NAIROBI - Le Premier ministre kényan Raila Odinga, nommé médiateur de l`Union africaine (UA) dans la crise ivoirienne, sait mieux que quiconque ce qu`une élection truquée signifie et devrait agir à Abidjan plus en messager zélé qu`en conciliateur.
Arrivé lundi matin dans la capitale ivoirienne, il va tenter d`obtenir,
avec trois présidents en exercice d`Afrique de l`Ouest, le départ de Laurent
Gbagbo de la présidence ivoirienne tout en assurant le président reconnu par
la communauté internationale Alassane Ouattara du soutien de l`UA.
C`est en terrain miné que M. Odinga, 65 ans, se déplacera à la présidence
ivoirienne après avoir clairement affiché ses convictions sur la crise le 17
décembre à Nairobi: M. Gbagbo doit partir ou être délogé, par la force si
besoin.
"Le monde ne peut attendre de M. Gbagbo qu`il agisse dans l`intérêt de la
démocratie ou qu`il prenne des décisions en faveur de son peuple. Il faut dès
lors prendre une décision pour lui", avait-il déclaré.
Adams Oloo, professeur à l`université de Nairobi estime que M. Odinga, dont
la neutralité paraît désormais sujette à caution, a précisément été choisi par
l`Union africaine pour ces prises de position.
"L`UA voulait quelqu`un qu`on puisse appeler médiateur mais qui en fait
partage son point de vue sur la situation. Ils n`attendent aucun compromis
autre que la démission de Gbagbo", a-t-il souligné.
Lors de son départ de Nairobi, M. Odinga a expliqué qu`il ferait de son
mieux pour trouver une solution pacifique à cette crise tout en affirmant
qu`il s`emploierait à "protéger la voix du peuple de Côte d`Ivoire", en écho à
de précédentes déclarations selon lesquelles une élection comporte toujours un
vainqueur et un perdant.
Sa mission pourrait toutefois rapidement tourner court, tant la Communauté
économique des Etats d`Afrique de l`ouest (Cédéao) est en première ligne dans
cette crise, qu`elle menace de résoudre par la force et non pas en imposant un
gouvernement de coalition comme ce fut le cas au Kenya ou au Zimbabwe.
Trois ans jour pour jour avant la nomination de M. Odinga par l`Union
africaine, le Kenya organisait le 27 décembre 2007 une élection présidentielle
qui allait conduire M. Odinga à partager le pouvoir au terme d`un scrutin
marqué par des fraudes massives.
Son rival et ancien allié, Mwai Kibaki était proclamé vainqueur de
l`élection par la commission électorale avant de prêter serment dans la foulée.
Des violences politico-ethniques meurtrières avait conduit la communauté
internationale à presser les deux hommes de signer un accord de partage du
pouvoir fin février 2008: M. Kibaki conservait son poste de président tandis
que M. Odinga prenait celui, spécialement créé, de Premier ministre.
L`accord, arraché sous forte pression internationale par l`ancien
secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, avait alors été présenté
comme une victoire. Mais Raila Odinga n`a eu de cesse depuis de le qualifier
de précédent néfaste, le comparant à un "viol de la démocratie".
"C`est arrivé au Kenya, c`est arrivé au Zimbabwe. A présent, l`UA dit: si
nous laissons cette tendance se poursuivre en Côte d`Ivoire, nous allons
établir un très mauvais exemple", juge M. Oloo.
Selon lui, envoyer un homme qui a accepté le partage du pouvoir en dépit de
protestations légitimes sur le déroulement du scrutin et qui ensuite a
qualifié le modèle de gouvernement de coalition de handicap pour son pays ne
laisse aucune place au compromis en Côte d`Ivoire de la part de l`UA.
Arrivé lundi matin dans la capitale ivoirienne, il va tenter d`obtenir,
avec trois présidents en exercice d`Afrique de l`Ouest, le départ de Laurent
Gbagbo de la présidence ivoirienne tout en assurant le président reconnu par
la communauté internationale Alassane Ouattara du soutien de l`UA.
C`est en terrain miné que M. Odinga, 65 ans, se déplacera à la présidence
ivoirienne après avoir clairement affiché ses convictions sur la crise le 17
décembre à Nairobi: M. Gbagbo doit partir ou être délogé, par la force si
besoin.
"Le monde ne peut attendre de M. Gbagbo qu`il agisse dans l`intérêt de la
démocratie ou qu`il prenne des décisions en faveur de son peuple. Il faut dès
lors prendre une décision pour lui", avait-il déclaré.
Adams Oloo, professeur à l`université de Nairobi estime que M. Odinga, dont
la neutralité paraît désormais sujette à caution, a précisément été choisi par
l`Union africaine pour ces prises de position.
"L`UA voulait quelqu`un qu`on puisse appeler médiateur mais qui en fait
partage son point de vue sur la situation. Ils n`attendent aucun compromis
autre que la démission de Gbagbo", a-t-il souligné.
Lors de son départ de Nairobi, M. Odinga a expliqué qu`il ferait de son
mieux pour trouver une solution pacifique à cette crise tout en affirmant
qu`il s`emploierait à "protéger la voix du peuple de Côte d`Ivoire", en écho à
de précédentes déclarations selon lesquelles une élection comporte toujours un
vainqueur et un perdant.
Sa mission pourrait toutefois rapidement tourner court, tant la Communauté
économique des Etats d`Afrique de l`ouest (Cédéao) est en première ligne dans
cette crise, qu`elle menace de résoudre par la force et non pas en imposant un
gouvernement de coalition comme ce fut le cas au Kenya ou au Zimbabwe.
Trois ans jour pour jour avant la nomination de M. Odinga par l`Union
africaine, le Kenya organisait le 27 décembre 2007 une élection présidentielle
qui allait conduire M. Odinga à partager le pouvoir au terme d`un scrutin
marqué par des fraudes massives.
Son rival et ancien allié, Mwai Kibaki était proclamé vainqueur de
l`élection par la commission électorale avant de prêter serment dans la foulée.
Des violences politico-ethniques meurtrières avait conduit la communauté
internationale à presser les deux hommes de signer un accord de partage du
pouvoir fin février 2008: M. Kibaki conservait son poste de président tandis
que M. Odinga prenait celui, spécialement créé, de Premier ministre.
L`accord, arraché sous forte pression internationale par l`ancien
secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, avait alors été présenté
comme une victoire. Mais Raila Odinga n`a eu de cesse depuis de le qualifier
de précédent néfaste, le comparant à un "viol de la démocratie".
"C`est arrivé au Kenya, c`est arrivé au Zimbabwe. A présent, l`UA dit: si
nous laissons cette tendance se poursuivre en Côte d`Ivoire, nous allons
établir un très mauvais exemple", juge M. Oloo.
Selon lui, envoyer un homme qui a accepté le partage du pouvoir en dépit de
protestations légitimes sur le déroulement du scrutin et qui ensuite a
qualifié le modèle de gouvernement de coalition de handicap pour son pays ne
laisse aucune place au compromis en Côte d`Ivoire de la part de l`UA.