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Politique Publié le mardi 4 janvier 2011 | AFP

Crise ivoirienne: impasse après l`échec d`une médiation africaine

© AFP
Le President du Benin SEM Boni Yayi (gauche) et le President du Nigeria SEM Goodluck Jonathan à Abuja pour le sommet de la CEDEAO sur la Cote d`Ivoire
ABUJA - La Côte d`Ivoire restait dans l`impasse mardi, au lendemain d`une nouvelle médiation africaine à Abidjan qui a échoué à résoudre la crise opposant Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, toujours sous la menace d`une opération militaire ouest-africaine s`il refuse de céder le pouvoir.

L`ex-puissance coloniale française, en pointe dans les efforts internationaux pour obtenir le départ de M. Gbagbo depuis la présidentielle du 28 novembre, a insisté sur le fait qu`une éventuelle action armée se ferait sans elle.

Les 900 soldats de l`opération Licorne présents en Côte d`Ivoire "n`ont pas
vocation à s`ingérer dans les affaires intérieures" du pays, a lancé le
président Nicolas Sarkozy.

"Il y a toujours une impasse", a lui-même affirmé Goodluck Jonathan, chef
de l`Etat nigérian et président en exercice de la Communauté économique des
Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), après avoir rencontré mardi matin à Abuja
les émissaires de cette organisation et de l`Union africaine (UA).

Il a précisé que le dialogue se poursuivait mais que l`alternative pour
Laurent Gbagbo restait la même: céder la présidence à M. Ouattara, reconnu par
la communauté internationale, ou risquer d`être délogé par une force militaire
ouest-africaine.

Selon M. Jonathan, "la position de la Cédéao est toujours celle énoncée
dans le communiqué publié" après le sommet du 24 décembre 2010, quand ses
dirigeants avaient exigé le départ de M. Gbagbo, le menaçant d`user de la
force.

La résolution de la crise risque de prendre du temps "car il faut beaucoup
de pression internationale pour convaincre des gens comme ça", a-t-il averti.

Pour la seconde fois en moins d`une semaine, les présidents béninois Yayi
Boni, sierraléonais Ernest Koroma et capverdien Pedro Pires sont venus lundi à
Abidjan au nom de la Cédéao.

Ils ont à nouveau longuement discuté avec les deux rivaux, séparément, et
étaient cette fois accompagnés par le Premier ministre kényan Raila Odinga,
envoyé par l`UA.

Avant de rendre compte à M. Jonathan de la mission de lundi, M. Odinga
avait évoqué des progrès et une possibilité de rencontre Gbagbo-Ouattara.

"Nous avons rompu la glace. Nous avons entamé les discussions. Ils ont
accepté de se rencontrer face à face mais à certaines conditions", avait-il
déclaré à l`AFP.

Il a aussitôt provoqué la fureur du camp Ouattara qui a formellement
démenti l`éventualité d`une telle rencontre.

"C`est totalement faux. Cette proposition a été faite par Odinga et nous
l`avons totalement rejetée", a lancé Ali Coulibaly, conseiller diplomatique de
M. Ouattara. "Nous ne sommes pas contents" de cette déclaration, a-t-il dit.

Il a affirmé que M. Ouattara s`en tenait toujours à ses positions formulées
après sa rencontre avec les médiateurs africains, à savoir qu`il est le
"président légitime" et que M. Gbagbo "doit partir". M. Ouattara avait prévenu
lundi soir que pour lui les discussions étaient "terminées".

Les proches de M. Gbagbo n`avaient pas réagi mardi matin à la nouvelle
mission africaine, mais le quotidien d`Etat Fraternité-Matin mettait l`accent
sur des propos tenus par Ernest Koroma avant son départ d`Abidjan: "A ce
stade, nous pouvons seulement dire que les discussions continuent".

Lors de ses voeux de Nouvel an à la Nation, Laurent Gbagbo avait été très
clair sur ses intentions, réaffirmant qu`il était le "seul président" et qu`il
ne comptait "pas céder" aux pressions.

Il avait réitéré sa proposition de recompter les voix de la présidentielle
et de mettre en place un "comité d`évaluation" sur le processus électoral. Une
idée totalement rejetée par son adversaire, pour qui il cherche à "gagner du
temps".

L`impasse actuelle pourrait replonger le pays dans les violences, alors que
179 personnes ont déjà été tuées depuis mi-décembre selon l`ONU, qui a pointé
la responsabilité des forces pro-Gbagbo. Ces violences ont fait 53 morts
depuis fin novembre, dont 14 membres des forces de l`ordre loyales à M.
Gbagbo, selon le dernier bilan de son camp.
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