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Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Le Patriote

Confiscation du pouvoir - Le rêve brisé des Refondateurs

C’était leur plan secret. En décidant de s’accrocher désespérément au fauteuil présidentiel et surtout de jouer le pourrissement de la situation, Laurent Gbagbo et son clan n’avaient qu’une idée en tête : le partage du pouvoir.
Pour ne pas perdre la face devant ses partisans surtout après avoir fait la fine bouche durant la campagne électorale entre les deux tours de la présidentielle, le chef des refondateurs espère vivement être encore aux affaires, avec le président élu. C’est pourquoi, lui et son clan ont manifestement opté pour la carte de la surenchère, avec bien entendu le soutien de quelques généraux des Forces de Défense et de Sécurité. Et la stratégie était simple.
Laurent Gbagbo, bien que battu largement dans les urnes, décide de confisquer le pouvoir. Et le chef des frontistes fait le dos rond pour essuyer les nombreuses condamnations qui pleuvront sur lui. Naturellement, il caresse l’espoir que lorsque la « tempête » sera passée, place sera faite au dialogue, donc à la médiation. Et bingo, il sortira son « joker », à savoir l’exigence du partage du pouvoir.
Déjà, vers la mi-décembre, l’un de ses proches, Mamadou Koulibaly, avait préconisé cette solution, allant même jusqu’à proposer deux présidents pour gérer la Côte d’Ivoire ou encore une présidence alternante entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Preuve que l’idée, quoique saugrenue, était bien pensée par Gbagbo et son clan, le président sortant n’a pas hésité à proposer aux médiateurs de la Cedeao, un poste de vice-président au Dr Alassane Ouattara, pourtant vainqueur du scrutin du 28 novembre dernier.
Une proposition vite balayée du revers de la main par le président démocratique élu par les Ivoiriens. Le camp Gbagbo va connaître une autre désillusion, avec le rejet systématique du partage du pouvoir par la Communauté internationale. A commencer par le Premier ministre kenyan, Raïla Odinga, qui vit cette « cohabitation difficile » avec le chef de l’Etat kenyan Mwai Kibaki. Sans faux-fuyants, l’envoyé spécial a martelé que cette hypothèse était exclue. D’ailleurs, avant-hier mardi, l’émissaire de l’Union africaine l’a répété de vive voix à Laurent Gbagbo, à Abidjan. A la Cedeao, le partage du pouvoir provoque également une aversion. Le président en exercice de cette organisation sous-régionale, Goodluck Jonathan, chef de l’Etat nigérian, l’a dit et redit à maintes reprises, comme pour permettre aux sourds de mieux l’entendre : pas question d’envisager cela.
Comme lui, les présidents Obama et Sarkozy écartent également cette idée. Pour le premier, elle n’est pas envisageable, pour ne pas dire inimaginable. Le second est, lui, sans équivoque. « Le Président de la Côte d’Ivoire s’appelle M. Alassane Ouattara », indiquait-il mardi lors d’une cérémonie de présentation de vœux (du nouvel an) à l’armée.
De toute évidence, le rêve de Laurent Gbagbo de partager le pouvoir avec celui qui l’a laminé dans les urnes, est brisé. Toutefois, il a encore une chance aussi mince soit-elle, car toutes les voies diplomatiques s’épuisent les unes après les autres, de sortir, comme le disait hier le journaliste français Antoine Glaser sur le plateau de LCI, par le « haut » de cette situation ubuesque qu’il a créée. A moins d’être contraint de fuir son palais, par la force. Gageons que l’historien acceptera pour une fois, d’entrer dans l’Histoire. Pour l’amour qu’il dit porter à la Côte d’Ivoire.
Y. Sangaré
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