDEAO(Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest, 15 pays) a démarré mardi à Abuja et devrait se terminer aujourd`hui (mercredi)", a déclaré à l`AFP le directeur des affaires extérieurs de la CEDEAO, Abdel-Fatau Musah.
Il n`a fourni aucun détail sur cette réunion dont la tenue a aussi été confirmée par un porte-parole de l`armée nigériane, le colonel Mohammed Yerimah, contacté par l`AFP.
La rencontre "n`est pas pour les médias" a souligné le colonel qui s`est aussi refusé à donner toute précision.
Selon un haut responsable militaire participant à la réunion, celle-ci était notamment consacrée à "la question de la logistique".
Une source diplomatique à Abuja a estimé qu`elle devait permettre aux armées des pays de la sous-région d`"organiser" une éventuelle intervention en Côte d`Ivoire.
Ce que nous savons, c`est que la CEDEAO souhaite envoyer une force de 2.000 à 3.000 hommes. En a-t-elle la capacité? Ca, c`est une autre question", a jugé cette source ayant requis l`anonymat.
Au terme d`un sommet de ses chefs d`Etat à Abuja vendredi, la CEDEAO, qui a exigé maintes fois le retrait de Laurent Gbagbo après l`élection présidentielle du 28 novembre, avait annoncé l`envoi d`émissaires en Côte d`Ivoire et menacé de mener une opération militaire destinée à renverser son régime si nécessaire.
La grande majorité de la communauté internationale estime qu`Alassane Ouattara, autre président proclamé de Côte d`Ivoire à l`issue de l`élection, est le chef d`Etat légitime du pays.
"En cas de rejet de cette demande non négociable, la Communauté n`aura d’autre choix que de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris l`usage de la force légitime, pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien", avait prévenu la CEDEAO.
Cependant, des discussions sont en cours et le président nigérian Goodluck Jonathan, qui préside actuellement la Cédéao, a assuré mercredi qu`elles allaient se poursuivre.
Mandatés par la Cédéao, les présidents béninois Boni Yayi, sierra-léonais, Ernest Koroma et cap-verdien Pedro Pires ont rencontré mardi à Abidjan M. Gbagbo, à qui ils étaient venus demander de quitter le pouvoir, et Alassane
Ouattara.
Mercredi, après s`être entretenu avec deux de ces émissaires venus à Abuja lui faire un compte rendu de la mission, M. Jonathan a annoncé que les émissaires retourneraient à Abidjan le 3 janvier.
Refusant de donner des précisions sur le contenu des discussions à venir, Goodluck Jonathan a souligné l`importance de poursuivre un dialogue.
Quand il y a une dispute, c`est le dialogue qui résout tous les différends, ce dialogue est en cours", a-t-il dit à la presse à l`issue de l’entretien avec les deux émissaires.
Au jour le jour
Washington juge "absurdes" les rumeurs de complot anti-Gbagbo
Les Etats-Unis ont démenti mardi avoir convoyé des mercenaires en Côte d`Ivoire pour se débarrasser du président sortant Laurent Gbagbo, jugeant "absurdes" les accusations de ses partisans sur un complot visant à l`écarter du pouvoir. "Je dirais simplement que c`est absurde", a déclaré à l`AFP Mark Toner, un porte-parole du département d`Etat. "Nous continuons d`appeler le président Gbagbo à respecter la volonté du peuple ivoirien et à laisser le pouvoir au président élu (Alassane) Ouattara", a-t-il affirmé, jugeant "ridicule" l`idée d`un "complot malfaisant" pour se débarrasser de lui.
Lors d`une conférence de presse dimanche, le ministre de l`Intérieur du gouvernement Gbagbo, Emile Guiriéoulou, avait soutenu qu`un avion américain, censé transporter des experts chargés d`évaluer les conséquences d`un tir de RPG contre l`ambassade des Etats-Unis à Abidjan le 16 décembre, s`était en fait posé à Bouaké, dans le centre du pays, fief de l`ex-rébellion des Forces. Une porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a réfuté lundi des accusations "absurdes et complètement fausses". Cet avion convoyait une "équipe d`évaluation et d`expertise composée d`un petit nombre de militaires américains" afin d`assister à sa demande l`ambassadeur américain Philipp Carter, a expliqué mardi à l`AFP un porte-parole du Pentagone, le major Chris Perrine. L`avion avait décollé de Stuttgart, en Allemagne, où se situe le commandement Afrique de l`armée américaine. Sur place, l`équipe doit servir de liaison militaire auprès de l`ambassade "au cas où l`ambassadeur demande un soutien militaire pour une évacuation de ressortissants américains", a précisé le major Perrine.
Motus : Problème
N’ayons pas peur des mots, pour ne pas nourrir de nouveaux maux ! La guerre est à nouveau aux portes du pays de Félix Houphouët Boigny. Cette situation n’est nullement le fait d’un Etat voisin, « jaloux de notre succès », mais bien la faute d’un homme, Laurent Gbagbo, qui refuse de quitter les rênes du pouvoir en dépit de sa cinglante défaite électorale. Depuis le 28 novembre, il se dresse contre tout le monde. Arc-bouté sur un prétendu nationalisme qui ne vaut pas un clou, au regard de la mauvaise gouvernance et du caractère bien tribal de sa gestion, Gbagbo s’active à mettre en mal la cohésion sociale. A chaque jour suffit sa dose de nuisance et de défiance de la communauté nationale et internationale. Retranché dans un palais sans éclat et dépouillé de toute légalité et légitimité, il se comporte comme un vieux despote qui sait sa fin proche. Que de messagers ne sont-ils pas venus le voir, pour lui faire entendre raison ? Adossé sur sa cohorte de patriotards et de janissaires, il croit pouvoir refaire le monde et rectifier son sort. Face à l’opinion de son pays et des puissances africaines et occidentales, Gbagbo aspire à se comporter comme « un garçon », celui qu’il présente comme le courageux, le téméraire, qui entend faire feu de tout bois. Comme son ancêtre « Opadjilé », il espère pouvoir combattre la démocratie et la liberté d’expression avec des slogans, des proclamations et « des incantations maléfiques des satrapes sanguinaires ». Il a donné des grades à des Généraux pendant que la troupe ne veut plus se battre pour pérenniser une oligarchie qui a perdu aux élections. Notre bonhomme fait de la vague résistance. Lui le bourreau, le victimaire et l’empêcheur de gouverner se met à présent dans la peau de la victime et de l’oppressé, pour attendrir les âmes sensibles et crédules. Il se rend à l’évidence d’avoir frappé à la mauvaise porte, tant ses compatriotes sont avertis sur ses agissements. C’est un lieu commun de dire que l’ancien opposant dit historique, est le problème ivoirien. C’est son entêtement à conserver un pouvoir qu’il a perdu démocratiquement, qui met la Côte d’Ivoire dans une si mauvaise posture. Sur la base du faux, ses partisans et lui veulent établir des certitudes. Il faut mettre un terme à la comédie frontiste !
Bakary Nimaga