En dépit de la crise politique en Côte d`Ivoire, l`activité reste soutenue à San Pedro (sud-ouest), premier port d`exportation de cacao au monde, symbole d`une filière qui résiste même si les contrecoups se font sentir, notamment pour les paysans.
Alors que la Côte d`Ivoire vit au rythme de l`affrontement entre les deux
présidents proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, le destin du pays
est en partie lié au sort de la fève brune, dont il est premier producteur et
premier exportateur mondial.
A San Pedro, non loin du Liberia, la vie semble suivre son cours normal.
Sous le soleil, de jeunes ouvriers chargent au long de la journée les lourds
sacs de cacao à bord de bateaux qui partiront pour l`Europe ou les Etats-Unis.
Malgré la crise et les violences dans le pays, "l`activité n`a jamais
cessé", dit à l`AFP Guy Manouan, directeur commercial et marketing du port.
"On arrive à exporter le cacao pour l`instant", confirme un exportateur
installé à Abidjan, l`autre port ivoirien.
Selon la Bourse du café-cacao (BCC), structure ivoirienne de
commercialisation, les achats auprès des planteurs, depuis l`ouverture de la
grande campagne (octobre 2010-mars 2011) qui fournit l`essentiel de la
récolte, ont déjà atteint "600.000 tonnes" mi-décembre.
A la même époque l`an dernier, ils s`établissaient à 400.000 tonnes, selon
la BCC. La production de la campagne 2009-2010 avait atteint environ 1,2
million de tonnes en Côte d`Ivoire, où cacao et café représentent environ 20%
du PIB et 40% des recettes d`exportation.
Pour le même exportateur, "s`il n`y avait pas eu la crise, on serait en
train de vivre une des campagnes records de la Côte d`Ivoire", grâce à une
pluviométrie exceptionnelle.
Au niveau du marché mondial, "l`instabilité actuelle soutient les cours",
note Laurent Pipitone, de l`Organisation internationale du cacao (ICCO).
Des cours qui, après un plus haut au début de la crise le 7 décembre, se
sont toutefois détendus. La tonne de cacao pour livraison en mars valait mardi
à Londres 1.929 livres (2.081 livres il y a un mois) et 2.867 dollars (contre
3.140 dollars) à New York.
Mais si la stratégique filière cacao - trésor toujours aux mains du régime
Gbagbo qui contrôle les deux ports - tient encore le coup, certains font grise
mine.
Un cadre d`une société exportatrice de San Pedro confie que son entreprise,
comme d`autres de la région, est "à l`arrêt" depuis plusieurs semaines, faute
de financement. "Les investisseurs craignent des violences dans le pays".
Les coopératives agricoles ne sont pas épargnées. Sylvestre Kouamé, qui en
dirige une à Menegbe (42 km au nord), regarde tristement son stock dans son
vaste entrepôt: 32 tonnes de cacao qu`il n`avait encore pu écouler fin
décembre.
Il refuse en effet de vendre une partie de sa production aux exportateurs
de la place qui, selon lui, profitent de la crise pour lui proposer un prix
inférieur à celui fixé officiellement, à 1.100 FCFA (1,67 euro) le kilo.
Cependant pour nourrir leur famille, des planteurs se résignent à brader
leur production.
Boukary Ouédraogo, 56 ans, est installé dans un campement près de Soubré,
au nord de San Pedro, en pleine "boucle du cacao". La région attire depuis des
décennies nombre de Burkinabè comme lui, mais aussi d` Ivoiriens d`autres
régions.
Depuis peu, "les acheteurs ne viennent plus vers nous, ils disent qu`ils
n`ont pas de liquidité", déplore-t-il, assis en bordure de la voie principale
menant à Soubré.
"Actuellement ici le kilo de cacao se vend à 800 FCFA mais je suis prêt à
vendre ma production à un prix inférieur", lâche-t-il, une plantation de cacao
derrière lui s`étirant à perte de vue.
Alors que la Côte d`Ivoire vit au rythme de l`affrontement entre les deux
présidents proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, le destin du pays
est en partie lié au sort de la fève brune, dont il est premier producteur et
premier exportateur mondial.
A San Pedro, non loin du Liberia, la vie semble suivre son cours normal.
Sous le soleil, de jeunes ouvriers chargent au long de la journée les lourds
sacs de cacao à bord de bateaux qui partiront pour l`Europe ou les Etats-Unis.
Malgré la crise et les violences dans le pays, "l`activité n`a jamais
cessé", dit à l`AFP Guy Manouan, directeur commercial et marketing du port.
"On arrive à exporter le cacao pour l`instant", confirme un exportateur
installé à Abidjan, l`autre port ivoirien.
Selon la Bourse du café-cacao (BCC), structure ivoirienne de
commercialisation, les achats auprès des planteurs, depuis l`ouverture de la
grande campagne (octobre 2010-mars 2011) qui fournit l`essentiel de la
récolte, ont déjà atteint "600.000 tonnes" mi-décembre.
A la même époque l`an dernier, ils s`établissaient à 400.000 tonnes, selon
la BCC. La production de la campagne 2009-2010 avait atteint environ 1,2
million de tonnes en Côte d`Ivoire, où cacao et café représentent environ 20%
du PIB et 40% des recettes d`exportation.
Pour le même exportateur, "s`il n`y avait pas eu la crise, on serait en
train de vivre une des campagnes records de la Côte d`Ivoire", grâce à une
pluviométrie exceptionnelle.
Au niveau du marché mondial, "l`instabilité actuelle soutient les cours",
note Laurent Pipitone, de l`Organisation internationale du cacao (ICCO).
Des cours qui, après un plus haut au début de la crise le 7 décembre, se
sont toutefois détendus. La tonne de cacao pour livraison en mars valait mardi
à Londres 1.929 livres (2.081 livres il y a un mois) et 2.867 dollars (contre
3.140 dollars) à New York.
Mais si la stratégique filière cacao - trésor toujours aux mains du régime
Gbagbo qui contrôle les deux ports - tient encore le coup, certains font grise
mine.
Un cadre d`une société exportatrice de San Pedro confie que son entreprise,
comme d`autres de la région, est "à l`arrêt" depuis plusieurs semaines, faute
de financement. "Les investisseurs craignent des violences dans le pays".
Les coopératives agricoles ne sont pas épargnées. Sylvestre Kouamé, qui en
dirige une à Menegbe (42 km au nord), regarde tristement son stock dans son
vaste entrepôt: 32 tonnes de cacao qu`il n`avait encore pu écouler fin
décembre.
Il refuse en effet de vendre une partie de sa production aux exportateurs
de la place qui, selon lui, profitent de la crise pour lui proposer un prix
inférieur à celui fixé officiellement, à 1.100 FCFA (1,67 euro) le kilo.
Cependant pour nourrir leur famille, des planteurs se résignent à brader
leur production.
Boukary Ouédraogo, 56 ans, est installé dans un campement près de Soubré,
au nord de San Pedro, en pleine "boucle du cacao". La région attire depuis des
décennies nombre de Burkinabè comme lui, mais aussi d` Ivoiriens d`autres
régions.
Depuis peu, "les acheteurs ne viennent plus vers nous, ils disent qu`ils
n`ont pas de liquidité", déplore-t-il, assis en bordure de la voie principale
menant à Soubré.
"Actuellement ici le kilo de cacao se vend à 800 FCFA mais je suis prêt à
vendre ma production à un prix inférieur", lâche-t-il, une plantation de cacao
derrière lui s`étirant à perte de vue.