Qu'est-ce qui fait courir le président cap-verdien Pedro Pires, l'un des 3 chefs d'Etat désignés par la Cedeao pour négocier le départ en douceur de Gbagbo Laurent ? Pourquoi son discours et ses actes ont-ils subitement dévié de la ligne directrice de l'organisation sous-régionale ? Pedro Pires est-il venu à Abidjan pour défendre un ami, un bienfaiteur ou pour aider la Cedeao à résoudre un problème grave qui menace la stabilité de la sous-région toute entière ? Un haut fonctionnaire ivoirien, diplomate chevronné, qui a travaillé durant des années comme le point focal de la Côte d'Ivoire à la Cedeao et qui a, à ce tire, côtoyé le président Cap-verdien et ses collaborateurs, a décidé de témoigner à visage découvert et de répondre aux questions que les Ivoiriens se posent depuis quelques jours. M. Aidara Bourahima, fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, au département de l'intégration africaine, nous expliquant les raisons de son intervention, déclare ceci : "J'ai eu à travailler avec les Cap-verdiens, je les connais. Et je ne pense pas me taire devant ce complot de déstabilisation que le président Pedro Pires engage contre mon pays. Me taire, c'est me rendre complice d'une forfaiture. Et ça, je ne saurais l'accepter", confie M. Aidara qui pense que le président de la République devrait récuser purement et simplement Pedro Pires de la troïka de la Cedeao parce que celui-ci n'est non seulement pas crédible pour s'être trop compromis vis-à-vis de Laurent Gbagbo. Et pour montrer qu'il ne raconte pas des histoires, le diplomate donne des preuves et cite même des personnalités encore vivantes qui peuvent attester ses déclarations. "Le degré d'implication et compromission du président cap-verdien vis-à-vis de M. Gbagbo est au-delà de ce que vous pouvez imaginer. D'abord, je citerai "l'affaire Iaao" du nom de l'institut africain de l'Afrique de l'Ouest. Au cours des réunions de la Cedeao, le Cap-Vert, eu égard à son poids économique faible, a toujours sollicité l'appui de la Côte d'Ivoire. Ce fut le cas à la conférence des chefs d'Etat de 2008 et 2009. En effet en juin 2008, le Cap-Vert a sollicité le soutien de la Côte d'Ivoire pour obtenir de la Cedeao le siège de l'Iaao à Praia. Lorsqu'avec l'appui de Gbagbo, le Cap Vert obtient gain de cause, il se trouve que pour bâtir les infrastructures de cet institut, le pays de Pedro Pires ne disposait pas encore des moyens nécessaires. Une fois de plus, on se tourne vers la Côte d'Ivoire. Gbagbo dégage les fonds.
Mais en plus de ce soutien, le Cap-Vert qui ne parvient toujours pas à joindre les deux bouts sollicite le concours financier de la Cedeao à hauteur de 500.000 dollars. Or une telle demande est contraire aux usages de l'organisation. Mais avec le soutien permanent et providentiel d'un allié comme la Côte d'Ivoire, la Cedeao cède. Il faut dire que le projet de l'Iaao tient beaucoup à cœur à Pedro Pires dont le ministre des Affaires étrangères, un certain José Brito, ancien élève de Gbagbo au lycée classique d'Abidjan, s'est investi corps et âme. C'était le trait d'union entre Gbagbo et Pedro Pires. Il n'est donc pas étonnant de voir que c'est un très proche collaborateur du ministre José Brito qui a fait la déclaration pour dire que l'éventualité d'une intervention armée était écartée alors même que les chefs d'état-major des pays de la Cedeao bouclaient une réunion à Abuja.
