« Quelque soit le temps, la vérité finit toujours par rattraper le mensonge ». Cet adage à valeur universelle sied parfaitement bien à la révélation faite par un confrère, sur la fortune du couple Gbagbo dans des banques à travers des pays tels que l’Inde, l’Afrique du Sud, le Liban. Au total, 3.500 milliards de FCFA, c’est la faramineuse somme qui dort dans les paradis fiscaux au nom du couple Gbagbo. En seulement dix ans de présence à la tête de la Côte d’Ivoire, on peut dire que la moisson a été bonne, très bonne et la prise à la hauteur de l’opiniâtreté des opposants des années 1990 à parvenir au pouvoir d’Etat. Et pourtant, que n’a-t-on pas entendu de l’opposant historique à Houphouët Boigny et ses thuriféraires ! Ils s’affublaient de tous les qualificatifs honorables jusqu’à se comparer à des « poches de bonne moralité ». Dix ans après leur accession dans « des conditions calamiteuses » à la Magistrature suprême, ces « poches de moralité » se sont révélées prévaricateurs impénitents de biens publics. Les Ivoiriens en particulier et les observateurs de la scène politique ivoirienne en général, sont d’autant plus ahuris face à cette révélation que le concerné a toujours crié qu’il n’avait aucun compte bancaire à l’extérieur de la Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo a toujours argué que son seul compte bancaire se trouve à la Riviera. Il a, pendant des années, berné les Ivoiriens et arnaqué tout le peuple. Le vrai visage de Gbagbo et son commerce avec l’argent sont mis à nu. Avec le temps qui est l’autre nom de Dieu, selon lui, les Ivoiriens ont fini par découvrir l’homme dans toute sa dimension. En vérité, ils n’étaient pas assez naïfs pour croire que Gbagbo était le « Monsieur propre » qu’il prétendait être. L’on comprend à présent quelle direction prenaient les ressources tirées de l’exploitation du pétrole. L’on se rappelle que cette manne n’avait jamais été déclarée au budget de l’Etat depuis que le régime Gbagbo a pris le pouvoir par effraction. Il a fallu une mise en garde sévère de la Banque mondiale et les autres institutions de Breton Wood pour que Gbagbo daigne inscrire au budget, un chapitre concernant les ressources du pétrole. Et là encore, la quantité déclarée est inférieure à celle réellement exploitée. Les Refondateurs ont purement et simplement pillé les ressources du pays tout en se cachant derrière le fallacieux argument de la crise politico-militaire qui s’est déclenchée le 19 septembre 2002. Aujourd’hui, les langues se délient et la vérité éclate au grand jour. Les ténors de la Refondation sont détenteurs de comptes bancaires à l’extérieur estimés à des milliers de milliards de Francs CFA. Gbagbo lui-même a, à maintes occasions, affirmé que ses camarades et lui se sont bien enrichis. « Avant on n’avait rien, maintenant on a un peu » se plait-il à dire. Laurent Gbagbo n’a pas jamais caché la prévarication des biens publics par lui et son clan. Pis, il a tenté, à chaque occasion, de les couvrir ou justifier leur forfaiture. On comprend maintenant pourquoi, il s’accroche tant au pouvoir.
Ibrahima B. Kamagaté
Ibrahima B. Kamagaté