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Politique Publié le lundi 3 janvier 2011 | Soir Info

Message aux Ivoiriens - Gbagbo: « J`ai confiance... »

© Soir Info Par Rachel Kouame
Message du Président Laurent Gbagbo à la nation pour les vœux de fin d`année 2010
Laurent Gbagbo s`est adressé à la nation vendredi 31 décembre 2010. Dans son message, le président de la République réélu, selon le Conseil constitutionnel ivoirien, s`est dit confiant que la vérité sur la dernière élection finirait par triompher. « J’ai confiance. La vérité finira par triompher. Nous avons le droit et la vérité avec nous. C’est pourquoi nous avançons », s`est convaincu Laurent Gbagbo dans son discours. C`est pourquoi, a-t-il fait savoir, « je propose un comité d’évaluation destiné à connaître des faits et à établir la vérité sur le déroulement des élections en Côte d’Ivoire ». « La question aujourd’hui, a poursuivi le locataire du Palais présidentiel du Plateau, n’est pas de savoir qui a gagné l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Elle est de savoir ce qui motive l’attitude de mon adversaire et de ses soutiens extérieurs. Tout se passe comme s’ils savent des choses
que nous autres Ivoiriens, nous ignorons, concernant le déroulement du scrutin et les procédures de proclamation des résultats ». Une fois encore, Laurent Gbagbo a tendu la main à ses adversaires. « Ce soir, à la veille du nouvel an, je voudrais à nouveau lancer un appel solennel à toutes les personnalités qui se trouvent encore à l’hôtel du Golf. Je leur demande de rentrer chez elles », a-t-il lancé. « Le temps de la guerre est passé. C’est maintenant le temps du dialogue. Donnons-nous la main et formons autour de notre chère patrie, la Côte d’Ivoire, une chaîne de solidarité et d’amour », a-t-il souligné.
Pour lui, l`appel du dialogue est entendu en Afrique comme ailleurs. « Passés les premiers moments, marqués par la passion, les esprits se calment. En Afrique comme ailleurs, l’appel au dialogue est entendu. A la suite de la Cedeao qui vient de dépêcher trois chefs d`État, l’Union africaine a désigné le Premier ministre Kenyan, pour diriger une mission de suivi de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire », a fait savoir M. Gbagbo. Qui a, à nouveau, dit qu`il a gagné l`élection présidentielle. « L’élection présidentielle est terminée. Le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats. Sa décision est irrévocable », a-t-il signifié, martelant sa détermination à ne point céder. « Je refuse la politique de la terre brûlée. Nul n’a le droit d’appeler des armées étrangères à envahir son pays. Notre premier devoir envers la patrie, c’est de la défendre contre les attaques extérieures, et non de la
livrer à ceux qui veulent la soumettre. Alors, comme hier en 2002, je suis là où les Ivoiriens m’ont placé par leur vote. Nous n’allons pas céder. Je le répète : mon adversaire n’a pas gagné. Le décompte des voix le donne perdant. Le Conseil constitutionnel le donne perdant. Quant à la Cei, elle n’a jamais proclamé de résultats », a soutenu Laurent Gbagbo, accusant la communauté internationale de vouloir installer au pouvoir, par la force, son adversaire, Alassane Ouattara. « J’observe cependant, comme vous, l’attitude de mon adversaire, qui s’est volontairement retranché à l’hôtel du golf. J’observe, comme vous, l’attitude de l’Organisation des Nations unies (Onu) et de quelques pays puissants du monde. J’observe, comme vous, l’attitude de quelques chefs d’Etat africains proches ou lointains.
Ne nous y trompons pas. Ne nous laissons pas abuser par le prestige des mots. Il s’agit d’une tentative de coup d’Etat menée sous la bannière de la « communauté internationale ». Cette action est destinée à installer, par la force s’il le faut, à la tête de ce pays, un homme que les Ivoiriens n’ont pas choisi dans les urnes », a regretté le chef de l`Etat dans son message.

Une commission sur les violences créée

Par ailleurs, pour faire la lumière sur les violences post-électorales et « pour que les crimes ne restent pas impunis », Laurent Gbagbo a décidé de la création d`une commission. « Elle établira un rapport aussi détaillé que possible sur les violations des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire national, avant, pendant et après le scrutin. Cette commission sera composée de femmes et d’hommes de grande compétence et de bonne volonté, Ivoiriens et non Ivoiriens, soucieux avant tout d’établir la vérité des faits », a-t-il expliqué, non sans avoir une pensée pour les morts, les blessés et pour ceux qui ont perdu des biens au cours des précédents événements.
Pour arriver à cette élection, M. Gbagbo a rappelé les concessions qu`il a faites. « La seule contrepartie attendue de ces mesures était le désarmement de la rébellion. Mais la rébellion n’a pas désarmé. Nous sommes allés aux élections avec des rebelles armés dans les zones Centre, nord et ouest du pays », a dénoncé le numéro 1 ivoirien. Selon lui, les opérations électorales, qui ont duré trois ans (de 2007 à 2010), ont coûté 261 milliards de F cfa. « Sur cette somme l’Etat de Côte d’Ivoire a payé 242 milliards, soit 93%. Nous avons consenti ces sacrifices politiques et financiers, pour rester maîtres de notre destin. C’était le prix à payer pour que personne ne nous impose ses choix de l’extérieur », a-t-il martelé, l`air grave. « Nous n’avons pas organisé cette élection pour satisfaire une attente extérieure à la Côte d’Ivoire. Nous avons organisé cette élection pour choisir librement et
en toute souveraineté, celui qui va diriger la Côte d’Ivoire pour les cinq prochaines années », a précisé Laurent Gbagbo.

SYLLA Arouna
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