Il ne faut pas aussi oublier que chaque fois qu'il y avait une réunion, la délégation cap-verdienne était transportée par un avion que Gbagbo envoyait dans ce pays pour embarquer les officiels. Il est aussi de notoriété que chaque fois que le Cap-Vert est soumis à des tensions de trésorerie, il a recours à la Côte d'Ivoire et à Gbagbo. Un tel pays, qui a toujours tendu la main, peut-il regarder droit dans les yeux Gbagbo et exiger son départ ? A chaque réunion de la Cedeao, les experts, ministres, ou président du Cap-Vert se sont toujours alignés sur la position de la Côte d'Ivoire et de Gbagbo. C'est une consigne non écrite qui a cours à la Cedeao. Pedro Pires s'est engagé donc dans une diplomatie pour la reconnaissance du ventre et non pour la dignité de l'Afrique.
En outre, Gbagbo avait bénéficié de l'appui du Cap-Vert pour obtenir le mandat de conduire toutes les actions et études pour le développement du transport en Afrique de l'Ouest.
De même, après la mort du président bissau-guinéen, Gbagbo a lutté avec le soutien du Cap-Vert pour récupérer le mandat concernant la gestion des questions d'énergie en Afrique de l'Ouest. En contrepartie, Gbagbo fera installer un institut de recherches sur l'énergie au Cap-Vert. Comme on le croit, Pedro Pires s'est trop compromis vis-à-vis de Gbagbo pour lui exiger ou imposer quoi que ce soit", a confié SE Aidara Bourahima, non sans préciser que quelqu'un comme M. Pierre Sané (représentant Unesco à la Cedeao) peut confirmer ses déclarations sur la collusion Gbagbo-Pedro Pires.
Akwaba Saint-Clair
Mais en plus de ce soutien, le Cap-Vert qui ne parvient toujours pas à joindre les deux bouts sollicite le concours financier de la Cedeao à hauteur de 500.000 dollars. Or une telle demande est contraire aux usages de l'organisation. Mais avec le soutien permanent et providentiel d'un allié comme la Côte d'Ivoire, la Cedeao cède. Il faut dire que le projet de l'Iaao tient beaucoup à cœur à Pedro Pires dont le ministre des Affaires étrangères, un certain José Brito, ancien élève de Gbagbo au lycée classique d'Abidjan, s'est investi corps et âme. C'était le trait d'union entre Gbagbo et Pedro Pires. Il n'est donc pas étonnant de voir que c'est un très proche collaborateur du ministre José Brito qui a fait la déclaration pour dire que l'éventualité d'une intervention armée était écartée alors même que les chefs d'état-major des pays de la Cedeao bouclaient une réunion à Abuja.
Il ne faut pas aussi oublier que chaque fois qu'il y avait une réunion, la délégation cap-verdienne était transportée par un avion que Gbagbo envoyait dans ce pays pour embarquer les officiels. Il est aussi de notoriété que chaque fois que le Cap-Vert est soumis à des tensions de trésorerie, il a recours à la Côte d'Ivoire et à Gbagbo. Un tel pays, qui a toujours tendu la main, peut-il regarder droit dans les yeux Gbagbo et exiger son départ ? A chaque réunion de la Cedeao, les experts, ministres, ou président du Cap-Vert se sont toujours alignés sur la position de la Côte d'Ivoire et de Gbagbo. C'est une consigne non écrite qui a cours à la Cedeao. Pedro Pires s'est engagé donc dans une diplomatie pour la reconnaissance du ventre et non pour la dignité de l'Afrique.
En outre, Gbagbo avait bénéficié de l'appui du Cap-Vert pour obtenir le mandat de conduire toutes les actions et études pour le développement du transport en Afrique de l'Ouest.
De même, après la mort du président bissau-guinéen, Gbagbo a lutté avec le soutien du Cap-Vert pour récupérer le mandat concernant la gestion des questions d'énergie en Afrique de l'Ouest. En contrepartie, Gbagbo fera installer un institut de recherches sur l'énergie au Cap-Vert. Comme on le croit, Pedro Pires s'est trop compromis vis-à-vis de Gbagbo pour lui exiger ou imposer quoi que ce soit", a confié SE Aidara Bourahima, non sans préciser que quelqu'un comme M. Pierre Sané (représentant Unesco à la Cedeao) peut confirmer ses déclarations sur la collusion Gbagbo-Pedro Pires.
Akwaba Saint-Clair