Le processus de sortie de crise le plus long de la jeune histoire de l’Afrique indépendante ! C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la marche de la Côte d’Ivoire vers le dernier scrutin qui a vu l’élection d’Alassane Ouattara. Cette sortie de crise s’est étendue en longueur par la multiplicité des accords qui s’étendent de "Marcoussis" à "l’accord Politique de Ouagadougou" (APO), en passant par Pretoria I et II. De l’avis de tous les analystes de la vie politique ivoirienne, la résolution de la crise ivoirienne a traîné en longueur, avec toute une myriade d’accords, parce que Laurent Gbagbo n’a jamais voulu respecter, un seul instant, les accords signés, encore moins, consentir à la moindre application de ceux-ci. Englués dans une impasse, dix longues années durant, par la faute de celui que les politologues baptisent de "Machiavel des lagunes", les Ivoiriens ont bu le calice de la pauvreté et du stress jusqu’à la lie. Avec en prime la tentative de confiscation du pouvoir perdu, à la régulière dans les urnes, depuis le 28 novembre dernier. Avec cet entêtement, Gbagbo froisse ainsi l’APO, le tout dernier accord qui devrait consacrer la fin du processus de normalisation débuté par l’accord de Marcoussis signé le 24 janvier 2003 dans la banlieue française éponyme. Paraphé par les formations politiques et l’ensemble des mouvements armés, regroupés par la suite au sein des Forces nouvelles, l’accord de Marcoussis avait pour, entre autres, objectifs de sceller la réconciliation des Ivoiriens par la formation d’un «gouvernement de réconciliation et la nomination d’un Premier ministre avec les prérogatives de l’Exécutif…» afin que ce dernier soit l’arbitre du processus électoral qui sera mis en place in fine. Mais, quelques jours seulement après la signature de cet accord, Laurent Gbagbo ne donne même pas une seule marge de manœuvre, même sur le gouvernement qu’il dirige, à Seydou Elimane Diarra, nommé Premier ministre de consensus. Le Séplou jette dans les rues ses "jeunes patriotes" qui feront voir des vertes et des pas mûres à Seydou Diarra à la moindre décision. Vu les multiples blocages occasionnés par Laurent Gbagbo et ses partisans, les protagonistes à la crise ivoirienne se retrouvent au Ghana voisin. Au pays de Kwamé N’Kruma, Sous les auspices du président ghanéen, John Kufuor, la crise ivoirienne sera sanctionnée par trois accords: Accra I-II et III, signés respectivement le 29 septembre 2002 ; 7mars 2003 et 30 juillet 2004. Là encore, Laurent Gbagbo va toujours rusé avec la communauté nationale et internationale. Il prend même l’option de la reprise de la guerre. Ce qui amènera les protagonistes à se retrouver à Prétoria. Au pays de Mandela, les acteurs politiques ivoiriens apposent leur signature au bas de "l’Accord de Pretoria" le 6 avril 2005. Cet accord qui règle le problème de l’éligibilité de tous les signataires de l’accord de Marcoussis dont Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié qui avaient été écartés, injustement, à la présidentielle de 2000 par Laurent Gbagbo et le général Robert Guéi.
Le tout dernier accord, l’APO, celui de l’espoir signé le 4 mars 2007, entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro a été qualifié de "dialogue direct" par le camp de l’ex-locataire du palais du Plateau. Le qualifiant ainsi, Laurent Gbagbo se vante de contracter cet accord à l’abri du regard de la communauté internationale.
Au final, Laurent Gbagbo a apposé sa signature au bas d’une panoplie d’accords. Mais jamais, il n’a respecté un seul d’entre eux. Roulant, chaque fois, partenaires et adversaires dans la farine, faisant vivre à la Côte d’Ivoire la crise la plus longue d’un pays africain et la plus fournie en accords et Résolutions. Que de parcours pour la Côte d’Ivoire !
Jean- Antoine Doudou
Le tout dernier accord, l’APO, celui de l’espoir signé le 4 mars 2007, entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro a été qualifié de "dialogue direct" par le camp de l’ex-locataire du palais du Plateau. Le qualifiant ainsi, Laurent Gbagbo se vante de contracter cet accord à l’abri du regard de la communauté internationale.
Au final, Laurent Gbagbo a apposé sa signature au bas d’une panoplie d’accords. Mais jamais, il n’a respecté un seul d’entre eux. Roulant, chaque fois, partenaires et adversaires dans la farine, faisant vivre à la Côte d’Ivoire la crise la plus longue d’un pays africain et la plus fournie en accords et Résolutions. Que de parcours pour la Côte d’Ivoire !
Jean- Antoine Doudou