« Les FDS n’ont trouvé aucune arme à notre siège »
« Il y a eu des blessés par balle »
« Je mets la maison du parti à la disposition des forces de l’ordre»
« Tirez à balle ce n’est le maintien de l’ordre »
Après avoir fait l’état des lieux de l’attaque dont a été victime les militants du Rhdp au siège de leur parti à Cocody, par les Fds, le Général Gaston Ouassenan Koné, responsable de la sécurité au Rhdp a bien voulu se prêter à nos questions. Dans cet entretien, il fait le bilan de la violence perpétrée par les hommes en armes avant de lever un coin de voile sur les mesures prises pour sécuriser les militants et le siège du parti.
Général, la maison du Pdci a été attaquée tôt ce matin par les FDS qui ont même délogé les militants qui y étaient. Vous êtes arrivés sur les lieux quel est le constat que vous pu faire ?
J’ai constaté qu’effectivement les forces de l’ordre sont arrivées, elles ont dit qu’elles venaient parce qu’elles ont reçu une information selon laquelle nous avons des caches d’armes ici et qu’elles venaient perquisitionnés pour voir si ces armes sont là et les récupérer. Elles ont défoncé toutes les portes y compris le bureau du secrétaire général du parti. Tout a été fouillé. Dieu merci comme ici nous sommes un parti de paix nous n’avons pris des armes pour faire que ce soit en matière politique donc ils n’ont vu aucune arme ici. Mais les jeunes gens qu’ils ont trouvés ici, cela ne leur a pas plu non plus. Il y a eu quelques échanges un peu vifs et les forces de l’ordre ont tiré et ont blessé certains. Voyez un qui est assis (il le montre du doigt) qui a été blessé par balle. Donc la situation là voilà. Donc quand j’ai été informé, je suis venu et j’ai trouvé surplace le Commissaire qui dirigeait l’opération de perquisition et nous avons fait le tour ensemble. Des gens m’avaient dit au départ qu’il y avait eu des morts mais je n’ai pas pu le constater. Par contre des blessés, j’ai pu voir. Ils disent que des morts auraient été emportés. Est-ce vrai ou faux ? Je n’en sais rien.
Des militants ont-ils été arrêtés ?
Oui, des militants ont été pris et ont été envoyés à la préfecture de police. Je me propose moi-même d’aller à la préfecture de police pour voir nos jeunes qui sont là-bas et voir les problèmes qu’ils ont.
Qu’est-ce qui va se passer désormais ici ?
Jusqu’à nouvelle ordre je mets la maison du parti à la disposition des forces de l’ordre pour qu’elles la garde.
Il n’y aura plus personne ?
Je préfère qu’il n’y ait plus personne ici et que les forces de l’ordre gardent la maison pour ne pas que des gens racontent des histoires. Parce que, justement, sentant venir cela, les jeunes qui étaient ici, je me méfiais un peu parce qu’il y avait beaucoup que je ne connaissais pas. Il y a ceux qui étaient du Pdci que je vois régulièrement, mais il y a certains que je ne connaissais pas. Donc moi-même je faisais surveiller tous les jeunes qui étaient là par d’autres jeunes sans qu’eux-mêmes ne le sachent. C’était pour éviter qu’on nous envoie des jeunes d’un autre bord avec des armes pour les cacher ici et nous accuser de détenir des armes. Maintenant, est-ce que des jeunes gens ont pris de l’argent quelque part faisant croire qu’ils ont déposé des armes, alors qu’ils n’ont pu entrer pour le faire ? Ca, je n’en sais rien. Toujours est-il que lorsque les forces de l’ordre sont arrivées et qu’elles ont perquisitionnées, elles n’ont vu aucune arme.
Est-ce que les forces de l’ordre elles-mêmes vous l’ont confirmé ?
Elles m’ont confirmé cela. Le Commandant de l’opération, c’est le Commissaire Bolou avec lequel je me suis entretenu quand je suis arrivé. Nous avons fait le tour ensemble de tous les bureaux et il m’a confirmé qu’ils n’ont trouvé aucune arme. Le Commissaire du 8e arrondissement était là également, il a confirmé qu’il n’y a pas eu d’armes à la maison du Pdci-Rda.
Quel est le bilan matériel ?
Toutes les portes ont été cassées. Maintenant il faut que ce soit des menuisiers et autres qui puissent nous dire combien cela va coûter. Il y a eu beaucoup de dégâts mais ils n’ont pas emporté quelque chose.
