Il n’est pas question que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) déloge le président légal de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo par la force. Foi de Blé Goudé, patron des «jeunes patriotes» et ministre de la Jeunesse et de l’Emploi du gouvernement Gbagbo, qui a également soutenu sur la télévision française France 24, l’idée de la création d’une commission d’évaluation du second tour de la présidentielle en Côte d’Ivoire. Nous vous proposons cet entretien que nous avons retranscrit.
Confirmez-vous que la 2nde médiation africaine en Côte d’Ivoire n’a rien donné ?
Goodluck Jonathan et Raila Odinga ont dit hier, en substance, que les discussions continuent. On ne peut donc pas dire que les discussions n’ont rien donné à partir du moment où elles se poursuivent. Je ne voudrais pas tirer des conclusions hâtives dès l’instant où les négociations sont encore en cours.
Le Président nigérian parle « d’impasse » dans la situation en Côte d’Ivoire…
Nous sommes en situation de crise. Et des crises post-électorales comme celle-là ne se résolvent pas en deux, trois jours ou en quelques deux, trois heures de négociations. Mais il faut déjà noter le fait que les uns et les autres soient passés de position tranchée à celle des négociations.
Le camp du président Ouattara a déclaré que les discussions sont terminées…
M. Ouattara n’a jamais appelé à des discussions. Il a toujours prôné l’usage de la force. De 2000 à aujourd’hui, il est resté constant. Le dialogue, le respect de la Constitution ne sont pas son fort. Il a toujours préconisé la force et malheureusement ce qu’il dit n’a rien à voir avec la réalité.
Redoutez-vous que la Cedeao déloge Laurent Gbagbo par la force ?
On ne peut pas déloger quelqu’un qui a remporté des élections. Ce n’est pas que nous redoutons une force quelconque mais très souvent, les gens négocient après la guerre. Et au lieu de mettre des gens en danger ou même tuer des gens, nous pensons qu’il faut négocier maintenant. Pour cela, je suis convaincu que ceux qui soutiennent une intervention militaire font faux bond. Ils doivent comprendre que l’Afrique a perdu beaucoup de ses fils et aujourd’hui, il est nécessaire de tourner la page militaire. Nous ne redoutons rien mais nous pensons qu’il faut dialoguer.
Vous avez menacé à plusieurs reprises d’attaquer l’Hôtel du Golf les mains nues. Ces initiatives, sont-elles toujours d’actualité ?
Il ne faut pas parler d’ «attaquer» parce qu’avec les mains nues, les manifestants ne peuvent pas le faire. J’ai dit que nous ne pouvons pas accepter que M. Ouattara et son équipe avec à la tête le rebelle Guillaume Soro puissent être dans la capitale ivoirienne et attaquer les Ivoiriens avec le soutien de l’Onu. C’est pourquoi, nous voulons libérer l’Hôtel du Golf les mains nues. Depuis quelques jours, des voies se sont élevées et la sagesse a gagné tout le monde. Si bien que les uns et les autres parlent aujourd’hui, de négociations, de dialogue. En ce qui me concerne, je reprends la mobilisation dès ce soir et j’ai le regard tourné vers l’Hôtel du Golf.
Que peut apporter de plus la commission d’évaluation proposée par Laurent Gbagbo ?
Les Institutions en Côte d’Ivoire sont régies par des lois. Il n’est donc pas autorisé qu’une commission publie les résultats des élections hors délai et dans un hôtel qui se trouve être le Quartier général de l’adversaire politique. M. Laurent Gbagbo ne peut pas manquer des voix dans des bureaux où il a des représentants. C’est quand même aberrant. Au lieu de vouloir aller vite, prenons le temps de mieux analyser les résultats du second tour des élections. Les sieurs Ouattara, Soro et Choï avaient une feuille de route secrète qui était d’installer M. Ouattara par tous les moyens à la présidence. C’est pourquoi, nous proposons effectivement cette commission qui sera chargée de dire réellement qui de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara est le vainqueur des élections.
Les Nations unies, la Cedeao, l’Union européenne reconnaissent Alassane Ouattara comme vainqueur de la présidentielle…
Ce ne sont pas les Nations unies qui élisent les présidents en Afrique. Ce n’est pas non plus l’Union africaine qui choisit le président à la place du peuple ivoirien.
