Pedro Verona Rodrigues Pires, président du Cap-Vert, fait partie des trois chefs d'Etat de l'Afrique de l'Ouest désignés par la CEDEAO pour raisonner Laurent Gbagba à céder le fauteuil au président élu, Alassane Ouattara. Dans la forme, Pedro Verona Rodrigues Pires a accompagné effectivement ses pairs de la Sierra Leone, Ernest Koroma, et du Benin, Yayi Boni, le mardi 28 décembre dernier. Mais dans le fond, Pires s'est détaché de l'esprit de la mission. De retour dans son pays, avant même que la CEDEAO qui les avait mis en mission se prononce sur le retour de leur mission, il publie un communiqué pour prendre à contre-pied l'institution Ouest-africaine. Visiblement dans l'espoir de donner du répit à Laurent Gbagbo, à qui il semble devoir beaucoup. Selon un diplomate ivoirien : " Le degré d'implication et compromission du président cap-verdien vis-à-vis de M. Gbagbo est au-delà de ce que vous pouvez imaginer. D'abord, je citerai "l'affaire Iaao" du nom de l'Institut africain de l'Afrique de l'Ouest. Au cours des réunions de la Cedeao, le Cap-Vert, eu égard à son poids économique faible, a toujours sollicité l'appui de la Côte d'Ivoire…En effet, en juin 2008, le Cap-Vert a sollicité le soutien de la Côte d'Ivoire pour obtenir de la Cedeao le siège de l'Iaao à Praia. Lorsqu'avec l'appui de Gbagbo, le Cap-Vert obtient gain de cause, il se trouve que pour bâtir les infrastructures de cet institut, le pays de Pedro Pires ne disposait pas encore des moyens nécessaires. Une fois de plus, on se tourne vers la Côte d'Ivoire. Gbagbo dégage les fonds… Mais avec le soutien permanent et providentiel d'un allié comme la Côte d'Ivoire, la Cedeao cède… " La Côte d'Ivoire était donc devenue le poids dont le Cap-Vert avait besoin pour se faire entendre à la CEDEAO mais aussi et surtout pour obtenir l'impossible. De fait, Pedro Pires réduit la Côte d'Ivoire à Laurent Gbagbo. Dans une vision aussi étriquée de la réalité, pour lui, regarder partir Gbagbo, c'est perdre la chance d'avoir l'impossible à la CEDEAO, en oubliant que c'est le pays et non l'individu qui doone. On comprend donc qu'il ait entrepris de saborder l'action de l'organisation régionale pour préserver son bienfaiteur Gbagbo… Au grand dam des Ivoiriens qui sont au bord du pire avec l'entêtement de Gbagbo à s'imposer à eux. Aux dernières nouvelles, Pires pourrait ne pas revenir à Abidjan ce matin parce que son jeu trouble est découvert.
O Chérif
O Chérif