Des informations font état de ce que les Fds veulent faire désormais du siège du Rhdp leur camp. Est-ce que vous reçu cette information ?
Non, elles ne peuvent pas dire cela. Je pense que, jusqu’à nouvelle ordre, nous sommes en démocratie. Donc on ne peut pas prendre la maison d’un parti politique pour en faire une caserne. Je ne crois pas. Ce sont des histoires.
Qu’est-ce que vous pouvez dire pour rassurer tous les militants du Rhdp ?
Je dis que la situation est redevenue normale. Les jeunes qui étaient ici pour garder la maison, je les ais fait partir d’ici et je laisse la maison sous la surveillance des forces de défense et de sécurité. Comme nous avons fait le tour ensemble de toute la concession et qu’on n’a pas trouvé d’armes, demain personne ne peut me dire qu’il y avait des armes ici. Comme pour le moment, les activités politiques sont en stand by en raison de la situation de crise post-électorale, n’y aura rien pour le moment jusqu’à ce que la situation redevienne normale.
Qu’est-ce que selon vous explique l’usage de la violence pour une opération de perquisition ?
Là, je suis désolé et je ne comprends pas. J’ai été pendant vingt ans responsable de la sécurité dans ce pays et, pendant ces années, où nous avons été responsables, vous n’avez jamais appris un seul jour que pendant les opérations de maintien de l’ordre, de rétablissement de l’ordre ou de service d’ordre qu’on a tiré sur quelqu’un. Tous les anciens qui sont là, disent que le Général Ouassenan nous prenait, il nous envoyait à l’école de police, il nous faisait ramper, nous faisait faire le parcours du combattant etc. Je dis oui. Ça, je le faisais. Mais jamais nous n’avons tiré sur quelqu’un. Il y a des armes pour assurer le maintien de l’ordre et des armes pour faire la guerre. Mais quand on prend des armes de guerre pour faire le maintien de l’ordre, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va. Je condamne l’utilisation de tirs d’arme pour faire le maintien de l’ordre. Il y a des armements pour le maintien de l’ordre qui sont la matraque, la grenade lacrymogène, la grenade fumigène et les cartouches à blanc. Si vous tirez à balle réelle c’est que vous ne faites pas le maintien de l’ordre.
Propos recueillis par Lance Touré
« Il y a eu des blessés par balle »
« Je mets la maison du parti à la disposition des forces de l’ordre»
« Tirez à balle ce n’est le maintien de l’ordre »
Après avoir fait l’état des lieux de l’attaque dont a été victime les militants du Rhdp au siège de leur parti à Cocody, par les Fds, le Général Gaston Ouassenan Koné, responsable de la sécurité au Rhdp a bien voulu se prêter à nos questions. Dans cet entretien, il fait le bilan de la violence perpétrée par les hommes en armes avant de lever un coin de voile sur les mesures prises pour sécuriser les militants et le siège du parti.
Général, la maison du Pdci a été attaquée tôt ce matin par les FDS qui ont même délogé les militants qui y étaient. Vous êtes arrivés sur les lieux quel est le constat que vous pu faire ?
J’ai constaté qu’effectivement les forces de l’ordre sont arrivées, elles ont dit qu’elles venaient parce qu’elles ont reçu une information selon laquelle nous avons des caches d’armes ici et qu’elles venaient perquisitionnés pour voir si ces armes sont là et les récupérer. Elles ont défoncé toutes les portes y compris le bureau du secrétaire général du parti. Tout a été fouillé. Dieu merci comme ici nous sommes un parti de paix nous n’avons pris des armes pour faire que ce soit en matière politique donc ils n’ont vu aucune arme ici. Mais les jeunes gens qu’ils ont trouvés ici, cela ne leur a pas plu non plus. Il y a eu quelques échanges un peu vifs et les forces de l’ordre ont tiré et ont blessé certains. Voyez un qui est assis (il le montre du doigt) qui a été blessé par balle. Donc la situation là voilà. Donc quand j’ai été informé, je suis venu et j’ai trouvé surplace le Commissaire qui dirigeait l’opération de perquisition et nous avons fait le tour ensemble. Des gens m’avaient dit au départ qu’il y avait eu des morts mais je n’ai pas pu le constater. Par contre des blessés, j’ai pu voir. Ils disent que des morts auraient été emportés. Est-ce vrai ou faux ? Je n’en sais rien.
Des militants ont-ils été arrêtés ?