La Commission électorale indépendante (Cei) a proclamé Alassane Ouattara vainqueur des élections…
M. Bayoko n’est pas la Cei. Il est simplement le président de la Cei et celle-ci fonctionne selon un mode opératoire. Selon ce mode, les résultats doivent être prononcés au siège de la Cei au plus tard 72 heures après les votes. Après ce délai, il revient au Conseil constitutionnel de donner les résultats. Ces conditions ont-elles été respectées ? Non. Mais pourquoi donc vouloir nous mettre hors des lois ? C’est le même Conseil constitutionnel qui a permis à M. Ouattara d’aller au second tour des élections. Mais on dit que le Conseil constitutionnel est aux mains des pro-Gbagbo… Le Conseil constitutionnel français est aux mains de qui ? La Cour suprême aux Etats-Unis est aux mains de qui ? Je voudrais qu’on respecte la décision du Conseil constitutionnel. Parce que c’est cette même Institution qui a permis à M. Ouattara d’aller au second tour de l’élection. Pourquoi n’a-t-il pas refusé le second tour des élections parce que le Conseil constitutionnel est proche de Laurent Gbagbo ? Tenez ! En Côte d’Ivoire, la Cei est composée à 90% d’opposants. Malgré cela, nous sommes allés aux élections. D’ailleurs, chaque responsable en Côte d’Ivoire est proche d’un leader politique.
Que proposez-vous donc pour sortir de cette crise ?
Le président dont je suis le ministre a proposé de mettre en place un comité d’évaluation qui va dire s’il y a effectivement eu des élections au Nord de la Côte d’Ivoire. Quand les représentants de Laurent Gbagbo ont été chassés des bureaux de vote par des hommes en armes de Guillaume Soro et que des femmes ont été violées dans des bureaux de vote, il est temps d’ouvrir les yeux afin de voir que c’était du «voyoutisme» politique que personne ne peut accepter. Nous ne pouvons pas accepter des résultats qui ont été publiés dans le Qg d’un adversaire politique. Cela est impensable surtout que c’était hors délai. En clair, il faut mettre en place une commission qui sera chargée d’investiguer et de tirer des conclusions.
Comment réagissez-vous aux 173 morts dans les exactions et redoutez-vous des poursuites ?
La manière dont ces exactions sont présentées suscite ma réaction. Savez-vous que lorsque M. Ouattara appelle à manifester les mains nues, les manifestants descendent dans les rues avec des kalachnikovs et tirent sur la police ? Savez-vous aussi que ces manifestants ont incendié un immeuble et calciné un policier ivoirien ? En France et aux Etats-Unis, les manifestants ne tirent pas sur la police. Mais dans un Etat où les gens descendent dans la rue avec des kalachnikovs pour manifester, il ne faut pas faire deux poids deux mesures. En Côte d’Ivoire, nous avons affaire à une guérilla urbaine aux mains de M. Ouattara.
In Fasozine
Confirmez-vous que la 2nde médiation africaine en Côte d’Ivoire n’a rien donné ?
Goodluck Jonathan et Raila Odinga ont dit hier, en substance, que les discussions continuent. On ne peut donc pas dire que les discussions n’ont rien donné à partir du moment où elles se poursuivent. Je ne voudrais pas tirer des conclusions hâtives dès l’instant où les négociations sont encore en cours.
Le Président nigérian parle « d’impasse » dans la situation en Côte d’Ivoire…
Nous sommes en situation de crise. Et des crises post-électorales comme celle-là ne se résolvent pas en deux, trois jours ou en quelques deux, trois heures de négociations. Mais il faut déjà noter le fait que les uns et les autres soient passés de position tranchée à celle des négociations.
Le camp du président Ouattara a déclaré que les discussions sont terminées…
M. Ouattara n’a jamais appelé à des discussions. Il a toujours prôné l’usage de la force. De 2000 à aujourd’hui, il est resté constant. Le dialogue, le respect de la Constitution ne sont pas son fort. Il a toujours préconisé la force et malheureusement ce qu’il dit n’a rien à voir avec la réalité.
Redoutez-vous que la Cedeao déloge Laurent Gbagbo par la force ?
On ne peut pas déloger quelqu’un qui a remporté des élections. Ce n’est pas que nous redoutons une force quelconque mais très souvent, les gens négocient après la guerre. Et au lieu de mettre des gens en danger ou même tuer des gens, nous pensons qu’il faut négocier maintenant. Pour cela, je suis convaincu que ceux qui soutiennent une intervention militaire font faux bond. Ils doivent comprendre que l’Afrique a perdu beaucoup de ses fils et aujourd’hui, il est nécessaire de tourner la page militaire. Nous ne redoutons rien mais nous pensons qu’il faut dialoguer.
Vous avez menacé à plusieurs reprises d’attaquer l’Hôtel du Golf les mains nues. Ces initiatives, sont-elles toujours d’actualité ?
