Depuis son arrivée au Pouvoir, contrairement à ce qu’on laisse croire, le Président Gbagbo, n’a rien arraché aux Français. Et pourtant…
«En Côte d’Ivoire, les entreprises françaises font de bonnes affaires et gagnent bien l’argent» Ces propos sont d’un homme politique, de surcroit ancien ministre et homme d’affaires français, très présent en Afrique; Michel Roussin, ancien du Groupe Bolloré désormais à Veolia, (distribution d’eau et assainissement) et vice-président du Conseil des Investisseurs en Afrique noire (Cian). Il l’a tenu à Abidjan, il y a quelques années, lors d’une visite couplée du Cian avec le Mouvement des Entreprises de Frances- Afrique (Medef-Afrique). C’était lors d’une séance de travail avec le ministère de l’Economie et des Finances à l’immeuble Sciam. Plus qu’une réalité, sur le terrain, depuis son arrivée aux affaires, n’a arraché aux filiales des multinationales françaises en Côte d’Ivoire. Dans le secteur de l’eau et de l’électricité, la Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire (Sodeci) et la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) filiales du groupe Bouygues continuent d’assurer la concession de la fourniture du service public dans ce secteur avec maestria. Parfois, au risque des vies de ses agents. Dans les Ntic, Côte d’Ivoire Télécom continue d’avoir le monopole, sur le segment fixe à l’international. Mieux les intérêts français continuent de prospérer en Côte d’Ivoire. Dans le secteur portuaire, Bolloré Africa Logistic, exploite le terminal à containeurs du Port d’Abidjan (le cœur du port d’Abidjan). Pendant que dans le secteur de l’exploration pétrolière offshore, en prenant 60% dans le permis de Yam’s Pétroleum sur le Bloc CI 100, le Groupe Total a fait une entrée en force dans ce secteur en Côte d’Ivoire en octobre 2010. Par ailleurs, dans le processus électoral, qui a coûté 261 milliards de Fcfa dont 242 de l’Etat de Côte d’Ivoire, Sagem Sécurité, la filiale de Safran Sécurité a gagné gros. En effet, il se dit que Sagem Sécurité-Côte d’Ivoire avec son associé Sidi Kagnassy, qui s’est retrouvé à la «République du Golf» après «l’auto-proclamation» de Ouattara comme Président, a à elle seule perçu 100 milliards de Fcfa. Par ailleurs, dans la campagne de communication de la dernière présidentielle, l’agence de communication Euro Rscg qui est une filiale de Bolloré a gagné également de l’argent en Côte d’Ivoire. En clair, les entreprises françaises font non seulement de bonne affaire en Côte d’Ivoire ces dernières années, mais aussi, gagnent de l’argent. Les patrons de ces entreprises qui ne sont pas prêtes à quitter la Côte d’Ivoire, malgré les injonctions de leur ami Sarkozy, ne devraient pas en principe être malheureux de la victoire de Laurent Gbagbo. Et pourtant, certains médias français porte-voix de l’Elysée, font feu de tout bois, en accablant Laurent Gbagbo de tous les maux ! De l’avis d’un observateur qui suit de près l’évolution des relations franco-ivoiriennes ces dernières années, «en tout cas, depuis l’arrivée du Président Gbagbo aux affaires, son esprit d’ouverture sur le monde arabe et la Russie fâche certains milieux français. Aussi, la France redoute une montée en puissance de la Chine en Afrique, à partir de la Côte d’Ivoire, considérée à juste titre comme un précarré de la France. Sans oublier l’option du «partenariat gagnant-gagnant», prôner par le pouvoir Gbagbo. Dans tous les cas, la France a de gros intérêts en Côte d’Ivoire. Pousser donc des organisations régionales, à venir intervenir militairement en Côte d’Ivoire fera beaucoup mal aux hommes d’affaires français qui prospèrent en Eburnie qu’aux Ivoiriens. Ayant flairé le danger qu’il pourrait perdre la bataille de l’opinion en France, à la veille de la présidentielle de 2012, Sarkozy est certainement en train de changer de lunette sur la Côte d’Ivoire quand il déclarait à l’Afp mardi dernier, que «les soldats français n’avaient pas pour vocation de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire…» Ça, c’est du Sarko!
Yolande Bahi
«En Côte d’Ivoire, les entreprises françaises font de bonnes affaires et gagnent bien l’argent» Ces propos sont d’un homme politique, de surcroit ancien ministre et homme d’affaires français, très présent en Afrique; Michel Roussin, ancien du Groupe Bolloré désormais à Veolia, (distribution d’eau et assainissement) et vice-président du Conseil des Investisseurs en Afrique noire (Cian). Il l’a tenu à Abidjan, il y a quelques années, lors d’une visite couplée du Cian avec le Mouvement des Entreprises de Frances- Afrique (Medef-Afrique). C’était lors d’une séance de travail avec le ministère de l’Economie et des Finances à l’immeuble Sciam. Plus qu’une réalité, sur le terrain, depuis son arrivée aux affaires, n’a arraché aux filiales des multinationales françaises en Côte d’Ivoire. Dans le secteur de l’eau et de l’électricité, la Société de distribution d’eau en Côte d’Ivoire (Sodeci) et la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) filiales du groupe Bouygues continuent d’assurer la concession de la fourniture du service public dans ce secteur avec maestria. Parfois, au risque des vies de ses agents. Dans les Ntic, Côte d’Ivoire Télécom continue d’avoir le monopole, sur le segment fixe à l’international. Mieux les intérêts français continuent de prospérer en Côte d’Ivoire. Dans le secteur portuaire, Bolloré Africa Logistic, exploite le terminal à containeurs du Port d’Abidjan (le cœur du port d’Abidjan). Pendant que dans le secteur de l’exploration pétrolière offshore, en prenant 60% dans le permis de Yam’s Pétroleum sur le Bloc CI 100, le Groupe Total a fait une entrée en force dans ce secteur en Côte d’Ivoire en octobre 2010. Par ailleurs, dans le processus électoral, qui a coûté 261 milliards de Fcfa dont 242 de l’Etat de Côte d’Ivoire, Sagem Sécurité, la filiale de Safran Sécurité a gagné gros. En effet, il se dit que Sagem Sécurité-Côte d’Ivoire avec son associé Sidi Kagnassy, qui s’est retrouvé à la «République du Golf» après «l’auto-proclamation» de Ouattara comme Président, a à elle seule perçu 100 milliards de Fcfa. Par ailleurs, dans la campagne de communication de la dernière présidentielle, l’agence de communication Euro Rscg qui est une filiale de Bolloré a gagné également de l’argent en Côte d’Ivoire. En clair, les entreprises françaises font non seulement de bonne affaire en Côte d’Ivoire ces dernières années, mais aussi, gagnent de l’argent. Les patrons de ces entreprises qui ne sont pas prêtes à quitter la Côte d’Ivoire, malgré les injonctions de leur ami Sarkozy, ne devraient pas en principe être malheureux de la victoire de Laurent Gbagbo. Et pourtant, certains médias français porte-voix de l’Elysée, font feu de tout bois, en accablant Laurent Gbagbo de tous les maux ! De l’avis d’un observateur qui suit de près l’évolution des relations franco-ivoiriennes ces dernières années, «en tout cas, depuis l’arrivée du Président Gbagbo aux affaires, son esprit d’ouverture sur le monde arabe et la Russie fâche certains milieux français. Aussi, la France redoute une montée en puissance de la Chine en Afrique, à partir de la Côte d’Ivoire, considérée à juste titre comme un précarré de la France. Sans oublier l’option du «partenariat gagnant-gagnant», prôner par le pouvoir Gbagbo. Dans tous les cas, la France a de gros intérêts en Côte d’Ivoire. Pousser donc des organisations régionales, à venir intervenir militairement en Côte d’Ivoire fera beaucoup mal aux hommes d’affaires français qui prospèrent en Eburnie qu’aux Ivoiriens. Ayant flairé le danger qu’il pourrait perdre la bataille de l’opinion en France, à la veille de la présidentielle de 2012, Sarkozy est certainement en train de changer de lunette sur la Côte d’Ivoire quand il déclarait à l’Afp mardi dernier, que «les soldats français n’avaient pas pour vocation de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire…» Ça, c’est du Sarko!
Yolande Bahi