Oui, des militants ont été pris et ont été envoyés à la préfecture de police. Je me propose moi-même d’aller à la préfecture de police pour voir nos jeunes qui sont là-bas et voir les problèmes qu’ils ont.
Qu’est-ce qui va se passer désormais ici ?
Jusqu’à nouvelle ordre je mets la maison du parti à la disposition des forces de l’ordre pour qu’elles la garde.
Il n’y aura plus personne ?
Je préfère qu’il n’y ait plus personne ici et que les forces de l’ordre gardent la maison pour ne pas que des gens racontent des histoires. Parce que, justement, sentant venir cela, les jeunes qui étaient ici, je me méfiais un peu parce qu’il y avait beaucoup que je ne connaissais pas. Il y a ceux qui étaient du Pdci que je vois régulièrement, mais il y a certains que je ne connaissais pas. Donc moi-même je faisais surveiller tous les jeunes qui étaient là par d’autres jeunes sans qu’eux-mêmes ne le sachent. C’était pour éviter qu’on nous envoie des jeunes d’un autre bord avec des armes pour les cacher ici et nous accuser de détenir des armes. Maintenant, est-ce que des jeunes gens ont pris de l’argent quelque part faisant croire qu’ils ont déposé des armes, alors qu’ils n’ont pu entrer pour le faire ? Ca, je n’en sais rien. Toujours est-il que lorsque les forces de l’ordre sont arrivées et qu’elles ont perquisitionnées, elles n’ont vu aucune arme.
Est-ce que les forces de l’ordre elles-mêmes vous l’ont confirmé ?
Elles m’ont confirmé cela. Le Commandant de l’opération, c’est le Commissaire Bolou avec lequel je me suis entretenu quand je suis arrivé. Nous avons fait le tour ensemble de tous les bureaux et il m’a confirmé qu’ils n’ont trouvé aucune arme. Le Commissaire du 8e arrondissement était là également, il a confirmé qu’il n’y a pas eu d’armes à la maison du Pdci-Rda.
Quel est le bilan matériel ?
Toutes les portes ont été cassées. Maintenant il faut que ce soit des menuisiers et autres qui puissent nous dire combien cela va coûter. Il y a eu beaucoup de dégâts mais ils n’ont pas emporté quelque chose.
Des informations font état de ce que les Fds veulent faire désormais du siège du Rhdp leur camp. Est-ce que vous reçu cette information ?
Non, elles ne peuvent pas dire cela. Je pense que, jusqu’à nouvelle ordre, nous sommes en démocratie. Donc on ne peut pas prendre la maison d’un parti politique pour en faire une caserne. Je ne crois pas. Ce sont des histoires.
Qu’est-ce que vous pouvez dire pour rassurer tous les militants du Rhdp ?
Je dis que la situation est redevenue normale. Les jeunes qui étaient ici pour garder la maison, je les ais fait partir d’ici et je laisse la maison sous la surveillance des forces de défense et de sécurité. Comme nous avons fait le tour ensemble de toute la concession et qu’on n’a pas trouvé d’armes, demain personne ne peut me dire qu’il y avait des armes ici. Comme pour le moment, les activités politiques sont en stand by en raison de la situation de crise post-électorale, n’y aura rien pour le moment jusqu’à ce que la situation redevienne normale.
Qu’est-ce que selon vous explique l’usage de la violence pour une opération de perquisition ?
Là, je suis désolé et je ne comprends pas. J’ai été pendant vingt ans responsable de la sécurité dans ce pays et, pendant ces années, où nous avons été responsables, vous n’avez jamais appris un seul jour que pendant les opérations de maintien de l’ordre, de rétablissement de l’ordre ou de service d’ordre qu’on a tiré sur quelqu’un. Tous les anciens qui sont là, disent que le Général Ouassenan nous prenait, il nous envoyait à l’école de police, il nous faisait ramper, nous faisait faire le parcours du combattant etc. Je dis oui. Ça, je le faisais. Mais jamais nous n’avons tiré sur quelqu’un. Il y a des armes pour assurer le maintien de l’ordre et des armes pour faire la guerre. Mais quand on prend des armes de guerre pour faire le maintien de l’ordre, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va. Je condamne l’utilisation de tirs d’arme pour faire le maintien de l’ordre. Il y a des armements pour le maintien de l’ordre qui sont la matraque, la grenade lacrymogène, la grenade fumigène et les cartouches à blanc. Si vous tirez à balle réelle c’est que vous ne faites pas le maintien de l’ordre.
Propos recueillis par Lance Touré