Il ne faut pas parler d’ «attaquer» parce qu’avec les mains nues, les manifestants ne peuvent pas le faire. J’ai dit que nous ne pouvons pas accepter que M. Ouattara et son équipe avec à la tête le rebelle Guillaume Soro puissent être dans la capitale ivoirienne et attaquer les Ivoiriens avec le soutien de l’Onu. C’est pourquoi, nous voulons libérer l’Hôtel du Golf les mains nues. Depuis quelques jours, des voies se sont élevées et la sagesse a gagné tout le monde. Si bien que les uns et les autres parlent aujourd’hui, de négociations, de dialogue. En ce qui me concerne, je reprends la mobilisation dès ce soir et j’ai le regard tourné vers l’Hôtel du Golf.
Que peut apporter de plus la commission d’évaluation proposée par Laurent Gbagbo ?
Les Institutions en Côte d’Ivoire sont régies par des lois. Il n’est donc pas autorisé qu’une commission publie les résultats des élections hors délai et dans un hôtel qui se trouve être le Quartier général de l’adversaire politique. M. Laurent Gbagbo ne peut pas manquer des voix dans des bureaux où il a des représentants. C’est quand même aberrant. Au lieu de vouloir aller vite, prenons le temps de mieux analyser les résultats du second tour des élections. Les sieurs Ouattara, Soro et Choï avaient une feuille de route secrète qui était d’installer M. Ouattara par tous les moyens à la présidence. C’est pourquoi, nous proposons effectivement cette commission qui sera chargée de dire réellement qui de Laurent Gbagbo et d’Alassane Ouattara est le vainqueur des élections.
Les Nations unies, la Cedeao, l’Union européenne reconnaissent Alassane Ouattara comme vainqueur de la présidentielle…
Ce ne sont pas les Nations unies qui élisent les présidents en Afrique. Ce n’est pas non plus l’Union africaine qui choisit le président à la place du peuple ivoirien.
La Commission électorale indépendante (Cei) a proclamé Alassane Ouattara vainqueur des élections…
M. Bayoko n’est pas la Cei. Il est simplement le président de la Cei et celle-ci fonctionne selon un mode opératoire. Selon ce mode, les résultats doivent être prononcés au siège de la Cei au plus tard 72 heures après les votes. Après ce délai, il revient au Conseil constitutionnel de donner les résultats. Ces conditions ont-elles été respectées ? Non. Mais pourquoi donc vouloir nous mettre hors des lois ? C’est le même Conseil constitutionnel qui a permis à M. Ouattara d’aller au second tour des élections. Mais on dit que le Conseil constitutionnel est aux mains des pro-Gbagbo… Le Conseil constitutionnel français est aux mains de qui ? La Cour suprême aux Etats-Unis est aux mains de qui ? Je voudrais qu’on respecte la décision du Conseil constitutionnel. Parce que c’est cette même Institution qui a permis à M. Ouattara d’aller au second tour de l’élection. Pourquoi n’a-t-il pas refusé le second tour des élections parce que le Conseil constitutionnel est proche de Laurent Gbagbo ? Tenez ! En Côte d’Ivoire, la Cei est composée à 90% d’opposants. Malgré cela, nous sommes allés aux élections. D’ailleurs, chaque responsable en Côte d’Ivoire est proche d’un leader politique.
Que proposez-vous donc pour sortir de cette crise ?
Le président dont je suis le ministre a proposé de mettre en place un comité d’évaluation qui va dire s’il y a effectivement eu des élections au Nord de la Côte d’Ivoire. Quand les représentants de Laurent Gbagbo ont été chassés des bureaux de vote par des hommes en armes de Guillaume Soro et que des femmes ont été violées dans des bureaux de vote, il est temps d’ouvrir les yeux afin de voir que c’était du «voyoutisme» politique que personne ne peut accepter. Nous ne pouvons pas accepter des résultats qui ont été publiés dans le Qg d’un adversaire politique. Cela est impensable surtout que c’était hors délai. En clair, il faut mettre en place une commission qui sera chargée d’investiguer et de tirer des conclusions.
Comment réagissez-vous aux 173 morts dans les exactions et redoutez-vous des poursuites ?
La manière dont ces exactions sont présentées suscite ma réaction. Savez-vous que lorsque M. Ouattara appelle à manifester les mains nues, les manifestants descendent dans les rues avec des kalachnikovs et tirent sur la police ? Savez-vous aussi que ces manifestants ont incendié un immeuble et calciné un policier ivoirien ? En France et aux Etats-Unis, les manifestants ne tirent pas sur la police. Mais dans un Etat où les gens descendent dans la rue avec des kalachnikovs pour manifester, il ne faut pas faire deux poids deux mesures. En Côte d’Ivoire, nous avons affaire à une guérilla urbaine aux mains de M. Ouattara.
In Fasozine