Le moins qu`on puisse dire, c`est que la Côte d`Ivoire est plongée dans l`incertitude depuis le second tour de l`élection présidentielle intervenu le 28 novembre 2010. En effet, Laurent Gbagbo proclamé président par le Conseil constitutionnel et Alassane Ouattara reconnu vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) et la communauté internationale, se livrent une guerre de contrôle de l`Exécutif. Dans cette bataille, la réflexion est à la stratégie capable de contrer celle de l`adversaire. Alors que Laurent Gbagbo contrôle l`essentiel des leviers du pouvoir dont l`armée acquise à sa cause, Alassane Ouattara qui a le soutien des institutions financières internationales se lance dans le contrôle de l`administration ivoirienne. Dans cette quête, le gouvernement Ouattara ne manque pas de menacer de sanctions les fonctionnaires qui continueront de collaborer avec le régime Gbagbo. A travers une déclaration publique, ce gouvernement a réitéré ``son appel pressant à tous les fonctionnaires et agents de l`Etat de s`abstenir de collaborer, de quelque manière que ce soit, activement ou passivement, avec le régime illégal et illégitime et M. Laurent Gbagbo``. Sur le terrain, aujourd`hui, l`impact de ce mot d`ordre qui est assorti de ``l`opportunité de poursuites judiciaires`` à tout contrevenant est perceptible aussi bien dans le secteur public que privé. L`école, les Douanes, les Impôts, le Port, les banques, le transport...tournent au ralenti. Une situation qui se justifie par le fait que deux blocs se sont formés au sein des services publics pour se ranger chacun dernière chaque leader proclamé président. D`un côté, se trouvent des agents acquis à la cause du gouvernement Alassane Ouattara, donc prêts à appliquer l`appel ``pays mort`` pour contraindre son rival à quitter le pouvoir ; et de l`autre, des travailleurs pro-Gbagbo qui ne se sentent nullement concerné par une telle démarche de paralysie. Ce décor est également servi dans le privé, notamment dans le secteur du transport. On se souvient qu`à peine le gouvernement Ouattara a-t-il lancé l`opération ``pays mort``, en décembre 2010, que certains groupements de transporteurs ont, curieusement, senti des problèmes assaillir leur corporation pour justifier une ``grève illimitée``. Mais à la vérité, selon des indiscrétions, ce débrayage subit des transporteurs répondrait au mot d`ordre de boycott lancé par M. Alassane Ouattara. Bref, la guéguerre Ado – Gbagbo pour le contrôle du fauteuil présidentiel est une balafre de trop pour la Côte d`Ivoire, et il n`est pas besoin de savoir lire dans une boule de cristal pour voir les difficultés qui s`amoncèlent comme des nuages noirs pour 2011.
G. DE GNAMIEN
Code : Gbagbo et Ouattara
Légende : Avec la guéguerre Ado – Gbagbo, deux administrations de fait se côtoient aujourd`hui en Côte d`Ivoire
G. DE GNAMIEN
Code : Gbagbo et Ouattara
Légende : Avec la guéguerre Ado – Gbagbo, deux administrations de fait se côtoient aujourd`hui en Côte d`Ivoire