Il n’y avait pratiquement pas âme qui vive hier dans les rues de Korhogo. Le marché, l’administration, les ateliers et même les boutiques de quartiers, tout était fermé pour répondre à l’appel de l’opération ville morte lancée par le RHDP dans le cadre de la grève générale décrétée par le Président Alassane Ouattara. Il fallait être au meeting qui se tenait à place de l’Indépendance pour savoir que la ville ne s’était pas vidée de sa population. Un meeting dominé par des mines graves qui dénotaient le peu d’enthousiasme qui habite les populations en ce moment. Juste trois intervenants pour donner un message précis, succinct et direct pour rendre compte de la détermination d’une population qui a donné plus de 80% de ses voix pour l’élection du nouveau président dont la victoire est contestée à la suite d’une acrobatie juridique qui a abouti à l’annulation des votes de certains départements pro-Ouattara comme Korhogo. Au nom du RHDP et du Président élu, Koné Lacina Coordo après avoir fait observer une minute de silence en la mémoire des personnes disparues dans la crise postélectorale, va dire merci à la population de Korhogo pour son engagement pour la cause du Dr Alassane Ouattara. De même, il dira toute sa reconnaissance « à l’opinion internationale à travers ses démembrements qui depuis le début, ont tenu un seul langage, celui de la vérité de l’élection du Dr Alassane Ouattara. Mais face à l’intransigeance du président sortant qui refuse de céder le fauteuil, Coordo dira : « nous craignons fort que la décision finale soit la force et il faut qu’elle soit utilisée pour bouter hors du pouvoir le vrai rebelle qu’est Gbagbo. » Car selon lui, Gbagbo ne connait que le langage de la violence à l’image de l’acte posé par ses partisans contre les soldats de l’ONUCI à Yopougon. Avant lui, au nom de la jeunesse du RHDP, Eric Ouattara Mamadou a situé le contexte de cette journée ville morte initiée par la jeunesse qu’il dirige. « Korhogo a voulu marquer un temps d’arrêt et marquer sa part dans le combat de la libération du pays », a-t-il dit. A en croire Eric, il faut revoir le parcours glorieux et difficile du RDR pour comprendre que le Président Alassane Ouattara va remporter cet autre combat. Il a demandé à la communauté internationale d’accélérer le processus de libération du pays sans tenir compte des voix qui font brandir le spectre d’une hypothétique guerre civile. Le président de la jeunesse korhogolaise a aussi annoncé la création d’un comité de surveillance et de respect du mot d ‘ordre de la grève générale afin de permettre que l’application des mesures à prendre se déroulent dans le respect des individus et des biens privés. La confirmation de la grève au niveau de l’ensemble des fonctionnaires est donnée par Goly Koffi Bernard, le président de l’Union des Fonctionnaires et agents de l’Etat dans la Région des Savanes (UFAES). Ce solide gaillard qui était de l’expédition des marcheurs sur Tiébissou a dit que le combat est désormais celui des hommes braves. Pour lui, « les chefs traditionnels et dignitaires religieux étaient témoins de l’engagement des politiciens pour le respect de la victoire de l’un des candidats. Qu’ils prennent leurs responsabilités et demandent à Gbagbo de respecter sa parole pour reconnaitre la victoire d’ADO. A l’en croire, c’est ce leitmotiv qui anime les fonctionnaires de Korhogo. « Le fonctionnaire et agent de l’Etat est le miroir du pays. Car, à travers lui, l’on voit si le pays marche ou pas. En arrêtant le travail, nous démontrons Que nous sommes pour le respect du vote des ivoiriens. » A-t-il dit.
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant