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Politique Publié le jeudi 6 janvier 2011 | Le Patriote

Hold-up électoral de Gbagbo - Les Ivoiriens doivent prendre leur destin en mains

La Côte d’Ivoire est engluée dans une crise depuis la présidentielle du 28 novembre 2010. Une crise postélectorale qui dure depuis plus d’un mois avec son lot de souffrances, d’assassinats, d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements et de disparitions. Alassane Ouattara, dont l’élection a été déclarée par la CEI et certifiée par l’ONUCI (54,1%) est reconnu comme le président élu et légitime par la communauté internationale (ONU, UE, UA, CEDEAO, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Belgique, Canada). Une victoire contestée par son rival Gbagbo Laurent qui revendique aussi la victoire que lui confère le Conseil constitutionnel (51%). Reclus au Golf Hôtel, un hôtel de luxe à Abidjan, Alassane Ouattara n’arrive toujours pas à jouir des prérogatives de son nouveau statut de président du pays. Malgré les multiples injonctions de la communauté internationale à Gbagbo à céder le pouvoir au président Ouattara, ce dernier s’obstine à s’accrocher au fauteuil présidentiel. Défiant ainsi le monde entier. Une situation de blocage total qui laisse présager des lendemains dramatiques pour le pays. Avec les échecs à répétition des médiations de l’Union Africaine et de la CEDEAO, il est temps maintenant que les Ivoiriens prennent leur destin en mains. Ils sont près de 3 millions sur les 5 millions d’électeurs à avoir voter pour Alassane Ouattara le 28 novembre dernier. Et les 54,1% des suffrages qu’il a récoltés sont l’illustration de la forte envie de changement du peuple ivoirien après dix années de gestion catastrophique du président sortant, Gbagbo Laurent. Si au début du bras de fer qui oppose les deux candidats, la communauté internationale s’est montrée très active et ferme, la tension baisse au fil du temps. Même la CEDEAO qui a envisagé d’utiliser la force légitime pour faire respecter la volonté du peuple s’est ramollie. L’organisation sous-régionale semble avoir opté pour un règlement pacifique tout en sachant que le président autoproclamé, Gbagbo, n’abdiquera pas. Mais cette posture de l’UA et de la CEDEAO ne peut être une surprise. Les intérêts ayant pris le dessus sur le bon sens. Il ne faut pas se voiler. La CEDEAO, tout comme l’UA, a de nombreux ressortissants en Côte d’Ivoire. Le sort de ces milliers de personnes préoccupe au plus haut niveau leur pays respectif. D’où les balbutiements à s’engager fermement dans une opération militaire – qui s’avère l’ultime recours en Côte d’Ivoire – pour déloger le «Machiavel des Lagunes». Certes la communauté internationale est consciente que laisser le dictateur Gbagbo au pouvoir constituerait une entrave aux processus de démocratisation africains et ferait inexorablement un cas d’école, mais elle semble être prise entre deux feux. Surtout que le tyran de Mama et sa horde de rebelles menacent d’enclencher une guerre civile au cas où la CEDEAO appuyée par l’UA s’adonnerait à la force pour installer Ouattara au Palais présidentiel. Même si le président Nigérian, Goodluck Jonathan et le Premier ministre kenyan, Raila Ondinga, émissaire de l’UA, continuent à croire encore à une intervention militaire, il est temps que les Ivoiriens prennent leurs responsabilités. Ceux qui ont décidé, à plus de 54,1% des suffrages, de confier la gestion du pays à Ouattara. Au lieu d’attendre la lourdeur de la machine de la communauté internationale qui va prendre encore des années, les Ivoiriens doivent se lever et chasser Gbagbo du pouvoir. Cela suppose que les mots d’ordre lancés par le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro doivent être suivis. L’armée, qui a choisi à 60% Ouattara, doit lui faire allégeance et l’aider à occuper ses bureaux au Palais présidentiel. La jeunesse ivoirienne, celle qui a confié son avenir à Ouattara, doit prendre ses responsabilités et installer le président élu dans ses habits de président. Le processus d’éviction du rebelle Gbagbo doit, en amont, incombé au peuple ivoirien. Cette grande majorité qui a voté Alassane Ouattara. Un grand mouvement populaire pour le chasser du pouvoir qu’il usurpe depuis plus d’un mois. Si la communauté internationale tient toujours à son intervention militaire, elle interviendra en aval, en appui à l’action du peuple ivoirien.
OUATTARA Gaoussou


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